Bruno Retailleau et l’inversion des rôles : quand l’agresseur se fait victime
Lors de sa dernière intervention, ce mercredi à « Sud radio », Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a une nouvelle fois mis l’Algérie au centre de ses préoccupations, cultivant une obsession qui semble grandir au fil du temps. Dans ses propos, le ministre évoque des « provocations » algériennes et annonce une « riposte […]

Lors de sa dernière intervention, ce mercredi à « Sud radio », Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a une nouvelle fois mis l’Algérie au centre de ses préoccupations, cultivant une obsession qui semble grandir au fil du temps. Dans ses propos, le ministre évoque des « provocations » algériennes et annonce une « riposte graduée », tout en inversant les rôles : c’est désormais la France, selon lui, qui se trouve en position de défense face à une « agression imaginaire ».
Retailleau semble avoir trouvé un slogan qui résume sa vision des relations entre la France et l’Algérie : « Nous ne sommes pas belliqueux. Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie, c’est l’Algérie qui nous agresse ». Une phrase qui, sous son apparente simplicité, recèle une profonde incohérence et une inversion délibérée des rôles. « Les premières mesures ont déjà été engagées. Nous avons suspendu les facilités à la nomenklatura algérienne. Cela concerne notamment les passeports diplomatiques. La riposte va monter en gamme en fonction de la réponse algérienne », précise-t-il. Il mentionne « la possible remise en cause des accords de 2007 sur l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques. Mais aussi ceux de 1968 qui permettent aux Algériens des avantages exorbitants ». Ces propos nous rappellent à quel point il est facile de prétendre être dans une posture de défense quand on est en réalité l’initiateur des hostilités.
Meriem B.