Les torchonniers attitrés du Crif fabulent sur le massacre des juifs en Algérie
Une contribution de Khaled Boulaziz – Dans cette période de tensions, où les spectres du passé remontent des abysses sous... L’article Les torchonniers attitrés du Crif fabulent sur le massacre des juifs en Algérie est apparu en premier sur Algérie Patriotique.

Une contribution de Khaled Boulaziz – Dans cette période de tensions, où les spectres du passé remontent des abysses sous l’éclairage glauque d’une propagande vénéneuse, les insidieux nostalgiques de l’Algérie française font feu de tout bois, et l’histoire devient une guerre qui ne connaît ni cessez-le-feu ni reddition.
Des égouts du Crif, leurs plumitifs stipendiés s’activent sans relâche : exhumant des fantômes, agitant des spectres, fabriquant de toutes pièces des cabales imaginaires. En cette époque de convulsions, où les charognards de la mémoire fouillent les catacombes du mensonge, les revanchards, ivres de leur propre vomi médiatique, érigent dans les marécages de la falsification le dernier monument à leur délire.
De ce bourbier surgit l’ignominie à son comble : le prétendu massacre des juifs d’Algérie par le FLN, une fable malsaine que ces faussaires s’acharnent à ériger en vérité inaliénable.
Un vent putride souffle des officines de la réécriture de l’histoire, cherchant à noircir l’Algérie et sa lutte pour la liberté, avec les accusations les plus ignobles. Les torchonniers de l’histoire au service du Crif, leur maître payeur, illustrent parfaitement cette stratégie nauséabonde : déformer, manipuler et instrumentaliser pour mieux asseoir une narration mensongère et revancharde. Loin d’un travail d’historien sérieux, ces propos sont une caricature grotesque de la réalité, une insulte à la mémoire et une tentative abjecte de transformer le combat anticolonial en un projet génocidaire.
L’affabulation des chiffres : une «vérité» sans preuve
Dès les premières lignes, les falsificateurs professionnels au service du Crif frappent fort : ils prétendent que l’Algérie fut le théâtre du plus grand massacre de juifs de l’après-guerre, avançant des chiffres effarants, entre 1 000 et 2 000 victimes, entre 1954 et 1963. Aucune source crédible, aucune référence académique sérieuse ne corrobore une telle assertion. Où sont les archives ? Où sont les témoignages ? Où sont les preuves ? L’historien Mohamed Harbi, reconnu internationalement pour ses travaux sur la Guerre d’Algérie, n’a jamais mentionné un tel massacre. Jean-Pierre Filiu, spécialiste de l’histoire des juifs du Maghreb, non plus. Ces pilleurs d’archives s’appuient sur un ouvrage collectif de 2015, Les juifs d’Algérie : une histoire de ruptures, mais se gardent bien d’en citer un seul extrait qui viendrait étayer leurs accusations.
La réalité est tout autre : en 1954, la communauté juive d’Algérie comptait environ 130 000 personnes, intégrées dans la société coloniale après avoir acquis la citoyenneté française par le décret Crémieux en 1870. Comme une grande partie des Européens d’Algérie, nombre de juifs ont quitté le pays en 1962, non pas parce qu’ils étaient spécifiquement ciblés en raison de leur confession, mais parce qu’ils étaient assimilés à la population pied-noir, elle-même majoritairement hostile à l’indépendance.
L’indépendance de l’Algérie : un contexte révolutionnaire et non antisémite
Présenter la guerre d’indépendance comme une entreprise antisémite est une escroquerie intellectuelle. Le Front de libération nationale (FLN) ne s’est jamais défini par une idéologie raciale ou religieuse. Son combat était avant tout politique et anticolonial. Si des juifs, notamment à Constantine et Oran, furent pris pour cible, ces violences s’inscrivaient dans un cadre plus large où les Européens, perçus comme soutiens du système colonial, étaient considérés comme des ennemis de la révolution. Il est malhonnête d’y voir une volonté d’extermination ciblée.
L’argumentaire de ces mercenaires de la plume repose sur une confusion volontaire entre les actes de violence révolutionnaire et un prétendu programme d’épuration ethnique. Ils citent des événements sans les remettre dans leur contexte, multipliant les anecdotes sordides qui, en l’absence de sources vérifiables, relèvent davantage du roman noir que de l’analyse historique. Affirmer que le FLN a mené une «persécution méthodique» contre les juifs relève du délire.
La manipulation du massacre d’Oran du 5 juillet 1962
Le summum de la supercherie réside dans la description du massacre d’Oran, que ces falsificateurs présentent comme une chasse aux juifs organisée par le FLN et l’ALN. Encore une fois, la réalité est plus complexe. Ce jour-là, des centaines d’Européens furent pris pour cible dans un climat de tensions extrêmes, à un moment où l’Algérie venait à peine d’arracher son indépendance. Ces violences furent le résultat d’un chaos postcolonial, où règlements de comptes, panique et vengeance se mêlèrent. Elles furent aussi exacerbées par la décision de l’armée française de ne pas intervenir pour protéger les civils restants.
Ces révisionnistes de pacotille ignorent délibérément un fait essentiel : l’attaque d’Oran n’était pas dirigée contre les juifs en particulier, mais contre les Européens, perçus comme des résidus de l’ordre colonial. En faire un pogrom antisémite est une distorsion malhonnête de l’histoire.
Une volonté de diabolisation de l’Algérie contemporaine
Ce qui sous-tend cette propagande ne relève pas seulement du révisionnisme historique, mais d’une entreprise idéologique visant à associer l’Algérie à un Etat antisémite par essence. La mention finale d’une chanson de soldats algériens appelant au massacre des juifs est une tentative grossière de faire un lien entre les événements des années 1950-1960 et la situation actuelle. Ce procédé est éculé : il vise à diaboliser un pays en l’accusant d’être le siège d’un antisémitisme d’Etat.
Cette même stratégie a été utilisée à plusieurs reprises contre d’autres nations ayant mené une guerre anticoloniale. La Palestine, par exemple, est souvent accusée d’être antisémite lorsque ses résistants combattent l’occupation israélienne. De même, l’Afrique du Sud de l’ANC a longtemps été présentée comme hostile aux juifs en raison de son soutien à la cause palestinienne. En réalité, cette rhétorique vise à disqualifier toute lutte de libération nationale qui ose s’opposer aux intérêts des puissances occidentales.
L’Algérie ne plie pas sous l’infâme relent de ceux qui, aujourd’hui, se vautrent dans leur propre pestilence. L’histoire, altière et rebelle, ne se prostitue pas aux faussaires à la bouche souillée de rancœur. Et les justes de ce pays ne s’agenouilleront jamais devant les marchands de simulacres, ces fossoyeurs de la mémoire qui, les yeux rivés sur les cendres d’un passé révolu, rêvent encore d’asservir le triomphe des peuples libres à la loi du marché et à l’ordure de leurs intérêts mercantiles.
K. B.
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