Retailleau relance l’escalade diplomatique avec l’Algérie
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé ce mercredi 23 avril les tensions entre Paris et Alger en plaidant pour un «rapport de force» et en menaçant de prendre de « nouvelles mesures » à l’encontre de l’Algérie. Ces graves déclarations interviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par des expulsions réciproques de […]

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a ravivé ce mercredi 23 avril les tensions entre Paris et Alger en plaidant pour un «rapport de force» et en menaçant de prendre de « nouvelles mesures » à l’encontre de l’Algérie. Ces graves déclarations interviennent dans un contexte déjà tendu, marqué par des expulsions réciproques de diplomates et des différends sur l’application des accords bilatéraux.
Le 14 avril, l’Algérie a ordonné le départ de 12 agents français exerçant à l’ambassade et dans les consulats de France, en réaction à l’arrestation d’un agent consulaire algérien à Paris le 3 avril. En réponse, la France a expulsé 12 agents consulaires algériens et rappelé son ambassadeur à Alger pour consultations. Le ministre algérien des Affaires étrangères a qualifié l’arrestation de l’agent consulaire d’«acte indigne» et a imputé la responsabilité de cette escalade à Bruno Retailleau, l’accusant de vouloir «rabaisser l’Algérie».
Lors d’une interview sur BFMTV et RMC aujourd’hui, Bruno Retailleau a une nouvelle fois déverser sa rancœur envers l’Algérie en usant et abusant de ton menaçant. Revenant sur sa rencontre, mardi, avec les agents expulsés d’Algérie, le ministre affirme qu’ils étaient «tous très choqués». «Vous vous rendez compte que certains d’entre eux ont laissé leur famille, ils ont des jeunes enfants qui sont scolarisés, d’autres ont une épouse ou une compagne qui est algérienne. Donc, non seulement c’est une rupture sur le plan professionnel, mais il y a aussi l’aspect affectif, l’aspect familial. », affirme-t-il.
Revenant sur l’évolution de la situation entre les deux pays, il a ajouté : « Boualem Sansal (…) n’a pas été libéré, chaque jour, l’Algérie nous renvoie des individus, des OQTF qui sont documentés et qu’elle devrait accueillir en droit sur son territoire si elle respectait ses obligations et l’accord de 1994 qui nous lie».
Lors de son intervention, Bruno Retailleau a déclaré que « pour l’instant, on en est là, et si on en reste là, je n’imagine pas qu’on ne puisse pas prendre de nouvelles mesures ». Et d’insister encore une fois sur la nécessité d’aller vers « un rapport de force ».
Il a souligné à demi-mot l’importance de la diplomatie, affirmant que « chacun doit jouer son rôle». Et d’avertir «si ça ne bouge pas, je pense qu’on ne pourra pas en rester là ».
Parmi les mesures envisagées, le ministre a évoqué la remise en cause de l’accord de 2013 qui exempte de visa les porteurs algériens et français de passeports diplomatiques. Il a précisé que cette mesure, qui « pourra être la prochaine étape », affecterait « la nomenklatura et les diplomates algériens ».
« C’est une exception d’ailleurs par rapport aux autres pays du Maghreb (…) Je pense qu’il faut suspendre cet accord, et puis il y a aussi d’autres voies, d’autres moyens qu’on doit utiliser», a-t-il ajouté.