Pétrole : Les conflits au Moyen-Orient font grimper les prix
Après être descendu à des niveaux les plus bas non atteints depuis quatre ans, le pétrole a fini la semaine en hausse, atteignant les 78 dollars le baril, tiré par l’escalade du conflit au Moyen-Orient. Au moment où certains prédisent une hausse du prix les jours à venir, d’autres estiment que cette augmentation n’est que […] The post Pétrole : Les conflits au Moyen-Orient font grimper les prix appeared first on Le Jeune Indépendant.
Après être descendu à des niveaux les plus bas non atteints depuis quatre ans, le pétrole a fini la semaine en hausse, atteignant les 78 dollars le baril, tiré par l’escalade du conflit au Moyen-Orient. Au moment où certains prédisent une hausse du prix les jours à venir, d’autres estiment que cette augmentation n’est que conjoncturelle.
Ayant entamé une tendance haussière à la fin de la semaine dernière, les prix du pétrole continuent d’augmenter, poussés par la menace de l’entité sioniste de cibler les infrastructures de production de pétrole en Iran. Un tel scénario pourrait faire grimper les prix du pétrole de 20 dollars par baril, selon des analystes qui disent que si la production de l’Iran diminuait durablement d’un million de barils par jour, les prix mondiaux du pétrole pourraient connaître cette forte hausse dès l’année prochaine.
Cela est, cependant, conditionné par la réaction des pays de l’OPEP+, notamment de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, qui réagiraient par une augmentation de la production pour combler le manque de pétrole iranien. Si ces deux pays décidaient d’exploiter leur capacité de production inutilisée, l’impact sur les prix pourrait être moins sévère, limité à une hausse de 10 dollars par baril, selon les prévisions de ces analystes, qui disent que les pays de l’OPEP+ disposent des capacités nécessaires pour répondre à une telle perturbation.
Cette « possible attaque » a néanmoins tiré les prix du pétrole vers le haut. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, s’est élevé de 0,55 %, pour clôturer à 78,05 dollars. Le West Texas Intermediate (WTI) a, pour sa part, progressé de 0,91 %, à 74,38 dollars. En quatre séances, il a gagné plus de 9 %, un élan déclenché puis alimenté par l’escalade au Moyen-Orient.
Est-ce que cette tendance haussière des prix du pétrole va durer dans le temps ? Pour Tewfik Hasni, expert dans le domaine de l’énergie et consultant en transition énergétique, cette hausse des prix du pétrole est conjoncturelle. « C’est la conjoncture qui a permis au pétrole de remonter », a-t-il indiqué dans sa déclaration au Jeune Indépendant, insistant sur le fait que le prix du pétrole « ne répond pas et continue de ne pas répondre aux fondamentaux du marché, soit l’offre et la demande ».
Ce sont les critères géopolitiques et environnementaux qui influencent le marché pétrolier, selon les précisions de M. Hasni, qui dit que l’Occident ne veut pas de pétrole à prix élevé. « On ne veut pas donner un atout à certains pays producteurs », a-t-il signalé, citant les pays des BRICS.
Interrogé sur les prévisions avancées par certains experts qui ont prédit un baril à 100 dollars à la fin de l’année 2024, compte tenu des risques géopolitiques et des perturbations sur l’offre et la demande, M. Hasni estime que « c’est un rêve de penser à ça ».
S’agissant des prix de l’or noir pour les mois à venir, M. Hasni estime que le prix du baril va enregistrer une baisse l’année prochaine et pourrait même descendre à 50 dollars. Plusieurs facteurs feront que le prix du pétrole baisse, selon l’expert, qui a souligné l’impact de la croissance du marché des véhicules électriques, sachant que 80 % du pétrole est destiné au secteur du transport.
L’expert en énergie a, en outre, évoqué le retour annoncé aux niveaux de production par l’Arabie saoudite. Ce pays a fait part de sa volonté de reprendre les niveaux de production et de ne pas se limiter aux quotas de production décidés dans le cadre de l’OPEP+. Selon l’intervenant, l’argument avancé par le pays est le fait qu’« il ne sert à rien de réduire les niveaux de production, alors que ce ne sont pas tous les pays qui respectent ces taux », citant l’exemple de l’Irak mais aussi de la Libye, qui ne devrait pas respecter ces niveaux quand le pays va reprendre la production dans l’est du pays, et ce après plus d’un mois d’interruption en raison d’une crise politique.
Réunis mercredi dernier, le Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) et les pays membres de l’OPEP+ ont évalué le respect des engagements de réduction de la production des pays de l’OPEP+ pour les mois de juillet et août 2024. Le JMMC a fait état du respect des niveaux de production par « une grande majorité des pays de l’OPEP+ », soulignant l’importance de « poursuivre leurs efforts et compenser les surplus produits au cours des mois précédents ».
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