Préconclave

Alors que le pape François Ier est mort il y a une semaine, de nombreuses questions se posent quant à sa succession. Et si comme toujours certains se focalisent sur la question de l’origine du prochain souverain pontife, d’autres sont plus préoccupés par les le chemin que prendra l’Église dans les prochaines années. Si le […]

Avr 28, 2025 - 21:51
 0
Préconclave

Alors que le pape François Ier est mort il y a une semaine, de nombreuses questions se posent quant à sa succession. Et si comme toujours certains se focalisent sur la question de l’origine du prochain souverain pontife, d’autres sont plus préoccupés par les le chemin que prendra l’Église dans les prochaines années. Si le Vatican était retourné à une doctrine plus stricte avec Benoit XVI, avec son successeur, François 1er, l’Église s’était focalisée sur les questions sociales, froissant au passage de nombreux fidèles. Dans une semaine le conclave désignant le nouveau pape débutera ainsi réunissant les cardinaux électeurs. Le premier vote des de ces derniers, réunis hier, en congrégation générale, fixant la date d’entrée en conclave au mercredi 7 mai, marque la première surprise de ce conclave. Si les 135 cardinaux électeurs, donc âgés de moins de 80 ans, sont quasiment tous arrivés à Rome, ils doivent se réunir tous les jours en  » congrégation générale  » avec les cardinaux plus âgés, pour préparer  » l’entrée en conclave « . C’est-à-dire, l’entrée dans la chapelle Sixtine où ils vont voter,  » con clave « , sous clé, sans aucun contact avec l’extérieur, ce qui n’est pas encore le cas dans cette phase préparatoire, de  » préconclave « . Ce choix du 7 mai indique surtout que l’assemblée des cardinaux entend prendre le temps de se connaître avant de choisir l’un d’eux pour la charge suprême de l’Église. À Rome certains interprètent ce  » report  » comme un  » bon signe « . Celui de la prise en main de l’élection du pape par l’ensemble des cardinaux présents et non par des petits groupes déjà bien organisés, donc italiens, déjà dans la place. Ils pourraient avoir intérêt à aller, au plus vite, à l’élection du successeur d’un pape à peine enterré, samedi après-midi. Un report qui n’en est pas un toutefois. La date d’entrée en conclave ne pouvait pas commencer, selon le règlement, avant le 5 mai. Rien n’interdisait qu’elle intervienne, le 6 ou le 7 mai, voire plus tard. Une fois les cardinaux entrés dans la chapelle Sixtine, le 7 mai en milieu d’après-midi pour le premier et unique vote de la journée, les choses vont très vite en effet. Ce premier vote est en réalité une  » primaire « . Il permet de voir sur qui se dirigent les premiers votes, souvent par lots d’une vingtaine de voix sur les trois ou quatre favoris. À partir du jour suivant quatre votes sont possibles, deux par demi-journées et ainsi de suite jusqu’à l’élection. Il a fallu seulement, deux jours et demi en moyenne, lors des quatre derniers conclaves pour élire le pape. Ce qui est relativement rapide pour une élection papale à vie, a minima une décennie sauf accident, voire plus si l’élu est jeune – Jean-Paul II fut pape pendant un quart de siècle, à la tête d’un milliard quatre cents millions de catholiques. Beaucoup de cardinaux reconnaissaient humblement avant les obsèques de François,  » ne pas se connaître « . Pour deux raisons : non seulement ce pape avait accéléré la nomination de cardinaux proches de son style et de sa sensibilité, mais très dispersés sur la planète, dans des endroits isolés. Il est allé deux fois plus vite en la matière que Jean-Paul II et Benoît XVI qui ne se souciaient pas à ce point de maîtriser leur succession en nommant notamment des cardinaux opposés à leur sensibilité. Mais surtout ce pape très directif, n’a réuni  » ses  » cardinaux, son Sénat, qu’une fois en réalité pour une journée de travail en douze ans de pontificat. Reste à voir si François Ier aura réussi à influencer de son vivant la désignation de son successeur ou si après 12 ans d’un pontificat que certains avaient accusés d’être inspiré par des idées marxistes, un pape plus traditionnel sera choisi, à l’instar de Benoit XVI, le très dogmatique, qui a pris la suite du très anticonformiste Jean-Paul II.