Tala Amara (Tizi Ouzou) Une foule nombreuse commémore le triste anniversaire de l’assassinat du journaliste Smail Yefsah

Au village Tala Amara, dans la commune de Tizi Rached, à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Tizi Ouzou, une foule nombreuse a assisté, hier, à la commémoration du 31e anniversaire de l’assassinat du journaliste Smail Yefsah. Les initiateurs ont établi un programme riche pour la circonstance. La foule a pris le départ depuis l’école primaire des frères Yefsah vers le cimetière avec l’emblème national à l’ouverture du cortège constitué de membres de la famille du défunt, de confrères, de figures du mouvement associatif, d’habitants et des autorités locales. Après le dépôt d’une gerbes de fleurs et la lecture de la Fatiha,  un membre de la famille de Smail Yefsah, les maires de Tizi Rached et de la localité voisine, Irdjen, un représentant du comité du village, le doyen de la corporation, Rachid Hammoutène, se sont succédé pour rendre hommage à l’enfant chéri de Tala Amara, tombé sous les balles assassines des terroristes un certain 18 octobre 1993 à Bab Ezzouar (Alger), pour ses qualités professionnelles et humaines et surtout son patriotisme qu’il a payé au prix de sa vie. Ni les menaces et autres embûches ne l’avaient dissuadé de poursuivre son métier de journaliste. Lui qui réunissait les familles à l’époque autour de
l’écran pour suivre les informations et les débats qu’il animait, a rassemblé hier des familles autour de sa tombe pour lui rendre hommage et saluer sa mémoire. L’ensemble des intervenants ont salué cet attachement à perpétuer cette mémoire et à lutter contre l’oubli de tous ces hommes et femmes qui ont donné leur vie face aux hordes terroristes tentées d’instaurer un régime antidémocratique et du moyen âge. La sœur du défunt, Nora Yefsah, a remercié tous les présents qui continuent à perpétuer la mémoire de son frère dont la mort n’a pas été vaine car l’Algérie qu’il aimait a fini par vaincre l’obscurantisme, sans manquer de souligner que son assassinat a laissé une peine que personne ne peut guérir, surtout que «l’on ne sait toujours pas qui l’a commandité et qui l’a exécuté». Elle n’a pas caché sa vive émotion de constater que parmi les présents, nombreux sont nés après la mort de son frère. A noter que dans l’après-midi après la waada offerte aux invités, une visite du musée des chouhada du village Tala Amara a eu lieu, ainsi que deux matchs amicaux au niveau du stade communal de Tizi Rached, l’un opposant les vétérans du village Tala Amara à une équipe de la Direction de wilaya de la jeunesse et des sports, l’autre  les anciens de la JSK à l’équipe de journalistes.
Hamid Messir