«Architecture vernaculaire sismo-résistante en Algérie»: La spécificité du patrimoine architectural soulignée
La chercheuse en architecture et patrimoine, Amira Zatir, a souligné, dimanche à Alger, les caractéristiques et les particularités de l’architecture vernaculaire en Algérie et son génie en matière d’innovation de techniques d’ingénierie intelligentes et de systèmes parasismiques, tout en préservant l’identité urbaine algérienne. Par Abla Selles A l’occasion du Mois du patrimoine et dans une […]
La chercheuse en architecture et patrimoine, Amira Zatir, a souligné, dimanche à Alger, les caractéristiques et les particularités de l’architecture vernaculaire en Algérie et son génie en matière d’innovation de techniques d’ingénierie intelligentes et de systèmes parasismiques, tout en préservant l’identité urbaine algérienne.
Par Abla Selles
A l’occasion du Mois du patrimoine et dans une communication présentée au Musée national du Bardo, intitulée «Architecture vernaculaire sismo-résistante : des modèles du monde et de l’Algérie», la conférencière en architecture et patrimoine à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger a mis en avant l’importance de «tirer parti des techniques et styles architecturaux traditionnels et les employer dans l’architecture moderne», ajoutant qu’ils pourraient «constituer une source importante de techniques de construction parasismique».
«Les ancêtres, auteurs de cette architecture, jouissaient d’une riche maîtrise technique et d’une culture sismique, en ce sens qu’ils utilisaient des matériaux locaux pour faire face au risque sismique à travers une vision prospective, véritable modèle de génie local», a-t-elle précisé. «N’étant pas fragile, le seul danger qui menace cette architecture, est le délaissement et la non restauration en temps opportun et selon des normes bien définies», a-t-elle poursuivi, indiquant que «ce n’est pas par hasard que l’architecture vernaculaire résiste en Algérie et dans d’autres régions du monde, pourtant connues pour leur activité sismique, à l’instar du Japon, de la Chine, de la Turquie et du Pérou, n’étaient-ce les techniques de construction de l’architecture vernaculaire».
Cette architecture patrimoniale, a poursuivi Mme Zatir, qui repose sur l’ingénierie locale, «nous offre des exemples impressionnants de résistance aux séismes et catastrophes naturelles, en utilisant des moyens et des matériaux naturels locaux, ainsi que des techniques de construction simples et efficaces». Elle a précisé que cette architecture vernaculaire sismo-résistante en Algérie et ailleurs, «se caractérisait par le savoir-faire et la maîtrise inspirée de l’environnement local, à savoir les modes, les matériaux et les formes, outre les techniques appropriées, et de ce fait, il est nécessaire d’affiner ce savoir-faire hérité, ainsi que les compétences des aïeuls et de les régénérer».
L’architecture vernaculaire à travers le monde se distingue en fonction de son environnement civilisationnel, culturel et religieux, ainsi que par la diversité des matériaux et des modes de construction, elle est de ce fait à caractère local ou régional. Par contre, une similitude caractérise l’harmonie du style, les formes, les aspects et l’usage de modes de construction traditionnels, en plus du transfert des expertises traditionnelles de formation et de construction entre les générations par la pratique.
La conférencière a cité la Casbah d’Alger et celle d’Oran comme des modèles algériens d’architecture vernaculaire sismo-résistante. Ayant subi plusieurs séismes à travers l’histoire, les deux sites ont survécu grâce à leurs caractéristiques architecturales de construction, des bases utilisées dans la structure et les matériaux naturels locaux, et notamment la résilience des arcades et des coupoles dans l’absorption des forces sismiques, outre, l’utilisation des murs en pierres taillées, les systèmes des caves et autres, selon Mme Zatir.
A. S.
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