Offrande silencieuse du monde musulman: À l’Aïd el Adha, c’est Ghaza qu’on sacrifie
Alors que le monde musulman célèbre l’Aïd el Adha, fête du sacrifice et du partage, les habitants de la bande de Ghaza, eux, prient au milieu des ruines et des corps. Pendant que la viande du sacrifice est partagée entre proches, nécessiteux et fidèles, une part entière du monde musulman jeûne non par foi, mais […]

Alors que le monde musulman célèbre l’Aïd el Adha, fête du sacrifice et du partage, les habitants de la bande de Ghaza, eux, prient au milieu des ruines et des corps. Pendant que la viande du sacrifice est partagée entre proches, nécessiteux et fidèles, une part entière du monde musulman jeûne non par foi, mais par famine.
Par Meriem B.
À Ghaza, on n’égorge plus l’animal en souvenir d’Abraham. On enterre les enfants dans l’urgence, sans linceul, sous les ruines des maisons. Le répit tant espéré n’a pas eu lieu : les frappes israéliennes se poursuivent, aggravant une catastrophe humanitaire déjà sans précédent. La faim, les destructions et la mort rythment désormais le quotidien d’une population abandonnée à son sort. Le drame de Ghaza, à la fois tragédie humaine et impuissance politique, interpelle nos consciences et questionne, plus que jamais, le sens même du sacrifice. Pour cet Aïd el Adha, c’est Ghaza que le monde musulman offre en sacrifice.
Au moins 21 Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés hier, dans des bombardements et des tirs de l’armée sioniste contre plusieurs zones de la bande de Ghaza, a rapporté l’agence de presse palestinienne Wafa. Huit civils sont tombés en martyrs suite à un bombardement des forces d’occupation sur Jabalia al-Balad, au nord de la bande de Ghaza, souligne Wafa. Par ailleurs, les équipes médicales ont récupéré les corps de deux martyrs après le bombardement par l’armée sioniste de la région de Ma’an, à l’est de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza, ajoute la même source. Cinq civils, dont deux filles, sont également tombés en martyrs suite à un bombardement par un drone des forces d’occupation de tentes pour personnes déplacées dans la région de Mawassi à Khan Younes où l’enfant Dima Abou Moussa est également tombée en martyre après avoir succombé à ses blessures subies lors d’un précédent bombardement. A Rafah, quatre Palestiniens sont tombés en martyrs et 70 autres ont été blessés par des tirs de l’armée sioniste près d’un centre d’aide à l’ouest de la ville, ajoute la même source. Dans le centre de la bande de Ghaza, un Palestinien est tombé en martyr et d’autres ont été blessés par des tirs des forces d’occupation près d’un centre de distribution d’aide. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 54 880 martyrs et
126 227 blessés, depuis le 7 octobre 2023. Selon la même source, les corps de 108 martyrs et 393 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Les autorités sanitaires palestiniennes ont indiqué que 4 603 Palestiniens sont tombés en martyrs et 14 186 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’agression sioniste, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres.
L’Unicef lance un appel de détresse pour sauver les enfants de Ghaza
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a lancé un nouvel appel pour sauver les enfants de la bande de Ghaza et mettre fin à l’agression génocidaire sioniste en cours dans l’enclave palestinienne depuis octobre 2023. James Elder, porte-parole de l’Unicef, a lancé samedi soir un appel de détresse par vidéo depuis l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, dans le centre de Ghaza, appelant à «la fin de la guerre et des souffrances des enfants» de Ghaza. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Elder a parlé de la tragédie de l’enfant palestinienne Jana, 11 ans, qui a été blessée lors d’une frappe aérienne de l’armée sioniste qui a ciblé son quartier il y a deux jours, la laissant instantanément paralysée de la taille aux pieds. «Jana ne comprend toujours pas vraiment ce qui lui est arrivé. Elle est désespérée et veut juste sortir d’ici, mais elle ne peut pas bénéficier d’une évacuation médicale. Les médecins me disent qu’il n’existe actuellement aucun moyen de traiter sa paralysie», a déploré le porte-parole de l’Unicef. «Nombre de ceux qui regardent ces vidéos sont déjà profondément préoccupés par cette guerre et souhaitent qu’elle cesse. Mais ce message ne s’adresse pas à eux, mais à ceux qui ont l’influence et le pouvoir de mettre fin à cette guerre brutale contre l’enfance». Les dernières statistiques de l’Unicef indiquent que 50 000 enfants ont été tués ou blessés depuis le début de l’agression génocidaire sioniste. Par ailleurs, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a confirmé que le modèle de distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza «est inefficace et une invitation à la mort». Dans des déclarations publiées samedi sur le site web de l’ONU, Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA, a déclaré que «le modèle de distribution de l’aide humanitaire à Ghaza favorise plutôt la mort des gens», soulignant que «le seul moyen de distribuer l’aide à grande échelle et en toute sécurité à la population de Ghaza est de passer par les Nations unies, y compris l’UNRWA». Touma a qualifié, à cet égard, le travail de l’agence onusienne pendant le cessez-le-feu de «réussi et concret». L’UNRWA subit depuis le début de l’agression sioniste contre Ghaza, toutes sortes de pression de la part de l’entité sioniste, lui interdisant désormais de poursuivre son travail humanitaire dans les territoires palestiniens occupés.
Le bateau humanitaire de la Coalition de la flottille pour la liberté se rapproche de Ghaza
Le navire humanitaire de la Coalition de la flottille pour la liberté, avec à son bord 12 militants, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg, a atteint les côtes égyptiennes et se rapproche de la bande de Ghaza, ravagée par une agression sioniste génocidaire depuis octobre 2023, ont annoncé les organisateurs. Le Madleen, un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, est parti dimanche de Sicile en direction de Ghaza pour apporter de l’aide humanitaire et «briser le blocus» imposé par l’entité sioniste au territoire palestinien menacé de famine, selon l’ONU. «Nous naviguons actuellement au large des côtes égyptiennes», a déclaré la militante allemande des droits humains, Yasemin Acar, avant d’ajouter : «Tout va bien». Dans un communiqué publié depuis Londres, le Comité international pour briser le siège de Ghaza – organisation membre de la Coalition de la flottille – a indiqué que le navire était entré dans les eaux de l’Egypte, voisine de la bande de Ghaza. Il a dit être en contact avec les instances juridiques internationales afin de garantir la sécurité des personnes à bord, avertissant que toute interception constituerait «une violation flagrante du droit international humanitaire». La Coalition de la flottille pour la liberté, fondée en 2010, est un mouvement international de solidarité avec les Palestiniens, avec une dimension humanitaire et de plaidoyer politique contre le blocus de Ghaza. Le Madleen emporte des «jus de fruits, du lait, du riz, des conserves, des barres protéinées offerts par des centaines de citoyens de Catane», a écrit le journaliste Andrea Legni, qui est monté à bord.
M. B.