Reconfiguration
En France, alors que de nouveaux candidats ont laissé poindre leurs ambitions présidentielles la semaine dernière au sein du bloc de droite nationaliste et du bloc centriste, les candidats de la droite traditionnelle préparent déjà leur programme. La primaire de la droite pourrait donner l’élan d’une nouvelle « politique de la majorité nationale » qui […]

En France, alors que de nouveaux candidats ont laissé poindre leurs ambitions présidentielles la semaine dernière au sein du bloc de droite nationaliste et du bloc centriste, les candidats de la droite traditionnelle préparent déjà leur programme. La primaire de la droite pourrait donner l’élan d’une nouvelle « politique de la majorité nationale » qui rassemblerait de nombreux Français, défend ainsi le ministre de l’Intérieur, pour le moment favori parmi les sympathisants de son mouvement. « Je veux reconstruire la droite, et pour cela, faire revenir à nous ceux que nous avons déçus et qui sont partis voter Le Pen, Zemmour, Macron ou se sont abstenus ». Dans un entretien accordé à la presse ce samedi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déroulé les grandes lignes de ses ambitions s’il venait à être élu président des Républicains lors de la primaire du parti. Cette élection sera décisive pour « reconfigurer non seulement la droite française, mais aussi le paysage politique français », défend ainsi l’élu. Dont les « propositions claires et fermes pour l’immigration ou la sécurité » sont soutenues par les Français de droite, comme par « beaucoup d’électeurs qui votaient à gauche également », argue encore le Vendéen. De quoi faire espérer à l’élu Républicain le rassemblement de nombreux Français sur « une politique de la majorité nationale », à l’inverse des « politiques de minorités » construites par les gouvernements qui vouaient les Français comme « des clientèles successives ». Concernant la primaire, l’élu Républicain compte introduire « de la démocratie avec des référendums internes ». « Ce seront les adhérents du parti, par leur vote », qui décideront du candidat du parti à la présidentielle de 2027, demande Bruno Retailleau. En cas de victoire, ce dernier veut renouveler l’équipe dirigeante pour adapter le parti « à la France d’aujourd’hui », « populaire » et « patriote ». « Je ne suis pas certain que depuis le début de la Ve République il y ait eu un ministre de l’intérieur à la parole plus libre. (…) Ma sincérité est ma force », se défend également le ministre, en réponse aux critiques de son adversaire à la primaire Laurent Wauquiez qui l’accusait d’être entravé dans ses actions par sa présence au gouvernement. Sans toutefois que Bruno Retailleau ne prévoie d’isoler l’élu de Haute-Loire si ce dernier perdait l’élection : en cas de victoire, Bruno Retailleau compte lui proposer de l’associer « à la gouvernance de notre famille politique ». Bruno Retailleau défend également sa décision d’avoir participé au gouvernement d’Emmanuel Macron : « Tant que je pourrai être utile à mon pays, je ferai mon devoir et donnerai le meilleur de moi-même », présente ainsi le locataire de la place Beauvau, énumérant la loi contre le narcotrafic votée cette semaine, la réforme de la circulaire Valls qui prévoyait des possibilités de régularisation exceptionnelle pour motif familial, économique ou étudiant, où l’augmentation de la confiscation des véhicules utilisés lors des rodéos. L’élu défend cependant ses conditions pour que la droite continue de participer au gouvernement, « sortir des mensonges de la gauche » qui prétendraient « qu’en travaillant moins, on se porterait mieux » et que « la dépense publique créerait la croissance ». L’objectif, pour le ministre : « réduire les dépenses publiques » de l’État bureaucratisé, et « investir pour favoriser la croissance potentielle de demain », en travaillant plus et en baissant le niveau des charges sociales salariales, ou encore en encourageant « l’investissement pour relancer la compétitivité ». « Nous devons redevenir une nation d’ingénieurs », martèle Bruno Retailleau. Ce dernier, qui semble très confiant, devra toutefois d’abord vaincre son adversaire Laurent Wauquiez lors de l’élection interne des Républicains pour espérer pouvoir mettre en place toutes ces mesures qui affecteront l’ensemble des Français. Car malgré sa popularité actuelle, rien ne garantit, et d’autres ayant fait les frais de sondages trompeurs peuvent en témoigner, qu’il finira par obtenir les votes tant convoités des électeurs. F. M.