L’occupation marocaine du Sahara occidental : Un soutien prévisible de la France
La diplomatie algérienne s’attendait à ce changement dit de « rhétorique » de la France sur la question du Sahara occidental, le plus vieux conflit en Afrique. Un changement de cap français plus direct qui va unilatéralement dans le sens des intérêts de la monarchie marocaine, devenue puissance occupante du territoire sahraoui depuis 1975. Cette posture parisienne […] The post L’occupation marocaine du Sahara occidental : Un soutien prévisible de la France appeared first on Le Jeune Indépendant.
La diplomatie algérienne s’attendait à ce changement dit de « rhétorique » de la France sur la question du Sahara occidental, le plus vieux conflit en Afrique. Un changement de cap français plus direct qui va unilatéralement dans le sens des intérêts de la monarchie marocaine, devenue puissance occupante du territoire sahraoui depuis 1975.
Cette posture parisienne n’a surpris personne, puisque depuis 2007, année du fameux plan d’annexion marocain envers lequel l’Elysée était favorable, soutenant en catimini les visées expansionnistes du makhzen. A l’époque, il s’agissait d’un appui au plan, mais sans validation de la « marocanité » du territoire sahraoui. Une position qui cherchait beaucoup plus une équidistance par rapport au statut de la France, comme membre permanent au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
Or, depuis quelques mois, plus précisément en février 2024, quand le tout nouveau ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait clairement affiché ce « recadrage » français, avec des termes « sans équivoque » et « sans nuance », le changement de l’Elysée était évident.
Depuis Rabat, Séjourné annonçait sans ambiguïté que la France, intérêts économiques, obligent, va prendre en considération les ambitions marocaines sur le Sahara occupé et qu’il « veillerai personnellement».
Depuis, deux faits majeurs sont venus conforter cette évolution. D’abord, le feu vert accordé par Paris à des dizaines d’entreprises françaises pour s’implanter au Sahara occupé et une politique d’investissement conséquente, atteignant plusieurs centaines de millions d’euros. Ensuite, le soutien avéré, direct et franc de la part des personnalités politiques les plus en vue du parti macroniste et de l’extrême droite française, ponctué par des multiples visites à Casablanca, Marrakech et Dakhla.
Allons-nous vers une nouvelle crise bilatérale entre l’Algérie et la France, alors qu’une visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune en France est annoncée et prévue en automne prochain ?
Pour les observateurs, l’Algérie veut ménager l’avenir délicat des relations entre les deux pays, ne fermant aucune porte. « On ne crache pas sur le lendemain », disait un ancien diplomate. Certes, le clivage est profond, mais la diplomatie peut s’accommoder de certains angles ou litiges, et les évolutions les plus improbables pourraient se produire sur la scène géopolitique en perpétuelle gestation dans la région. Le communiqué du ministère des affaires étrangères invite à une lecture sereine des évènements afin de prémunir les relations algéro-françaises aux effets néfastes suite au changement de paradigme à Matignon.
La réaction algérienne à ce soutien français ne peut être semblable à celle qui a déclenché la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne en 2022, quand le Premier ministre ibérique décida d’une manière unilatérale d’appuyer ce plan d’annexion du Sahara occidental, dit plan d’autonomie. La colère d’Alger était motivée pour plusieurs raisons, dont la plus importante, est le statut de l’Espagne, en tant que ancienne puissance occupante du territoire sahraoui. Madrid est impliqué encore, en regard du droit international, par les résolutions onusiennes, sur la décolonisation du territoire et surtout l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Enfin, il convient de souligner que cette position de l’Elysée n’est en rien différente de l’histoire militaire hégémonique de la France, depuis des siècles. Elle pose un problème moral et d’éthique. Un pays qui a colonisé des territoires et avili des peuples à travers le monde, reniant leurs cultures et leurs identités. Il est évident que cette France ne peut que soutenir les politiques de colonisation moderne et des annexions illégales et injustes.
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