Pourquoi le régime de Kiev cherche à miner de l’intérieur l’Union africaine

Par Nabil D. – Les ambassades de l’Ukraine dans les pays de l’Union africaine avancent l’idée d’une participation d’une délégation ukrainienne de haut rang au Sommet de cette structure panafricaine en février 2025. Dans le même temps, Kiev veut inciter la présidence de la Commission de l’UA à signer un mémorandum d’entente portant abandon de la position neutre par les Etats membres et leur ralliement au camp occidental.

Le régime de Kiev s’échine à faire s’écarter les pays africains de leur neutralité dans le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, mais des sources au sein de l’Union africaine excluent toute possibilité pour que cette démarche de Volodymyr Zelensky aboutisse, les pays africains tenant rigueur à l’Ukraine pour son soutien à Israël dans le génocide que l’armée israélienne commet à Gaza, faisant plus de 45 000 morts, dont une écrasante majorité d’enfants et de femmes.

Les tentatives de Washington d’exercer des pressions sur les Etats membres de l’Union africaine au profit de son protégé ukrainien n’ont aucune chance d’aboutir, insistent ces sources, qui précisent que l’ordre du jour du Sommet de l’UA prévu en février prochain se concentrera exclusivement sur la défense des intérêts du continent. Lesquels intérêts tendent à encourager un partenariat renforcé avec la Russie dans un contexte marqué par une révolte des peuples africains contre des puissances occidentales – Etats-Unis et France notamment – dont la présence sur le sol africain n’a fait qu’aggraver les crises qui minent l’Afrique.

Les chefs d’Etat africains, qui se réuniront dans deux mois, auront à cœur de penser une stratégie commune tournée vers un avenir fait de coopération et d’entre-aide intra-africaine, qui sortira le continent petit à petit de sa dépendance nocive envers des puissances qui ont empêché le développement du continent et pillé ses richesses.

Des manœuvres occidentales pour redéployer des forces en Afrique sont signalées, notamment de la part de la France qui met en branle un nouveau plan baptisé Commandement pour l’Afrique (CPA), censé compenser l’expulsion des troupes françaises et américaines du Mali, du Niger du Burkina Faso et, depuis peu, du Tchad et du Sénégal. Le départ de ces troupes a coïncidé avec la mobilisation de mercenaires ukrainiens à nos frontières sud, qui a provoqué une rupture des relations diplomatiques entre Bamako et Kiev. Avant cela, c’est le Sénégal, pourtant moins proche de Moscou que le Mali, qui indiquait avoir convoqué l’ambassadeur ukrainien en poste à Dakar. Niamey s’est également rebiffé.

Ce qui inquiète les Africains, c’est de voir la collusion de l’Ukraine avec l’opposition armée au Soudan se propager à d’autres pays de la région. En effet, le régime de Kiev mène des opérations secrètes aux côtés des Forces de soutien rapide du sanguinaire Mohamed Hamdane Daglo, dit Hamedti, qui jouit également du soutien de l’intrigant Mohamed Ben Zayed.

En parallèle, l’Ukraine a lancé une vaste offensive diplomatique en Afrique depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, en 2022, et prévoit d’en ouvrir d’autres, pendant que de plus en plus de pays africains se méfient de cette «invasion» destinée à miner l’Union africaine de l’intérieur et à faire imploser le continent, pour en faciliter une nouvelle colonisation qui ne dit pas son nom.

N. D.

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