Donald Trump remporte l’élection présidentielle

Pour l’heure l’AP (Associated Press) n’a pas encore annoncé la victoire (aux Etats-Unis ce sont en effet les journalistes qui déclarent le vainqueur) de Donald Trump, mais comme il est à trois points seulement des 270 électeurs requis, on ne risque rien à prédire sa victoire, d’autant qu’il a déjà remporté la Pennsylvanie, de tous les Etats pivots le plus décisif. Donc pari gagné pour lui, lui qui pendant ces quatre dernières années aurait pu très bien se retrouver non seulement condamné mais derrière les barreaux. Son triomphe est d’autant plus grand qu’il est revenu de loin. Quand on a comme lui contesté sa défaite quatre ans plus tôt, impossible de faire mieux que de gagner l’élection d’après. C’est comme si preuve était ainsi faite qu’il y a bien eu fraude en 2020, ce qui en toute rigueur n’implique pas que ce soit bien le cas. Les républicains reprennent la Maison-Blanche, mais aussi et par la même occasion le Sénat, et selon toute apparence la Chambres des représentants également, car même là ils sont en avance sur leurs rivaux. Présidence, Sénat et Chambre, tous les centres de pouvoir sont tombés ou en train de tomber sous le contrôle des républicains, une moisson rare dans un pays fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs.

En règle générale, en effet, le camp perdant garde en main l’un ou l’autre de ces trois leviers essentiels du système politique américain. Les démocrates se retrouvent sans rien pour exercer une opposition un tant soit peu effective. Certes, à l’heure qu’il est le dépouillement se poursuit pour ce qui concerne le renouvèlement de la Chambre des représentants, si bien qu’il reste possible que le contrôle leur revienne à la fin, sauf que tel n’est pas le cas le plus probable. Les démocrates ont perdu la Pennsylvanie, et ils se dirigent vers une défaite au Michigan, et sans doute aussi dans le Wisconsin. Le Michigan est l’Etat abritant la plus grande communauté arabe aux Etats-Unis. C’est un Etat qui traditionnellement vote démocrate. Il a toutefois voté pour Trump en 2016, mais Biden en 2020, en réaction à la politique discriminatoire de Trump se traduisant par l’interdiction de ressortissants arabes de se rendre aux Etats-Unis. Sans le soutien tous azimuts de l’administration Biden à Israël dans sa guerre génocidaire contre Ghaza, la communauté arabe aurait voté massivement pour Kamala Harris, d’autant qu’elle s’attend en la matière à pire de la part de Trump. On saura plus tard comment elle a voté, mais il semble bien qu’elle ait préféré s’abstenir plutôt que de faire barrage à Trump, sanctionner les démocrates, c’est-à-dire leur camp, quitte à favoriser les républicains ce faisant. On peut probablement en dire autant des autres communautés arabes et musulmanes des autres Etats, de même de nombres électeurs démocrates écœurés par le soutien d’une administration censée les représenter mais qui dans le fait était complice d’un génocide. Biden a accouru en Israël au lendemain du 7 octobre 2023, dans la croyance qu’afficher son soutien à Israël était juste moralement et politiquement. Depuis il n’a jamais pu prendre la parole publiquement sans que des protestations montent dans la salle dénonçant ses prises de positions d’ordre criminel en faveur d’Israël.