Samir Benahmed : « Le manque de moyens entrave la bonne marche des clubs »

Parmi les disciplines phares en Algérie, l’athlétisme, reste très prisé chez nos sportifs. Après les JO de Paris, la sélection nationale algérienne des U20, s’apprête à disputer les Mondiaux-2024 du 27 au 31 août à Lima (Pérou), avec comme objectif de faire bonne figure. Mais des questions se posent sur la faible participation féminine, vu …

Août 26, 2024 - 09:01
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Samir Benahmed : « Le manque de moyens entrave la bonne marche des clubs »

Parmi les disciplines phares en Algérie, l’athlétisme, reste très prisé chez nos sportifs. Après les JO de Paris, la sélection nationale algérienne des U20, s’apprête à disputer les Mondiaux-2024 du 27 au 31 août à Lima (Pérou), avec comme objectif de faire bonne figure. Mais des questions se posent sur la faible participation féminine, vu que seule une athlète au nom de Nesrine Abed sera appelée à défendre les couleurs nationales. Sur la situation de l’athlétisme en général, on a jugé utile de nous entretenir avec Samir Benahmed, un coach d’expérience.

Présentez-vous à nos lecteurs ?
« J’ai débuté la pratique de l’athlétisme très jeune grâce à mon père, un ancien champion, qui m’a beaucoup appris. J’étais sprinteur, spécialiste du 110 m haies. Mais une méchante blessure au dos, m’a écarté des pistes. Je deviens par la suite entraîneur et en même temps arbitre, après avoir décroché mes diplômes des 1er et 2e degrés et de spécialiste de sprint /haie en Egypte, de même que des diplômes d’arbitre et de starter international. J’ai travaillé comme entraîneur au niveau de certains clubs à partir de 2006, avant que je décide de créer mon propre club ».

Justement, un commentaire sur votre club SCA FO …
« J’ai créé mon propre club en 2016, avec objectif de former des jeunes, sans les gros moyens. On n’avait la chance, de décrocher des titres, dès notre première année d’existence. Un titre national au 400 m et une participation aux championnats arabes. Grace à notre politique de travail et au sérieux, nos athlètes, n’ont cessé de progresser et d’engranger des titres. Aujourd’hui, notre club est leader au niveau de l’ouest et se trouve parmi le top 20 au niveau national. Notre club a enfanté de grands champions, à l’image de Nesrine Begoug, plusieurs fois championne arabe, Hadjer Kebir une spécialiste du 400 m et 800m et bien d’autres ».

Vous disposez également de Diaa Boudoumi, un grand champion, n’est-ce pas ?
Effectivement, nous disposons de Diaa Boudoumi, considéré comme le successeur de Bouraâda, plusieurs fois champion national, vice-champion arabe, et aux Jeux africains au Ghana, aussi champion au Cameroun et il continue de poursuivre sa progression. Tout cela avec zéro moyens.
Agé tout juste de 22 ans, Boudoumi, est un athlète, qui force le

respect et plein de bonnes capacités. Avec lui on a réalisé de bons résultats mieux que certains athlètes d’autres clubs, ayant bénéficié des stages à l’étranger. Notre objectif avec Boudoumi, les JO de Los Angeles de 2028. Entre-temps, on va participer aux championnats du monde de Tokyo en septembre 2025, avant que Boudoumi ne soit appelé, sous les drapeaux, pour effectuer son service national, où il devra participer à des compétitions internationales militaires. Notre club peut faire beaucoup de choses, mais le manque de moyens entrave notre élan ».

En tant que technicien, comment jugez-vous la situation actuelle de l’athlétisme national ?
« Il ne faut pas se voiler la face, les clubs souffrent, par manque de moyens financiers et n’arrivent plus à maintenir le cap. Actuellement, au niveau de notre Ligue d’Oran, seuls tout au plus, 4 ou 5 clubs, arrivent à tirer leur épingle du jeu, sur près de 20 clubs affiliés à la Ligue. Avec une subvention dérisoire, la majorité des clubs piétinent et ne peuvent appliquer leur politique de formation. Concernant notre club, on dispute chaque année pas moins de 20 compétitions, notamment les 10 journées d‘athlètes d’élites, vu que nous disposons de plusieurs athlètes de performances. Cela nécessite beaucoup de frais, sans compter les compétitions nationales des jeunes catégories, les Opens juniors et seniors. Ce problème, est la raison principale de la régression de l’athlétisme ».

Les U20 sont au Pérou pour disputer les championnats du monde, qu’en dites-vous, sur cette participation ?
Ces championnats du monde, ce n’est pas rien, mais une grande compétition internationale très relevée, avec la présence de grands champions mondiaux. Certes, nous disposons de bons jeunes, qui s’illustrent au niveau national et dans certaines compétitions arabes ou africaines, mais ce sera difficile pour eux, face aux ténors mondiaux. Chez les filles, l’Algérie ne sera représentée que par la jeune Abed Nesrine. Ce sera difficile pour elle, même si c’est une jeune talentueuse, qui monte et qui promet. S’agissant des garçons, nous avons aussi de bons jeunes, à l’image de Louaï Lamraoui (saut en longueur), Ammour Ounedjla (3000 mètres/steeple) et certains autres, mais à mon avis, ils auront des difficultés, pour se mesurer avec le haut niveau mondial. 16 athlètes algériens, vont représenter l’Algérie, sur 1704 athlètes, représentant seize pays ».

Etes-vous toujours entraîneur national ?
« Au regard de mes diplômes, je suis toujours entraîneur national. Aujourd’hui, je m’occupe de l’international Diaa Boudoumi, en constante progression et d’autres jeunes internationaux. Nous veillons sur leur top niveau et nous les préparons, pour les futures compétitions internationales ».

Un dernier mot pour conclure …
« Mon souhait, maintenir au top notre champion international Diaa Boudoumi et l’accompagner jusqu’aux JO de Los Angeles en 2028. C’est un champion pétri de qualités, qui a besoin de considération, vu sa situation précaire. Je saisi l’occasion, pour remercier tous ceux qui nous soutiennent, tout en souhaitant également, que l’athlétisme retrouve sa vraie place comme avant ».

Sadek Belkheir

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