Hausse des accidents de la route en 2024 : Vers le durcissement des sanctions
Les accidents de la route continuent à endeuiller les familles algériennes. En dépit de toutes les préventions et mesures de sécurité prises par les services sécuritaires concernés, une augmentation de plus de 7 % du nombre d’accidents et de près de 3 % du nombre de décès a été enregistrée durant les cinq premiers mois […] The post Hausse des accidents de la route en 2024 : Vers le durcissement des sanctions appeared first on Le Jeune Indépendant.
Les accidents de la route continuent à endeuiller les familles algériennes. En dépit de toutes les préventions et mesures de sécurité prises par les services sécuritaires concernés, une augmentation de plus de 7 % du nombre d’accidents et de près de 3 % du nombre de décès a été enregistrée durant les cinq premiers mois de 2024. C’est ce qu’a révélé, ce mardi, le directeur général de la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), Ahmed Nait El-Hocine.
Le responsable, qui intervenait au forum d’El Moudjahid, a indiqué que le bilan des cinq premiers mois de l’année 2024 fait état de 11 162 accidents corporels avec une hausse de 740 accidents de plus par rapport à la même période de l’année 2023, soit un taux de 7,10 %. Une situation qui a influé, dit-il, négativement sur les autres indicateurs de la sécurité routière au niveau national.
Ainsi, le nombre de décès enregistrés a été de 1 446 personnes, avec une augmentation de 42 morts, soit un taux de 2,99 %. Concernant le nombre de blessés sur les routes, il est de 14 852, soit une hausse de 5,87 %, se traduisant par 824 blessés de plus.
Pour faire face à la hausse de la mortalité routière, Ahmed Nait El-Hocine a souligné que le gouvernement compte durcir davantage les règles de sécurité routière et revoir de nouveau certaines dispositions de la loi 01-14 dans le cadre du code de la route. « Le projet de révision de la loi 01-14 est presque achevé. Il s’agit d’une révision sur le volet répressif de la loi, car il y a des gens qui, par leur comportement, mettent la vie des autres usagers en danger. Il faut des sanctions exemplaires », a relevé le responsable, ajoutant que le durcissement des sanctions prévoit la révision à la hausse de certaines amendes et des peines de prison pour les délits routiers.
L’intervenant a insisté sur la nécessité d’une constante synergie entre les services concernés car, selon lui, la politique de sécurité routière est une politique transversale qui nécessite l’implication de plusieurs acteurs.
Abordant les causes des accidents de la circulation, l’invité du forum d’El Moudjahid a affirmé, chiffres à l’appui, que le facteur humain demeure la principale cause. Selon lui, les données de la Délégation de la sécurité routière indiquent une prédominance des jeunes conducteurs dont la tranche d’âge oscille entre 18 et 29 ans. « Les jeunes conducteurs sont surreprésentés dans les accidents de la route et ils sont impliqués dans 4 252 accidents corporels, soit 30,91 % du nombre global des sinistres routiers », a-t-il signalé.
Nait El-Hocine a précisé que, dans le cadre de ce facteur humain, on trouve la prédominance des titulaires de permis de conduire de moins de 5 ans. « Nous observons également que les détenteurs de permis de conduire de moins de 5 ans ont été impliqués dans 5 767 accidents corporels de la circulation, soit un taux de 41,92 % », a-t-il avancé.
Une forte progression de l’implication des motocycles a également été observée durant ces cinq premiers mois. « Alors que les motocycles ne représentent que 4,53 % du parc automobile national, ils ont été impliqués dans plus de 21 % des accidents de la circulation », a déploré le représentant de la Délégation de la sécurité routière.
Obtention du permis : vers un système numérisé
Le responsable a également fait savoir que la non-maîtrise de la conduite est parmi les causes des accidents de la circulation. Il a, sur ce point, pointé du doigt la formation des nouveaux conducteurs au niveau des auto-écoles, affirmant qu’il y a une défaillance dans la formation des automobilistes et l’examen du permis de conduire.
Pour y remédier, a souligné M. Nait El-Hocine, la première démarche qui a été faite par le ministère de l’Intérieur est la révision du plan national de formation ainsi que la révision de tout ce qui doit être enseigné au niveau des auto-écoles. « Ce plan définit les cours pour l’obtention du permis de conduire, la modernisation des outils de formation ainsi que celle des conditions d’examen pour son obtention à travers la mise en place d’un système multimédia », a précisé l’intervenant.
En ce qui concerne ce nouveau système d’obtention du permis de conduire, M. Nait El-Hocine a fait savoir qu’une convention a été signée avec le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (Cerist), qui se chargera de la numérisation des examens pour l’obtention du permis de conduire (côté théorique). « Cette décision permettra aussi de suivre le parcours des candidats depuis leur inscription à l’auto-école jusqu’à ce qu’ils passent les tests théoriques », a-t-il expliqué. « Les examens se dérouleront avec un système multimédia. Le candidat répondra aux questions qui lui seront posées en étant derrière l’écran de l’ordinateur. Ce sera à lui de choisir les bonnes réponses après que des propositions lui seront faites ».
Nait El-Hocine a tenu à assurer qu’il n’y aura pas d’intervention humaine dans cet examen. Une manière d’assurer plus de rigueur et de sérieux, expliquant que les auto-écoles se chargeront de la formation des candidats, mais les examens se dérouleront aux centres de la Délégation nationale à la sécurité routière.
Ce nouveau système sera mis en vigueur, selon lui, d’ici à la fin du mois de décembre 2024 et sera lancé, dans un premier temps, dans quatre wilayas pilotes, et ce avant sa généralisation.
Le permis à points en vigueur dans un an et demi
Par ailleurs, et pour améliorer la sécurité routière et tenter de réduire le nombre d’accidents, l’Etat a opté pour l’instauration du permis à points. Un projet qui devait être applicable depuis quelques années mais qui tarde à voir le jour. A ce sujet, M. Nait El-Hocine a fait savoir que ce dispositif est actuellement en phase finale de développement. Il devrait être opérationnel d’ici un an à un an et demi.
Il a souligné, dans ce sens, son effet dissuasif grâce au retrait de points en cas d’infraction, précisant que le permis à points comportera également un volet pédagogique. « Les conducteurs ayant perdu des points pourront ainsi suivre un stage de sensibilisation pour les récupérer. Chaque conducteur disposera d’un capital de points qui diminue en cas d’infractions. La perte totale des points entraînera la suspension du permis de conduire », a expliqué le responsable.
Le système de permis à points en Algérie prévoit, selon lui, des durées de suspension distinctes du permis de conduire en cas de perte totale des points, en fonction de l’expérience du conducteur. « Des stages de sensibilisation seront proposés pour permettre aux conducteurs de récupérer les points perdus », a-t-il ajouté.
Le volet prévention est également au programme de la Délégation nationale à la sécurité routière, qui mise sur la sensibilisation des usagers de la route pour lutter contre cette hécatombe. Cette année, une campagne est lancée depuis le 1er juillet, en collaboration avec la Gendarmerie nationale et de nombreux partenaires, dont la Radio et la Télévision algériennes ainsi que Naftal, a fait savoir l’intervenant, précisant que la sensibilisation sera principalement menée au niveau des axes routiers à risque d’accidents.
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