Présidence du Conseil de la nation : Abdelaziz Belkhadem fortement pressenti
Qui pour remplacer Salah Goudjil à la tête du Conseil de la nation ? La succession est ouverte, car le collaborateur de Mustapha Benboulaïd, ayant déjà effectué deux mandats, ne peut plus continuer à présider la chambre haute du Parlement. La Cour constitutionnelle, qu’il avait saisie pour savoir s’il lui était encore possible d’enchaîner un […] The post Présidence du Conseil de la nation : Abdelaziz Belkhadem fortement pressenti first appeared on L'Est Républicain.

Qui pour remplacer Salah Goudjil à la tête du Conseil de la nation ? La succession est ouverte, car le collaborateur de Mustapha Benboulaïd, ayant déjà effectué deux mandats, ne peut plus continuer à présider la chambre haute du Parlement. La Cour constitutionnelle, qu’il avait saisie pour savoir s’il lui était encore possible d’enchaîner un troisième mandat, a rendu son avis le 2 novembre 2024, s’appuyant sur l’article 122 de la Constitution, qui stipule que « nul ne peut exercer plus de deux mandats parlementaires, consécutifs ou séparés ». L’histoire s’arrête donc pour Goudjil, aujourd’hui âgé de 94 ans (il est né en janvier 1931 à Batna), après un long parcours politique amorcé au lendemain de l’indépendance, notamment comme ministre des Transports sous Chadli Bendjedid et membre de plusieurs directions politiques du FLN. Retraite bien méritée donc pour lui, qui dans la lignée de Bachir Boumaza, puis Mohamed Chérif Messadia, a donné au Conseil de la nation un poids institutionnel, tout en réitérant sans cesse la référence novembriste de l’Algérie, en réponse aux velléités négationnistes de réécrire l’histoire de la Révolution. Depuis que la Cour constitutionnelle a rendu son avis, les spéculations n’ont cessé de fleurir, dans la presse et dans l’état-major politique, quant à celui qui remplacera Salah Goudjil à la tête de la deuxième institution du pays. La présidence du Conseil de la nation n’est pas un poste honorifique destiné à inaugurer les chrysanthèmes. En Algérie, son titulaire est le numéro deux dans l’ordre protocolaire. C’est à lui qu’échoit, constitutionnellement, la présidence de la République pour 45 jours, en cas de vacance du pouvoir. Le cas s’est posé en décembre 2019, avec la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika, ce qui s’est traduit par l’activation automatique de l’article de la Constitution, ayant propulsé le défunt Abdelkader Bensalah au poste de président de la République pour assurer l’intérim, alors même qu’il était souffrant. C’est dire combien la fonction de président du Conseil de la nation est hypersensible, surtout dans le contexte géopolitique actuel, nécessitant le choix d’un homme ayant, selon l’expression consacrée, « de la bouteille ». Deux noms sont ainsi évoqués pour être consacrés lors de la cérémonie d’installation des nouveaux sénateurs et du vote du nouveau président : l’ancien ministre de la Justice et Garde des sceaux, Abderrachid Tabi, et un revenant, Abdelaziz Belkhadem. Depuis mardi soir, les réseaux sociaux relaient en boucle l’information selon laquelle Belkhadem aurait été désigné par le Président Tebboune dans le cadre du renouvellement du tiers présidentiel. Même si l’information n’est pas encore officiellement confirmée, elle n’en paraît pas moins vraisemblable. D’autant plus que, ces dernières semaines, Belkhadem s’est rappelé au bon souvenir des Algériens par quelques apparitions médiatiques furtives, mais suffisantes pour indiquer la direction du vent. On voit mal en effet Abdelaziz Belkhadem (sous réserve que sa désignation se confirme) se satisfaire du simple strapontin de sénateur, de chef de groupe, ou encore de vice-président. Il a occupé par le passé des postes plus prestigieux dans différents gouvernements, comme président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) (succédant à Rabah Bitat), ministre des Affaires étrangères, puis Premier ministre sous Bouteflika, avant que ce dernier ne le cloue au pilori. Autant de postes de premier plan qui laissent penser qu’aujourd’hui, si Belkhadem arrive au Conseil de la nation, ce n’est pas pour jouer les seconds rôles, mais bien pour être le « number one », appelé à succéder au vétéran de la classe politique qu’est Salah Goudjil.
H. Khellifi
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