Frontières

Les Pays-Bas a été parmi l’un des premiers pas à remettre en cause la candidature de la Turquie pour une adhésion à l’Union Européenne. Le parti ant-immigration et anti-islam n’a d’ailleurs cessé de gagner ces dernières années en force jusqu’à réussir en novembre 2023, à la surprise générale, remporter largement les élections législatives, devançant de […]

Sep 15, 2024 - 04:30
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Frontières

Les Pays-Bas a été parmi l’un des premiers pas à remettre en cause la candidature de la Turquie pour une adhésion à l’Union Européenne. Le parti ant-immigration et anti-islam n’a d’ailleurs cessé de gagner ces dernières années en force jusqu’à réussir en novembre 2023, à la surprise générale, remporter largement les élections législatives, devançant de loin la liste écologiste et socialiste emmenée par l’ex-commissaire européen Frans Timmermans. Grace à une montée en puissance du mené par Geert Wilders les institutions néerlandaises concernant l’immigration et l’asile vont connaitre de profondes modifications dans les semaines et mois à venir. Le cabinet quadripartite des Pays-Bas s’est engagé à mettre en place  » le régime d’asile le plus strict qui soit  » afin de freiner l’immigration clandestine. Le gouvernement néerlandais du Premier ministre Dick Schoof a confirmé son intention de demander  » dès que possible  » une clause de retrait des règles de l’Union Européenne en matière d’immigration et d’asile, une démarche sans précédent de la part d’un État membre fondateur. Il est peu probable que d’autres capitales soient disposées à accéder au souhait de La Haye : exclure les Pays-Bas du système migratoire de l’Union provoquerait inévitablement une vague de demandeurs d’asile vers les pays voisins, créant ainsi un scénario de crise.  » Le gouvernement annoncera dès que possible à Bruxelles que les Pays-Bas souhaitent bénéficier d’une dérogation aux règles européennes en matière d’asile et de migration « .  » Tant que cette clause de retrait ne sera pas accordée, le pays se concentrera sur la mise en œuvre du nouveau pacte sur les migrations et l’asile « , la réforme globale que l’UE a achevée en mai après près de quatre ans de négociations acharnées. La principale nouveauté du pacte est un système de  » solidarité obligatoire  » qui offre aux pays trois options pour gérer les demandeurs d’asile : relocaliser un certain nombre d’entre eux, payer 20 000 euros pour chaque demandeur d’asile débouté ou financer un soutien opérationnel. Les Pays-Bas choisiront le soutien financier plutôt que l’accueil, confirme le programme. En prévision de l’annonce des Pays-Bas, la Commission Européenne a précisé que tous les États membres étaient tenus de respecter les règles existantes et que toute dérogation à ces règles devait être négociée avant leur approbation. En mai, les Pays-Bas ont voté en faveur de toutes les lois qui composent le nouveau pacte. Le programme présenté vendredi a été approuvé par les quatre partis qui composent la coalition au pouvoir aux Pays-Bas : le PVV (extrême droite et nationaliste), le VVD (conservateur et libéral), le BBB (populiste et pro-agriculteurs) et le NSC (centre-droit). Environ 48 500 demandeurs d’asile et membres de leur famille sont entrés dans le pays en 2023. Les Syriens, les Turcs, les Yéménites, les Somaliens et les Érythréens figuraient parmi les nationalités les plus courantes. Selon le programme, le gouvernement introduira une législation d’urgence dotée de pouvoirs étendus pour geler les demandes d’asile et expulser les personnes sans permis de séjour,  » y compris par la force « . Les Pays-Bas prévoient également de collaborer avec des  » pays voisins et de même sensibilité  » pour gérer un afflux soudain d’immigrés clandestins et de construire un  » mini espace Schengen  » afin d’intensifier la surveillance sécuritaire. A l’heure ou de nombreux pays européens tels que l’Allemagne et la Suède, notamment, cherchent de nouveaux moyens pour lutter contre une immigration dont les effets néfastes ne peuvent plus être niés, la volonté des Pays-Bas de refuser dorénavant l’arrivée de nouvelles populations sur son territoire met les institutions européennes en difficultés. Cela les forçant à admettre que les néerlandais ne sont pas seuls à ne plus vouloir accepter de migrants mais que la plupart des pays de la zone euro voient leur population s’opposer de plus en plus fermement à l’immigration et à voter en conséquence pour les partis nationalistes, qui comme le Parti pour la Liberté aux Pays-Bas, militent pour une fermeture des frontières.

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