Tizi Ouzou: 44 % des 300 000 tonnes/an de déchets ménagers ne sont pas pris en charge
Sur les 300 000 tonnes de déchets ménagers produits par année à Tizi Ouzou, 54 % sont traités au niveau de 54 communes sur les 67 desservies par les 4 centres d’enfouissement technique, 4 décharges contrôlées et un centre de tri fonctionnel, a indiqué, hier, le directeur de wilaya de l’environnement, M’barek Aït Aoudia. Bien […]
Sur les 300 000 tonnes de déchets ménagers produits par année à Tizi Ouzou, 54 % sont traités au niveau de 54 communes sur les 67 desservies par les 4 centres d’enfouissement technique, 4 décharges contrôlées et un centre de tri fonctionnel, a indiqué, hier, le directeur de wilaya de l’environnement, M’barek Aït Aoudia.
Bien que dans certaines communes les déchets ménagers ne soient pas pris en charge, le même responsable, qui s’exprimait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, a assuré que parmi les 13 communes non prises en charge par les structures de traitement de déchets ménagers, certaines se sont dotées de leurs propres décharges, à l’instar de Beni Yenni et Ait Chafaa. Il n’a pas manqué de déplorer que les déchets ménagers soient jetés dans la nature dans certaines communes, tout en rappelant que la mission relative au traitement des déchets produits par des habitants relève de la commune, comme le stipule les textes de loi. A ce propos, il a fait état de pas moins de 147 dépotoirs recensés dans les forêts, sans compter ceux d’autres zones urbaines et rurales. Interrogé sur les opérations de prise en charge des déchets ménagers inscrites au profit de la wilaya de Tizi Ouzou, M’barek Aït Aoudia a annoncé la demande d’inscription en réalisation de nouvelles unités de traitement des déchets à Ait Yahia et Draa El Mizan et de trois centres de tri à Ait Yahia, Draa El Mizan et Boghni, en plus du dégel attendu de la réalisation d’une unité de traitement pour le flanc nord de la wilaya dont l’étude sera lancée prochainement. Il sera question également de l’accompagnement des villageois par la réalisation d’aires de tri pour entamer le processus de prise en charge des déchets ménagers depuis les domiciles. Abordant le traitement des déchets hospitaliers, le directeur de l’environnement de la wilaya de Tizi Ouzou a soutenu que ses services accordent un intérêt particulier à ce volet, veillant à l’application de la réglementation régissant la prise en charge de ce type de déchets en menant des inspections, des rappels à l’ordre voire même en engageant des poursuites judiciaires contre les contrevenants, notamment les établissements hospitaliers publics dotés de banaliseurs à l’instar du CHU de Tizi Ouzou pour les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). Néanmoins, M’barek
Aït Aoudia a révélé que la question demeure posée pour les cliniques privées soumises à l’obligation de signer des conventions avec des récupérateurs qui acheminent ces déchets vers des entités spécialisées dans ce domaine, implantées à Alger et Blida. Interrogé sur les quantités de ce type de déchets produits à Tizi Ouzou, le même responsable a annoncé le lancement d’une étude portant cadastre des déchets spéciaux par le ministère de tutelle. S’agissant des déchets spéciaux et dangereux, il a fait état de deux opérations destinées à leur prise en charge pour les entreprises ENIEM de Oued Aissi et l’ex-Cotitex de Draa Ben Kheda, soulignant que leur traitement nécessite parfois même leur acheminement vers l’étranger. Par ailleurs, présent pour la circonstance, le président de l’Assemblée populaire communale d’Idjeur (60 km à l’est de Tizi Ouzou), Raab Lakhdar, a appelé à la mise en place d’un schéma directeur global de la gestion des déchets pour toute la wilaya, déplorant avoir recouru au regroupement des 7 décharges sauvages des villages de sa commune en une seule en l’absence d’une structure aux normes pour le traitement de pas moins de 30 000 kilogrammes de déchets ménagers produits quotidiennement par ses 10 000 habitants. Il a rappelé qu’auparavant chacun des 7 villages de la commune avait sa propre décharge sauvage avant d’en créer une seule au niveau du village Iguerssafène grâce aux comités de ces villages. Raab Lakkdar a soutenu avoir annulé la décision d’acheminer les déchets ménagers de sa commune vers le centre d’enfouissement technique de la ville de Tizi Ouzou pour un montant de 8 millions de centimes par mois de par son coût élevé. Il a fait état de plusieurs initiatives pour ériger une décharge contrôlée qui se sont avérées vaines en raison de l’opposition de riverains ou des services des forêts, car celle-ci se trouvant dans une zone forestière, faisant remarquer que 72 % des terres d’Idjeur sont à vocation forestière. Implanter une décharge ou une quelconque structure de traitement des déchets ménagers dans la forêt d’Akafadou serait, selon lui un crime, avertissant que le premier départ de feux de forêt de cette année vient d’être enregistré depuis la décharge d’Iguersafène. Le maire d’Idjeur en appelle aux spécialistes et aux autorités de la wilaya pour se pencher sur le plan de la gestion globale de la problématique des déchets ménagers et l’accompagner par la force de loi pour sa mise en œuvre dans les meilleurs délais. Notons, enfin, que le secrétaire général de la wilaya de Tizi Ouzou, Miloud Fellahi, s’est rendu à la Maison de l’environnement de la ville de Tizi Ouzou pour visiter les différents stands installés à l’occasion, et où il s’est entretenu avec des animateurs du mouvement associatif, des responsables des différents organismes chargés des questions de l’environnement, des chefs d’entreprises de récupération, de tri et de recyclage des déchets. Il a également présidé la signature d’une convention de partenariat entre les services des forêts, de la Maison de l’environnement et de la Fédération de la chasse pour la formation de chasseurs. Miloud Fellahi a rappelé les différentes opérations inscrites à l’indicatif de la wilaya pour une meilleure prise en charge de l’environnement, tout en appelant à la conjugaison des efforts de tous afin d’améliorer le cadre environnemental de vie à travers la wilaya.
Hamid Messir
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