Indécision
Aux États-Unis, la course à la Maison-Blanche continue à être très serrée, malgré le débat entre les deux candidats, dont la presse a accordé la victoire à Kamala Harris, et la seconde tentative d’assassinat visant Donald Trump cette semaine. Alors qu’il reste moins de 50 jours avant l’élection du 5 novembre, la course entre Donald […]
Aux États-Unis, la course à la Maison-Blanche continue à être très serrée, malgré le débat entre les deux candidats, dont la presse a accordé la victoire à Kamala Harris, et la seconde tentative d’assassinat visant Donald Trump cette semaine. Alors qu’il reste moins de 50 jours avant l’élection du 5 novembre, la course entre Donald Trump et Kamala Harris s’annonce ainsi plus indécise que jamais dans les sept swing states, ces États qui font pencher la balance électorale, où la présidentielle américaine s’était déjà jouée à quelques dizaines de milliers de voix en 2016 et en 2020. Beaucoup estimaient que le débat aurait une issue déterminante dans les intentions de vote des Américains, mais la prestation très moyenne des deux candidats n’aura pas réussi à séduire, ni à faire pencher d’un côté ou de l’autre les électeurs indécis. Quant à l’assassinat manqué de Donald Trump en Floride cette semaine, il n’a pas offert au candidat conservateur l’élan de ralliement qu’avait suscité la première tentative d’assassinat dont il a été victime début juillet. Après sa performance, jugée bonne par les médias acquis à sa cause, lors de ce qui sera sans doute l’unique débat télévisé entre les deux candidats, Kamala Harris progresse légèrement dans les sondages nationaux et compte désormais entre 2 et 3 points d’avance sur Donald Trump. Mais dans le système indirect américain, gagner le vote populaire ne suffit pas : Hillary Clinton peut en témoigner. Tout se joue au niveau du collège électoral, avec une poignée d’États qui peuvent pencher d’un côté ou de l’autre : Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie au nord, Caroline du Nord et Géorgie au sud, Arizona et Nevada à l’ouest. Dans ces sept swing states, Trump et Harris sont au coude à coude. Les indécis n’apprécient pas la personnalité de Donald Trump, mais ils ne sont pas plus convaincus par le programme flou de Kamala Harris. Durant cette fin de campagne serrée, la Pennsylvanie est l’État le plus convoité. Des sept swing states, c’est l’État le plus riche en grands électeurs (19), et le candidat qui s’impose s’ouvre un boulevard au collège électoral. Kamala Harris n’aurait besoin que de deux autres États, comme le Michigan et le Wisconsin, pour atteindre la majorité absolue (270 grands électeurs). Idem pour Donald Trump, qui serait élu s’il remporte, en plus de la Pennsylvanie, la Géorgie et la Caroline du Nord. Pour les démocrates, la statistique est implacable : à l’ère moderne, ils n’ont jamais remporté la Maison-Blanche sans la Pennsylvanie. Kamala Harris, encouragée par les médias, a tenté en vain cette semaine de convaincre son adversaire républicain de s’affronter à nouveau lors d’un duel télévisé, mais Donald Trump, prudent, a préféré décliner son offre et continuera pour sa part à tenir des rassemblements pour convaincre le plus d’électeurs possibles. Le pire scénario pour la prochaine présidentielle américaine serait sans aucun doute un nouveau scrutin au résultat si serré qu’il provoquerait des doutes chez une partie des Américains, comme en 2020, avec une situation qui peut dégénérer et diviser le pays encore plus qu’il ne l’est aujourd’hui.
Quelle est votre réaction ?