France – Algérie : les nouvelles lignes aériennes dans le collimateur

Le nombre de vols quotidiens entre la France et l’Algérie a doublé en 3 ans, passant de 66 vols par jour en 2022 à 120 vols par jour en 2025.

Ces chiffres ont été dévoilés, ce mardi 29 juillet, par le JDD (Journal du Dimanche), qui les a obtenus auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) française.

Cette hausse, qui intervient à un moment où les relations diplomatiques entre les deux pays sont très tendues, ne semble pas plaire à tout le monde.

Aéroport de Saint-Etienne : des vols vers l’Algérie aux frais du contribuable ?

Ce sont les petits aéroports français qui proposent des vols vers l’Algérie qui sont cette fois-ci dans le collimateur. On reproche à ces infrastructures d’être déficitaires mais de persister à proposer des vols internationaux, notamment vers l’Algérie, « aux frais du contribuable ».

Jérôme Peyer, président de l’association Forez Agir, dévoile au média français que l’aéroport de Saint-Etienne a englouti 30 millions d’Euros ces 15 dernières années. Il a donc été grandement déçu quand il a appris le lancement de la ligne vers Bejaïa, assurée par la compagnie française ASL Airlines.

Il s’agit selon lui d’une « nouvelle aberration » à laquelle il entend s’opposer. Il explique que cette ligne propose seulement 10 allers-retours annuels de 150 places mais fournit à la compagnie aérienne française des avantages considérables.

ASL Airlines profite, selon le président de cette association, de 75 % d’allègement de redevances pour 2025 et 60.000 euros de frais de communication jusqu’à 2027.

Il s’agit, ajoute-t-il, de recettes en moins pour un aéroport déjà déficitaire, qui survit grâce aux contributions des collectivités, estimées à 1,2 million d’euros en 2025.

« ASL Airlines va rembourser les aides »

Mais le syndicat mixte de l’aéroport de Saint-Etienne rejette ces arguments. Il assure que la compagnie ASL Airlines va rembourser cet argent grâce au « trafic réalisé » et « au travers des redevances aéronautiques ». Le comité souligne aussi que cette ligne vers l’Algérie aidera « à l’amélioration des recettes de l’aéroport ».

En cette année 2025, le département de la Loire, principal financeur de l’aéroport de Saint-Etienne, a baissé ses subventions de 15 %. Une baisse insuffisante selon Jérôme Peyer qui souligne « qu’en 2025, 48 % des recettes de l’aéroport seront des subventions locales ».

Outre l’aéroport de Saint-Etienne, il y a « bon nombre d’aéroports étant structurellement déficitaires en raison des aides légales ou illégales qu’ils accordent aux compagnies aériennes », accuse la députée écologiste Christine Arrighi.

Il est à rappeler qu’Air Algérie assure des vols au départ de l’aéroport de Metz-Nancy-Lorraine. La survie de ce petit aéroport français dépend principalement des vols de la compagnie nationale qui assure plus de 60 % de son trafic.

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