Le doyen de la faculté d’hydrocarbures de Boumerdès rassure sur la conjoncture:Prix du pétrole : une baisse passagère, un rebond attendu
Alors que les prix du pétrole ont connu une chute passagère à 30,59 dollars le baril, le Pr Hamada Boudjemaa, doyen de la faculté d’hydrocarbures et de chimie de l’université de Boumerdès se veut rassurant. Invité de la radio nationale, il évoque une conjoncture temporaire et prévoit une remontée progressive des prix dès le troisième […]

Alors que les prix du pétrole ont connu une chute passagère à 30,59 dollars le baril,
le Pr Hamada Boudjemaa, doyen de la faculté d’hydrocarbures et de chimie de l’université de Boumerdès se veut rassurant. Invité de la radio nationale, il évoque une conjoncture temporaire et prévoit une remontée progressive des prix dès le troisième trimestre 2025.
Par Meriem B.
Entre enjeux géopolitiques, décisions de l’OPEP+ et stratégie nationale portée par Sonatrach, l’Algérie semble préparer le terrain pour maintenir sa place sur l’échiquier énergétique mondial.
Intervenant dans l’émission » L’invité du matin « , le professeur Boudjemaa a qualifié la récente chute des prix du pétrole de » situation conjoncturelle et passagère « . Selon lui, malgré cette baisse marquée à 30,59 dollars le baril durant le week-end dernier, l’Algérie n’est pas en zone de risque immédiat, ayant basé sa loi de finances 2025 sur un prix de référence plus prudent, fixé à 60 dollars le baril. » Il est normal qu’un recul des prix ait un impact sur l’économie nationale, vu notre forte dépendance aux revenus des hydrocarbures pour financer les projets stratégiques « , a-t-il déclaré. Contrairement aux projections alarmistes de certains analystes, l’invité prévoit une remontée des prix dès le début du troisième trimestre 2025. Il avance des prévisions optimistes : les cours pourraient atteindre voire dépasser les 80 dollars le baril avant la fin de l’année. Ce rebond serait favorisé par plusieurs facteurs : l’augmentation anticipée de la demande mondiale, le retour progressif de la croissance économique, l’apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, ainsi qu’un rapprochement diplomatique entre Washington et Moscou. Le doyen a souligné également l’impact des décisions politiques internationales, notamment celles prises par le président américain Donald Trump depuis son retour au pouvoir en janvier dernier. Celles-ci, combinées à une baisse du rythme de la demande mondiale, ont contribué à la volatilité actuelle du marché. Sur le plan de la production, l’expert a salué la décision de l’OPEP+ d’augmenter progressivement les quotas de production à partir de juin prochain, à hauteur de 411 000 barils par jour pour l’ensemble des pays membres. Une mesure stratégique visant à inciter les pays non membres à réévaluer leurs niveaux de production. Dans ce contexte, l’Algérie a obtenu une augmentation de sa part de production de 9 000 barils par jour. Une hausse modeste en apparence, mais que le professeur considère comme significative.
Sonatrach, un levier de crédibilité internationale
«Grâce aux capacités techniques de Sonatrach, à ses investissements récents et à ses partenariats internationaux, l’Algérie est parfaitement en mesure de produire cette quantité supplémentaire», a-t-il assuré. Pour lui, cette évolution traduit la stratégie affirmée de Sonatrach : consolider sa présence à l’échelle mondiale, moderniser ses capacités de production et affirmer la place de l’Algérie parmi les acteurs pétroliers crédibles et influents. Il a également insisté sur la discipline de l’Algérie en matière de respect des quotas fixés par l’OPEP, un élément clé renforçant sa position dans les négociations internationales. En somme, malgré une conjoncture mondiale incertaine et des prix volatils, l’Algérie garde son cap énergétique. Forte de ses ressources, de ses partenariats et d’une stratégie claire, elle espère transformer les défis actuels en opportunités durables.
M. B.