Comptages

La tension commence à monter aux États-Unis, à moins de trois semaines du scrutin présidentiel qui opposera Donald Trump à Kamala Harris. De nombreux observateurs mettent en avant la crainte de possibles débordements, d’un côté comme de l’autre, à la suite de l’annonce des résultats. Dans ce contexte, un juge de Géorgie, l’un des États […]

Oct 16, 2024 - 20:30
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La tension commence à monter aux États-Unis, à moins de trois semaines du scrutin présidentiel qui opposera Donald Trump à Kamala Harris. De nombreux observateurs mettent en avant la crainte de possibles débordements, d’un côté comme de l’autre, à la suite de l’annonce des résultats. Dans ce contexte, un juge de Géorgie, l’un des États américains où pourrait se décider le résultat de la présidentielle en novembre, a bloqué mardi une mesure imposant le comptage manuel des bulletins de vote, alors que le premier jour de vote anticipé a connu une forte affluence. Dans sa décision, le juge Robert McBurney de la Cour supérieure du comté de Fulton a indiqué que la nouvelle règle bouleverserait le processus électoral quelques semaines seulement avant le scrutin du 5 novembre et qu’il était donc «trop tard» pour l’accepter. «Tout ce qui ajoute de l’incertitude et du désordre au processus électoral nuit au public», a déclaré McBurney, qui a décidé la suspension temporaire de cette mesure. En septembre, le Conseil électoral de l’État de Géorgie, dirigé par une majorité pro-Trump, avait publié une règle controversée exigeant de compter à la main les bulletins de vote, une mesure qui aurait pu retarder considérablement la communication des résultats. Selon des responsables géorgiens des deux camps politiques, le comptage manuel est superflu, car les machines comptent déjà les bulletins, mais c’est aussi un outil potentiel pour semer le doute en ralentissant le processus et en créant un espace pour la désinformation si des divergences apparaissent. Après la dernière présidentielle, Donald Trump a été inculpé pour avoir tenté d’avoir inversé de manière illicite les résultats de l’élection dans l’État de Géorgie en 2020 afin de parvenir à l’annulation de sa défaite. Lundi, le juge McBurney a rejeté le recours d’une responsable électorale républicaine du comté de Fulton à Atlanta, capitale de l’État, demandant la reconnaissance de son pouvoir «discrétionnaire» de ne pas certifier les résultats en cas de suspicion d’erreur ou de fraude. La certification ne fait pas partie des pouvoirs discrétionnaires des responsables électoraux, qui sont tenus de s’acquitter de cette obligation dans les délais prescrits par la loi, a indiqué le juge. En cas de doute ou d’inquiétude quant à la régularité des résultats, ils doivent en saisir le procureur compétent, a-t-il précisé. «Si les responsables électoraux avaient latitude, comme le réclame la requérante, de jouer le rôle d’enquêteur, de procureur, de jury et de juge et ainsi, en concluant unilatéralement à une erreur ou une fraude, de refuser de certifier les résultats, les électeurs de Géorgie seraient réduits au silence», a souligné le juge. «Notre Constitution et notre Code électoral ne permettent pas que cela arrive», a-t-il ajouté. À trois semaines de la présidentielle américaine, la Géorgie a ouvert mardi des bureaux de vote afin de pouvoir voter physiquement, sans attendre le 5 novembre. Les deux candidats, Kamala Harris et Donald Trump, ont appelé les habitants à se rendre aux urnes dès à présent. Le précédent record du premier jour de vote anticipé avait été établi en 2020, lorsque 136 000 votes avaient été exprimés. Un peu partout aux États-Unis, les électeurs peuvent voter par correspondance, ou physiquement de manière anticipée, avant le mardi 5 novembre. Plus de cinq millions d’entre eux l’ont déjà fait, selon le décompte de l’Université de Floride. Reste à voir comment les électeurs de chaque bord réagiront à l’annonce des résultats, et les militants de droite comme de gauche sont sur la défensive, accusant déjà leurs adversaires de vouloir renverser leur candidat. Car si l’on parle souvent des débordements des partisans de Trump en 2020, l’on oublie aussi que de nombreuses manifestants démocrates et militants gauchistes avaient défilé durant des semaines après la victoire de Donald Trump en scandant «pas mon président», occasionnant de nombreuses dégradations et des accrochages avec les forces de l’ordre, avec des milliers de menaces de mort proférées contre Donald Trump.  Mais les médias et les responsables démocrates à l’époque avaient sans surprise considéré ces protestations comme des actes de résistance.
F. M.

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