La politique tarifaire de Donald Trump: Un nœud coulant pour l’économie mondiale

Depuis son entrée en fonction en janvier dernier, le président américain Donald Trump a repris le flambeau de l’hostilité en mettant en œuvre de nouvelles restrictions commerciales contre de nombreux pays dont la Chine, l’Union européenne, le Mexique et le Canada. Alors que la Chien plaide pour un partenariat équilibré et un système commercial mondial […] The post La politique tarifaire de Donald Trump: Un nœud coulant pour l’économie mondiale appeared first on Le Jeune Indépendant.

Mars 19, 2025 - 16:35
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La politique tarifaire de Donald Trump: Un nœud coulant pour l’économie mondiale

Depuis son entrée en fonction en janvier dernier, le président américain Donald Trump a repris le flambeau de l’hostilité en mettant en œuvre de nouvelles restrictions commerciales contre de nombreux pays dont la Chine, l’Union européenne, le Mexique et le Canada. Alors que la Chien plaide pour un partenariat équilibré et un système commercial mondial juste et équitable, la nouvelle administration américaine revoit à la hausse les tarifs douaniers, mettant ainsi en péril l’économie mondiale.

Tout récemment, des droits de douane de 20 % ont été ajoutés à toutes les importations en provenance de Chine et de nouvelles restrictions technologiques ont été imposées dans le cadre de la politique d’investissement America First (l’Amérique d’abord), de 25 % sur l’ensemble de leurs importations d’acier et d’aluminium européens, ainsi que de 25 % sur la majorité des importations du Canada et du Mexique.

Ce n’est pas la première fois que Washington s’en prenne à la Chine, un pays qui enregistre des croissances en hausse, depuis le désastre planétaire du Covid-19, menaçant, au demeurant, l’hégémonie américaine. Les sanctions tarifaires avaient débuté en 2017 avec des hausses de 10% sur les produits chinois avant d’atteindre les niveaux actuels, mais la Chine a fait preuve de résilience en imposants des mesures réciproques.

La guerre commerciale que vient de déclarer Donald Trump fera mal à ses voisins canadiens et mexicains, mais aussi à son propre pays et au reste du monde, prévient l’OCDE.
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé à la baisse, lundi 17 mars, ses prévisions de croissance économique pour les deux prochaines années au Canada en même temps qu’elle y a relevé ses projections d’inflation.

Au lieu d’une augmentation du tiers du rythme d’expansion économique, de 1,5 % l’an dernier à 2,2 % cette année, les experts du forum des pays développés ne s’attendent pas mieux désormais qu’à un recul de moitié, à seulement 0,7 % en 2025. Comme l’année suivante ne sera vraisemblablement pas plus brillante, ils ont là aussi revu à la baisse les attentes qu’ils avaient encore au mois de décembre, de 2,2 %, à un autre décevant 0,7 %.

Ces mesures ont également fait chavirer la bourse de Wall Street. Les marchés ont reculé aux Etats-Unis après les embellies de la victoire électorale. La chute de Wall Street a atteint un nouveau point bas jeudi 13 mars de plus de 10 % en dessous de son record, qui avait été établi en février. Au cours de cette période, quelque 5000 milliards de dollars ont été effacés de la capitalisation boursière totale.

Les estimations de croissance sont revues à la baisse, la Réserve fédérale d’Atlanta avertissant que les États-Unis pourraient connaître une contraction de plus de 2 % au cours du premier trimestre. A l’intérieur des Etats-Unis, la guerre des tarifs douaniers sème le chaos dans de larges pans de l’industrie qui ne savent pas ce qui va se passer d’un jour à l’autre, sans parler d’entreprendre une planification à plus long terme. L’objectif déclaré du régime Trump est de forcer les entreprises à localiser leurs activités aux États-Unis.

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Trump face à la résilience chinoise

Mais l’irrationalité économique de cette perspective dans un monde où la production est mondialisée a mis en évidence les limites de cette politique. Les acteurs économiques osent poser la question : quel est le but de cette politique alors que, depuis 80 ans, le développement des échanges commerciaux a accompagné et accéléré l’enrichissement des grandes économies, en particulier dans le cas des Etats-Unis soucieux de forger des outils multilatéraux à leur avantage quelque soient les dégâts subis par tous les pays y compris les alliés de Washington.

L’Afrique menacée

Les analystes africains ont donc évalué les risques encourus par le continent dans ce qui pourrait être une période de turbulences pour l’économie mondiale.

Le Nigeria, le Kenya, le Ghana, l’Angola et l’Afrique du Sud figurent parmi les principaux partenaires commerciaux des États-Unis en Afrique, avec un important commerce bilatéral de biens et de services.

Selon l’Office of the US Trade Representative, en 2024, les importations américaines de biens en provenance d’Afrique du Sud ont totalisé 14,8 milliards de dollars, avec des produits tels que des perles, des pierres précieuses et des métaux en provenance d’Afrique du Sud. D’autres produits comme l’or, le cacao, l’uranium, l’aluminium, le fer et l’acier provenaient d’autres pays africains comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Sénégal.

La même année, le pays le plus peuplé d’Afrique a exporté pour plus de 4,8 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis, notamment du pétrole brut, du cacao et des aliments pour animaux, tandis qu’il a importé des véhicules, des machines et du pétrole raffiné en provenance du géant économique.

Ces volumes d’échanges pourraient chuter drastiquement si le train des tarifs douaniers du président Trump s’arrêtait sur ses partenaires commerciaux africains.

En attendant l’annonce d’avantage de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Union Européenne sur le chapitre des vins, c’est bien l’affrontement avec la Chine qui promet d’être le plus complexe. A Pékin, ces derniers jours, le Parti communiste a tenu ses deux Assemblées annuelles, l’occasion de souligner par contraste le besoin de stabilité des échanges et d’annoncer un objectif de croissance à 5%.

C’est le moment choisi par la Maison Blanche pour déclencher une nouvelle hausse de 10% des droits de douane sur les importations de produits chinois, s’ajoutant à une première salve du même montant le mois dernier. Réponse du berger à la bergère, Pékin, a imposé de nouveaux tarifs à partir de lundi 17 mars sur tout un éventail de produits agricoles américains.

Face à la ténacité chinoise, Washington laisse, néanmoins, la porte ouverte à un dialogue avec Pekin. Un sommet entre Xi Jinping et Donald Trump est envisagé en juin prochain pour dégoupiller la crise. Faute de quoi, l’obstination américaine dans la voie tarifaire se transformerait, préviennent de nombreux experts, en un nœud coulant non seulement pour le locataire de la Maison Blanche mais également pour l’économie mondiale.

 

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