Construction automobile : Renault attend le feu vert des autorités

Le constructeur automobile français Renault veut reprendre les activités de son usine d’Oued Tlélat, à l’arrêt depuis 2020. Il y a un mois, le directeur général de Renault Algérie Production avait affirmé que le redémarrage était pour bientôt, sans donner de date précise. Il a surtout mis en exergue les grands investissements lancés pour des travaux de mise en conformité avec la législation en vigueur.

« Renault n’a toujours pas reçu son agrément des services du ministère de l’Industrie », a déclaré dernièrement le directeur général de Renault Algérie, cité par le site Automobile magazine. Son usine est à l’arrêt depuis 2020, après l’interdiction de toute importation des kits d’assemblage SKD-CKD du secteur de l’industrie automobile.

Cette usine est une joint-venture entre Renault, le holding Madar et le Fonds national d’investissement (FNI), qui détiennent respectivement 49 %, 34 % et 17 %.

A ce propos, la récente rencontre entre le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique et l’ambassadeur de France en Algérie n’est pas passée inaperçue. Selon un communiqué, Ali Aoun et Stéphane Romatet ont passé en revue l’état des relations dans le secteur de l’industrie et de la production pharmaceutique, ainsi que les moyens de les développer et de les améliorer davantage. Le ministre Aoun a profité de cette rencontre pour évoquer de nombreuses questions liées au secteur industriel, notamment celles liées au marché pharmaceutique et automobile.

Pour les observateurs, le cas de l’usine Renault à Oued Tlélat (Oran) a été évoqué et pourrait connaître de nouveaux développements dans un avenir proche. Il est question surtout de l’attente par Renault de l’octroi du feu vert des autorités pour reprendre les activités et se relancer dans le marché de l’automobile. En effet, ce dernier connaît depuis plus d’une année un certain regain avec la réouverture du marché aux constructeurs automobiles étrangers.

En effet, en mars 2023, l’Algérie a mis fin à l’interdiction d’importer les véhicules neufs en octroyant des agréments à trois marques automobiles dont deux du géant franco-italo-américain Stellantis. Il s’agit de Fiat, Opel et du Chinois JAC.

C’est surtout Fiat qui a profité de cette opportunité en important des véhicules neufs fabriqués à l’étranger et en lançant, en même temps, les travaux de réalisation de son usine à Tafraoui, près d’Oran, inaugurée en décembre dernier.

Selon les spécialistes, le retour de Renault va redynamiser le marché automobile, d’autant que son usine est conçue pour produire 90 000 voitures.

Pour rappel, cette usine a été inaugurée en 2014 et devait être le point de départ du lancement de l’industrie mécanique en Algérie. Le gouvernement de l’époque misait beaucoup sur Renault et sur deux autres marques, allemande et asiatique, espérant une éventuelle intégration locale et une croissance des PME et PMI autour des secteurs de la sous-traitance et des pièces détachées.

La démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, en pleine crise politique, et les opérations de lutte contre la corruption ont fini par achever cette politique préférentielle pour l’assemblage des véhicules. Après l’arrestation et la condamnation à de lourdes peines d’hommes d’affaires qui activaient dans le secteur automobile, les autorités ont décidé de suspendre en 2020 toute activité jusqu’à nouvel ordre.  

Une nouvelle réglementation a été adoptée, et c’est au début de l’année 2023, que le gouvernement a autorisé la réouverture du marché automobile en octroyant des autorisations à des constructeurs automobiles d’Italie et de Chine.

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