Menaces
Il est loin le temps où le président français tentait désespérément, il y a seulement deux ans et demi, de convaincre son homologue russe d’apaiser la situation avec l’Ukraine. À l’époque, certains avaient même accusé Emmanuel Macron de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine. Toutefois, depuis quelques mois, le chef de l’État français a changé de […]
Il est loin le temps où le président français tentait désespérément, il y a seulement deux ans et demi, de convaincre son homologue russe d’apaiser la situation avec l’Ukraine. À
l’époque, certains avaient même accusé Emmanuel Macron de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine. Toutefois, depuis quelques mois, le chef de l’État français a changé de discours et n’hésite pas à menacer le Kremlin d’une possible entrée en guerre de son pays pour soutenir Kiev, à la surprise de ses alliés occidentaux et suscitant la colère des oppositions en France. Des propos auxquels Moscou a rapidement répondu, déclarant avoir compris les «menaces de Paris». C’est donc dans ce contexte de tensions que le Kremlin n’a pas exclu hier que les forces russes puissent frapper les instructeurs français, dont l’envoi est actuellement en discussion entre Paris et Kiev. «Aucun instructeur s’occupant de la formation des militaires ukrainiens n’a d’immunité face aux frappes», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Peu importe qu’il soit Français ou non», a-t-il ajouté. La semaine dernière, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a affirmé que la France allait envoyer «prochainement» des instructeurs afin de former les troupes de ce pays qui fait face à une offensive russe depuis février 2022. Le ministère ukrainien de la Défense avait cependant précisé peu après que l’envoi d’instructeurs était «toujours en discussion» avec la France et d’autres pays. Officiellement, la France ne dispose pas de militaires assistant ou formant les forces ukrainiennes en Ukraine. Le projet d’une coalition européenne d’instructeurs militaires pour former les troupes ukrainiennes en Ukraine, souhaité par la France, est discuté entre Européens, apparaît loin d’être finalisé. De nombreux pays s’interrogent sur ses conséquences vis-à-vis de Moscou. En effet, de nombreux dirigeants occidentaux ne souhaitent pas impliquer leur pays plus avant dans une guerre des nerfs avec le Kremlin. Surtout voyant les opinions publiques européennes et américaines se montrer de plus en plus critiques vis-à-vis des aides financières apportées à Kiev. Des aides financées par les contribuables occidentaux qui doivent déjà de leur côté lutter contre l’inflation. Reste à voir si les oppositions en France monteront au créneau face au gouvernement pour protester contre les propos de l’Élysée. Quant à la population, elle aura tout le loisir de montrer son déplaisir lors des élections européennes de dimanche prochain en sanctionnant la candidate Renaissance, qui est déjà, selon tous les sondages, en bien mauvaise posture malgré les efforts désespérés de Macron de rallier les électeurs.
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