Pression croissante sur Biden pour qu’il se retire

Pour la première fois dans l’histoire des sommets de l’Otan, l’intérêt des médias ne s’est porté ni sur les travaux ni sur leurs conclusions, en dépit du fait que le dernier d’entre eux, celui de Washington, se tienne en temps de guerre, mais sur l’état physique de Joe Biden, qui depuis son débat raté avec Donald Trump donne beaucoup de […]

Juil 12, 2024 - 22:40
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Pression croissante sur Biden pour qu’il se retire

Pour la première fois dans l’histoire des sommets de l’Otan, l’intérêt des médias ne s’est porté ni sur les travaux ni sur leurs conclusions, en dépit du fait que le dernier d’entre eux, celui de Washington, se tienne en temps de guerre, mais sur l’état physique de Joe Biden, qui depuis son débat raté avec Donald Trump donne beaucoup de soucis aux démocrates. La conférence de presse finale constituait pour les journalistes un moment d’autant plus privilégié que devant être animée par lui seul, elle leur offrait l’occasion de le voir, de l’écouter et de le scruter sous tous les profils et tout à loisir, et même de lui poser directement des questions, s’il leur semblait que leurs propres sens manquaient de fiabilité. Ce moment n’est pas sans rappeler celui où des personnalités algériennes demandaient à examiner de près le défunt président Bouteflika, à l’effet de se rendre compte par eux-mêmes que c’était bien lui qui dirigeait le pays, et non pas quelqu’un d’autre. Les journalistes américains ont fait preuve jeudi avec le président américain d’une grossièreté à peine moins grande, peut-être seulement parce que la visite réclamée par les premiers, et qui en son temps leur avait été refusée, leur a été accordée à eux au bout du compte, en forme, certes, de conférence de presse, longue toutefois, puisqu’elle a duré une heure, tout en étant ouverte à toutes les questions, ce qui justement leur a permis de poser celles qui pour eux comptent le plus. Cela dit, la guerre en Ukraine n’a pas été complètement passée sous silence. Il en fut aussi question, mais davantage dans la bouche de Biden que dans celle des journalistes. Ceux-ci ont reconnu par la suite que dans l’ensemble Biden a fait bonne figure, même si en répondant à l’une des premières questions, il avait dit «vice-président Trump» en lieu et place de «vice-présidente Harris». Mais cela n’a pas empêché que ce soit cette gaffe qui tourne en boucle, sur CNN entre autres, qui comme le New York Times, milite maintenant en toute franchise pour l’abandon par Biden de la course en vue de sa réélection. Ces deux médias se sentent d’autant plus obligés de mener ce combat-là, consistant à changer de candidat démocrate pendant qu’il en est encore temps, qu’ils sont de la famille. La conférence de presse se terminait à peine que de nouveaux congressistes démocrates s’exprimaient à leur tour en faveur du retrait de Biden, comme si sa prestation passable loin d’avoir apaisé leurs craintes les avait au contraire augmentées. Dès à présent, donc, la pression pour lui faire lâcher prise est forte. Elle n’a d’égale, en fait, que sa détermination à garder le cap, certain qu’il est que de tous les démocrates il est le mieux placé pour battre Trump. Il l’a battu une première fois, il le battra une deuxième. Les démocrates le croyaient aussi, mais cela, c’était avant son débat avec Trump, qui a jeté l’effroi dans leurs rangs. Avant le sommet de l’Otan, Biden a adressé une lettre aux congressistes démocrates dans laquelle il a balayé résolument, dans l’intention de ne plus y revenir, l’éventualité qu’il abandonne la partie. Mais le temps est passé où ses amis croyaient en lui. Ce qu’ils lui demandent désormais, ce n’est plus seulement de cesser de bégayer et de faire des lapsus, mais de leur donner des preuves quant à sa capacité à vaincre Trump. Autant dire qu’ils lui demandent l’impossible.
M. H.

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