Anxiété

Si plusieurs présidents, notamment en Europe, n’ont pas caché leur appréhension de voir Donald Trump retrouver les chemins de la Maison-Blanche après sa victoire, il est désormais temps de retisser les liens avec le président républicain élu. Ses positions sur la guerre en Ukraine inquiètent d’ailleurs particulièrement en Europe où le soutien vis-à-vis de Kiev est très net et sans ambages. Mais il aura finalement fallu un seul coup de fil pour dissiper l’anxiété de Berlin sur ce dossier. Donald Trump a «une position plus nuancée sur l’Ukraine que les idées qu’on lui prête», a ainsi estimé vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz qui s’est entretenu avec le président élu après sa victoire. «J’ai eu l’impression qu’il a une position plus nuancée que ce que l’on suppose souvent ici dans ce pays», a déclaré, à propos de cet échange, le Chef du gouvernement allemand dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. À la question de savoir s’il craignait un accord de paix, conclu entre Trump et Poutine, sur l’Ukraine sans que ce pays envahi par la Russie n’ait son mot à dire, Olaf Scholz s’est montré confiant : «Rien dans la conversation ne laissait penser cela». Selon le chancelier allemand, «Poutine a échoué en Ukraine». «Contrairement à ce qu’il a annoncé au début de la guerre, il n’a pas réussi à conquérir le pays tout entier», a-t-il dit. «L’Otan a gagné avec la Finlande et la Suède deux membres supplémentaires et est plus forte que jamais», a-t-il ajouté. «L’Ukraine est devenue une nation forte avec une perspective d’adhésion à l’UE et une orientation claire vers l’Europe occidentale. C’est un pays avec une armée très forte», a-t-il ajouté. Lors de leur entretien téléphonique le dimanche 11 novembre, Donald Trump et Olaf Scholz s’étaient dits «prêts à travailler ensemble pour le retour de la paix en Europe», avait annoncé le gouvernement allemand. De son côté, Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé vendredi que «la guerre se terminera plus tôt» sous la présidence de Donald Trump, louant ses derniers contacts avec le républicain malgré la crainte d’une baisse du soutien de Washington. «Il est certain que la guerre se terminera plus tôt avec les politiques de l’équipe qui va maintenant diriger la Maison- Blanche. C’est leur approche, leur promesse à leur société», a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’un entretien avec le média ukrainien Suspilne. «La guerre se terminera, mais nous n’en connaissons pas la date exacte», a-t-il cependant nuancé. Il a par ailleurs assuré avoir eu une «interaction constructive» avec Donald Trump lors de leur conversation téléphonique après sa victoire à la présidentielle américaine. Donald Trump «a entendu les bases sur lesquelles nous nous appuyons. Je n’ai rien entendu qui aille à l’encontre de notre position», a-t-il ajouté. Ainsi, loin des menaces
d’apocalypse formulées par le camp démocrate aux États-Unis, la victoire de Donald Trump semble annoncer enfin un règlement de la guerre en Ukraine, qui a déjà causé près d’un million de victimes et coûté aux contribuables américains et européens plus d’une centaine de milliards d’euros. Toutefois, il faudra sans doute attendre janvier prochain et l’arrivée du nouveau président à la Maison-Blanche pour espérer une véritable mise en route d’un processus de paix.