Le patron de l’ANIE remis en cause par l’ensemble de la classe politique: Charfi, indépendant ou free-lance politique ?

Jamais une personnalité politique n’a réussi, autant que M. Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), à faire l’unanimité contre lui comme il a réussi à le faire. Par Nadjib Stambouli La prouesse a été, sitôt annoncés les résultats de la présidentielle, de se faire liguer contre ses agissements, non seulement les représentants […]

Sep 9, 2024 - 21:35
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Le patron de l’ANIE remis en cause par l’ensemble de la classe politique: Charfi, indépendant ou free-lance politique ?

Jamais une personnalité politique n’a réussi, autant que M. Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), à faire l’unanimité contre lui comme il a réussi à le faire.

Par Nadjib Stambouli
La prouesse a été, sitôt annoncés les résultats de la présidentielle, de se faire liguer contre ses agissements, non seulement les représentants des candidats du MSP et du FFS, mais aussi, ce qui ôte à la démarche tout soupçon d’«oppositionnisme» pour le plaisir de s’opposer, la signature de la direction de candidature du postulant tout fraichement élu. Les trois directions de campagne, à l’issue d’une campagne électorale exemplaire en termes de sérénité, sans incident, ni excès de langage, ni dérapage, ont dans un communiqué commun dénoncé une série «d’imprécisions, de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences». En fait, il faudrait lire derrière ces euphémismes, propres au langage politique qui appelle rarement un chat un chat, des attitudes de contrevérités et de largesses prises à l’endroit des taux et chiffres réels, commises par M. Charfi. Il faudrait reconnaître que s’étant révélé lors des précédentes échéances électorales d’une droiture et d’une intégrité totales, faisant honneur à la vocation de l’Autorité indépendante dont il a la charge, il y a de quoi s’interroger, s’étonner même, sur ce qui a poussé, pour ne pas dire «quelle mouche a piqué ?» cet homme pour que, subitement, il agisse en électron libre, comme si sur l’en-tête de sa noble mission il était mentionné «free-lance politique» ? Jamais, de mémoire d’observateur de la scène politique algérienne en général et de celle des électionsen particulier, on n’aura vu, de la part de l’ANIE, une telle concentration d’impairs de communication, de retards inexpliqués, d’étalage de flagrantes incohérences qui mettraient la puce à l’oreille au plus complaisant des témoins, comme cela a été le cas cette fois-ci. Le comble est que cette convergence d’entorses à la logique, tant mathématique que politique, est venue consacrer une campagne électorale saluée par tous comme un modèle de sereine mobilisation, de la part des trois postulants à la magistrature suprême. M. Charfi, au bout de sa longue expérience, a-t-il été atteint d’un retour d’âge ou d’une subite cécité mentale pour en arriver à confondre «indépendance», d’une part, et d’autre part, au mieux «liberté de mentir», au pire «anarchie totale» ? On aurait voulu semer le doute sur la campagne électorale et le scrutin pour mieux éclabousser la réélection à une majorité écrasante de Abdelmadjid Tebboune, du moins tenter de le faire, parce que l’Algérien n’est pas dupe, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Tous les impairs commis cette fois-ci par le président de l’ANIE autorisent à franchir le cap du questionnement sur les mobiles qui sous-tendent tous ces mépris à la vocation-même de l’Instance indépendante qui veille à la bonne tenue des élections, ou censée le faire. En somme, si M. Charfi a agi seul en connaissance de cause, quant à l’impact de ses écarts, c’est grave. S’il a agi par ignorance, ça n’est pas moins grave.

N. S.

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