Qualité de l’air en Algérie : Le transport routier principal polluant

Le transport routier est la principale source de la pollution de l’air en Algérie, notamment en zones urbaines où les niveaux de particules fines et d’oxydes d’azotes dépassent de loin les normes internationales. C’est ce qu’a affirmé le Dr Angie Dickens, chargée de recherche sur la qualité de l’air DOS/EPA Scientifique de données chez LADCO (Lake Michigan air directors consortium) lors d’une présentation d’une étude de données collectées de la station de surveillance de la qualité d’air basée à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

Selon la spécialiste américaine, l’Algérie fait beaucoup mieux que plusieurs pays arabes et asiatiques en matière de qualité d’air. Ceci, dit-elle, appelle les pouvoirs publics à augmenter les stations de surveillance de la qualité d’air dans tout le pays. «Il faut que l’Algérie renforce la surveillance de la qualité d’air, pour l’instant il y a des données que pour la capitale, il faut multiplier les stations de surveillances dans toutes les wilayas du pays », a déclaré Dr Dickens au Jeune Indépendant.

Le transport routier est la principale source de pollution en Algérie, suivie par le secteur de l’énergie, l’industrie du ciment et les raffineries de pétrole. Les particules fines et les oxydes d’azote aggravent les problèmes respiratoires et cardiovasculaires.

En 2021, cette pollution a causé 50 décès, selon le Dr Angie Dickens. Les principales causes de mortalité liées à la pollution incluent la maladie pulmonaire obstructive chronique (34%), les maladies cardiaques (23 %) et les infections respiratoires (21%).

Les particules fines (PM2,5) représentent un danger significatif pour la santé publique, ces petites particules pénètrent profondément dans les poumons et peuvent entraîner des risques pour la santé respiratoire et cardiovasculaire. Elles aggravent les conditions telles que l’asthme et la bronchite, contribuant à des crises cardiaques et des décès prématurés.

Pour faire face à cette pollution, le Dr Dickens préconise un renouvellement du parc automobile notamment dans les grandes villes, avec des normes plus strictes sur les motorisations avec des véhicules moins polluants. «Les Etats-Unis ont eu des niveaux de pollution similaires à ce qu’on retrouve en Algérie aujourd’hui, mais ils ont travaillé sur le renouvellement du parc automobile en imposant des standards stricts aux constructeurs pour des véhicules plus propres et moins pollueurs». 

Selon l’experte américaine, l’Algérie doit se positionner plus sur des véhicules hybrides ou électriques et imposer des normes plus strictes sur les nouveaux véhicules qui entrent au pays. De même en ce qui concerne l’essence pour les véhicules, selon Dr Dickens il faut appliquer des normes plus strictes pour la qualité de l’essence utilisée.

Pour rappel, l’Algérie a signé en février dernier, un projet de partenariat en matière de surveillance de la qualité de l’air entre l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) et l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA). Ce projet permettra de relancer le réseau des stations de surveillance de la qualité de l’air, créé il y a cinq ans, baptisé «Samasafia».

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