Commerce informel: Les trabendistes n’ont toujours pas abdiqué
Les commerçants informels se montrent coriaces devant la lutte menée par les pouvoirs publics depuis quelques années. En effet, malgré les nombreuses mesures décrétées pour l’éradiquer et débarrasser l’économie nationale de sa nuisance, le commerce informel est fortement présent, notamment dans les grandes villes. Par Thinhinane Khouchi Le phénomène de la vente à la sauvette […]
Les commerçants informels se montrent coriaces devant la lutte menée par les pouvoirs publics depuis quelques années. En effet, malgré les nombreuses mesures décrétées pour l’éradiquer et débarrasser l’économie nationale de sa nuisance, le commerce informel est fortement présent, notamment dans les grandes villes.
Par Thinhinane Khouchi
Le phénomène de la vente à la sauvette ne semble pas prêt à disparaître d’aussitôt, et ce, malgré les nombreuses opérations de lutte lancées quotidiennement contre les marchés improvisés. Cette pratique est souvent bénéfique aux consommateurs ayant des revenus moyens, qui subissent l’augmentation des prix des différents produits et services. En effet, la majorité des commerçants informels proposent des produits moins chers que les commerçants formels. Mais si le citoyen en tire un certain bénéfice, l’informel a un impact dévastateur sur l’économie nationale, ce qui a poussé le gouvernement à décréter de nombreuses mesures pour l’éradiquer, chose qui reste impossible à réaliser vu son invasion dans nos rues. Ce phénomène est également largement décrié par les commerçants «formels», détenteurs d’un registre du commerce et payeurs assidus d’impôts, étant les premiers à en faire les frais. «Les gens nous reprochent de vendre plus cher que ces vendeurs à la sauvette, mais ils ne savent pas qu’ils n’ont ni impôts, ni loyer à payer chaque mois», nous dira un commerçant de vêtements pour enfants à Meissonnier, ajoutant que «c’est devenu insupportable. Les autorités doivent assumer leurs responsabilités. Le nombre de vendeurs anarchiques ne cesse d’augmenter dans l’impunité totale». Un autre commerçant nous a expliqué que «certaines personnes cassent les prix grâce à l’absence de charges à payer et écoulent leurs marchandises au vu et au su des services concernés». Des locataires de locaux commerciaux affirment qu’en raison de la concurrence de l’informel ils arrivent à peine à rentabiliser leur activité et à payer le loyer hors de prix dans cette rue commerçante très fréquentée. Même cas à Clauzel, où des commerçants informels exposent leurs étals au vu de tous. Souvent, des policiers viennent le matin et somment les vendeurs de ramasser leurs marchandises, mais aussitôt les éléments de la Sûreté nationale partis, les vendeurs anarchiques se réapproprient les lieux et squattent la place. Par ailleurs, si les citoyens trouvent en ces vendeurs une occasion pour dépenser moins et se faire plaisir ainsi qu’à leurs enfants, ils dénoncent, néanmoins, le fait d’avoir du mal à circuler, car les vendeurs à la sauvette s’installent sur les trottoirs et souvent dans les ruelles, rendant la circulation des véhicules et des piétons impossible. Enfin, il est à noter que ces commerçants d’occasion justifient le recours grandissant à la vente informelle par le chômage et l’absence d’espaces commerciaux aménagés, mais aussi la cherté des loyers. «Au prix où l’on vend nos produits, il nous est impossible d’assurer les différentes charges», nous dira un vendeur de foulards rencontré à la place des Martyrs, ajoutant qu’il «gagne de quoi vivre seulement».
T. K.
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