Pénurie de gynécologues: Le calvaire des femmes enceintes à Guerrara et Berriane

Faute de gynécologues, de sages-femmes, d’équipements ainsi que de lits, et vu l’instabilité de l’administration, constatée au niveau des hôpitaux de Guerrara et de Berriane, récemment mis en service, les femmes enceintes de ces deux villes débarquent quotidiennement à l’EPH Gueddi-Bakir, du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa, pour accoucher, assumant les frais du déplacement, l’éloignement et les grandes chaleurs.

Ainsi, compte tenu de la grande affluence de femmes venues accoucher au sein du service de maternité de cet établissement public hospitalier, l’EPH Gueddi-Bakir est toujours submergé de malades, et ce en dépit du manque d’effectifs et de lits. Ainsi, les médecins gynécologues et le personnel paramédical sont très souvent débordés. Le service en question accueille parfois plus de 20 patientes par jour.

« Nous sommes débordés », témoigne une sage-femme au Jeune Indépendant. Souvent, pendant les gardes, le personnel est à court de place, notamment au service de maternité et de pédiatrie. Une situation qui n’offre que deux options possibles pour le personnel de garde, qui se retrouve dépassé au point de refuser de prendre en charge les malades.

« J’ai presque fait le tour des hôpitaux de la wilaya pour trouver une place pour mon fils, qui nécessite une hospitalisation », dit, en colère, le père d’un patient. Avec une moyenne dépassant les 120 consultations et admissions enregistrées par jour, en plus des accouchements, le service pédiatrique de l’EPH Gueddi-Bakir est soumis, ces derniers temps, à une forte pression.

« Chaque jour, il y a une confrontation avec les accompagnateurs des patients parce qu’il n’y a pas de lits disponibles ou encore qu’il y a insuffisance de médecins gynécologues », témoigne un surveillant médical, précisant que c’est à l’administration de trouver des solutions aux problèmes auxquels est confronté au quotidien le personnel soignant.

Pourtant, lors de sa dernière visite de travail à Ghardaïa, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, avait bien précisé que la « stratégie du secteur, qui tend à améliorer les prestations sanitaires à travers les wilayas du pays, repose sur la création de pôles sanitaires spécialisés dans les wilayas du Sud, afin d’éviter aux citoyens malades de se déplacer inutilement hors de leurs daïras ».

Le ministre de la Santé avait aussi affirmé qu’un nombre important de médecins spécialistes avaient été affectés dans les wilayas du Sud durant l’année 2023, et ce dans l’objectif de renforcer les équipes médicales et de garantir une meilleure prise en charge du malade.

Malheureusement, il est désormais établi que le système mis en place par le responsable du département de la Santé, afin de remédier au manque d’encadrement médical (gynécologues et sages-femmes) à Ghardaïa, a montré ses limites. Ce système, qui contraint les jeunes médecins fraîchement diplômés à exercer entre un et quatre ans dans des régions reculées du pays, n’a, semble-t-il, pas fonctionné dans la wilaya de Ghardaïa.

Le gouvernement est cependant tenu de prendre au sérieux cette problématique qui pourrait causer, à terme, une véritable série de contestations de la part des citoyens à travers l’ensemble de la wilaya de Ghardaïa.

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