L’Etat bloque les salaires de milliers de jeunes bénéficiant du «pré-emploi»
Des milliers de jeunes ont vu leur contrat « pré-emploi » résilié unilatéralement par l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), à la suite d’une instruction du Ministère du travail. La procédure a touché plusieurs wilayas du pays, particulièrement celle de Tiaret. Même si le nombre de personnes concernées n’a pas été donné, le journal arabophone El Khabar, qui a […]
Des milliers de jeunes ont vu leur contrat « pré-emploi » résilié unilatéralement par l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), à la suite d’une instruction du Ministère du travail. La procédure a touché plusieurs wilayas du pays, particulièrement celle de Tiaret.
Même si le nombre de personnes concernées n’a pas été donné, le journal arabophone El Khabar, qui a rapporté l’information, indique que la wilaya de Tiarat est la plus touchée par cette mesure. En effet pas moins de 4 000 dossiers de jeunes bénéficiant du pré-emploi ont été bloqués. Les individus employés dans ce cadre-là touchent entre 8 000 et 15 000 dinars par mois. La différence de salaire est relative au diplôme présenté.
Le blocage des nombreux dossiers est en lien avec les emplois fictifs. Le Ministère du travail, face à la prolifération de ce phénomène, a ordonné au premier responsable de l’ANEM d’assainir les listes en enlevant tous ceux qui bénéficient d’un salaire sans effectuer le moindre travail, et ils sont, apparemment des milliers. Sauf que, les cadres de l’Agence en voulant exécuter cet ordre dans les plus brefs délais ont procédé au «blocage» de milliers de dossiers sans une réelle vérification ; l’essentiel est de «satisfaire» la tutelle. Or, entre temps, ce sont de «véritables» employés, qui sont pénalisés.
Cette initiative du ministère n’est pas sorti de nulle part. L’Etat s’est en fait rendu compte que l’aide à l’insertion pour l’emploi professionnel, avec un budget avoisinant les 67 milliards de dinars, coûte actuellement extrêmement chère. De plus le résultat est peu probant puisque dans beaucoup de cas, notamment dans le secteur privé, ces jeunes ne bénéficient pas par la suite d’un contrat professionnel. En somme, l’instruction relative à l’assainissement des listes est venue en prévision de la prochaine tripartie, entre le gouvernement, la centrale syndicale et le patronat, qui devra se tenir au mois de septembre. Le ministère du Travail y proposera un nouveau dispositif d’aide à l’insertion professionnel.
Elyas Nour
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