« La PAF peut s’opposer à l’entrée en France d’Algériens titulaires de visas Schengen »

L’incident avec des passagers algériens dans les aéroports de Paris Orly et Roissy Charles de Gaulle a aggravé la crise entre la France et l’Algérie. 

Mais pour l’ancien ambassadeur français à Alger, Xavier Driencourt, les autorités français doivent utiliser l’arme de l’accès au territoire français pour faire pression sur les Algériens.

L’incident avec les voyageurs algériens à l’aéroport de Roissy est-il clos ou ne constitue-t-il qu’un début ? Hier, le ministère français des affaires étrangères a réagi à la convocation par Alger de l’ambassadeur de France. 

Le ministère a promis que “des vérifications d’usage vont être menées auprès de la Police de l’air et des frontières”. Il ne s’agit pas d’une enquête mais un rapport devrait être demandé à la PAF. 

Une façon pour les autorités français de calmer les choses après cet incident qui a choqué les voyageurs concernés et suscité des inquiétudes parmi les Algériens qui prévoient de voyager en France prochainement.

Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et supérieur hiérarchique des policiers de la PAF, n’a pas réagi. Une façon d’approuver le comportement des policiers en charge du contrôle des voyageurs ? Possible. 

Car, à droite et à l’extrême-droite, l’heure n’est pas à l’apaisement avec l’Algérie. Bien au contraire. Ce vendredi, dans un entretien au Figaro, Xavier Driencourt, ex-ambassadeur de France à Alger, propose d’aller encore plus loin avec les voyageurs algériens détenteurs de visas Schengen. 

Voyages algériens en France : les propositions de Xavier Driencourt

Il propose un contrôle plus strict à l’arrivée en France, avec l’obligation de présenter l’ensemble des documents déjà fournis par l’obtention du visa Schengen. 

“Avoir un visa Schengen ne signifie pas un droit absolu à entrer en France ; cela veut dire que la police aux frontières (PAF) peut demander des justificatifs à une personne qui aurait déjà obtenu un visa, en fait les mêmes justificatifs que le titulaire du visa a fournis lorsqu’il a déposé son dossier (hébergement, devises, etc.)”, explique-t-il. 

“La PAF peut ainsi s’opposer à l’entrée sur le territoire de personnes titulaires de visas et, comme le fait l’Algérie, les remettre dans l’avion pour Alger. Faites cela pour les passagers d’un vol Air Algérie, cela aura une valeur pédagogique, surtout quand on voit les critiques algériennes à propos de passagers algériens qui auraient été mal traités à Orly”, a-t-il détaillé. 

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