Crise Algérie-France : Ces voix françaises qui s’opposent à Retailleau
Dans la crise diplomatique qui secoue les relations entre l’Algérie et la France, il y a les va-t’en guerre comme le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Il y a également des hommes de la raison, des personnalités éclairées et surtout des hommes et femmes honnêtes qui, malgré les vents mauvais, s’expriment dans les médias et […] The post Crise Algérie-France : Ces voix françaises qui s’opposent à Retailleau first appeared on L'Est Républicain.

Dans la crise diplomatique qui secoue les relations entre l’Algérie et la France, il y a les va-t’en guerre comme le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Il y a également des hommes de la raison, des personnalités éclairées et surtout des hommes et femmes honnêtes qui, malgré les vents mauvais, s’expriment dans les médias et à travers les réseaux sociaux pour notamment désapprouver l’attitude du ministre français de l’Intérieur. Après avoir fait connaître, sur les réseaux sociaux, son désaccord aux choix de son pays, l’ancien ambassadeur français, Gérard Araud, qui était notamment en poste aux Etats-Unis, a donné mercredi une longue interview au quotidien Libération. Il a ainsi brocardé la posture du ministre de l’Intérieur de son pays. Pour lui, les mises en garde, les menaces et les ultimatums sont « contre-productifs » et « ne sont pas de nature à apaiser » la situation. Puis, « l’Algérie ne cédera jamais au chantage », a-t-il indiqué tout en rappelant qu’en diplomatie, « céder face à un chantage » signifie « une abdication ». Plus que cela, l’un des diplomates les plus médiatiques de France, a estimé que l’Algérie avait « raison » de refuser la liste de personnes expulsables, proposée par le gouvernement de son pays, parce qu’elle est « contraire » aux accords bilatéraux signés entre les deux pays. Il a même accusé le ministre de l’Intérieur de son pays de chercher des dividendes politiques derrière ces sorties médiatiques. Preuve en est que « l’Algérie n’est pas le seul concerné » par la non-exécution des Ordres de quitter le territoire français (OQTF) puisque le Maroc et la Tunisie ont un niveau de refus quasiment équivalent à celui de l’Algérie. Mais M. Retailleau « a décidé de n’attaquer » que l’Algérie, se désole le diplomate. Gérard Araud préconise une démarche diplomatique, basée surtout sur la discrétion. « Il faut discuter », mais « pas publiquement », a-t-il insisté. Ces remarques et reproches ont également été repris par d’autres politiques français. Le député de la France Insoumise, David Guiraud, a dénoncé, mercredi également à l’Assemblée nationale française, « les provocations » de Bruno Retailleau contre l’Algérie. « Ce n’est pas l’Algérie qui nous agresse, c’est vous qui agressez la France lorsque vous osez parler de “belles heures de la colonisation” ! », s’est indigné David Guiraud. « Avec vos ripostes graduées, vos menaces de démission, vous nous jouez tous les jours une nouvelle partition qui ne vous mène qu’à des défaites. Car pour exister, vous copiez les méthodes des fascistes d’Outre-Atlantique, Mais vous n’êtes pas Trump, monsieur, juste un joueur de trompette. Vous n’êtes pas à la hauteur de notre histoire commune. Pas à la hauteur de ces Algériens qui ont fait couler leur sang à Monte Cassino ou dans le débarquement de Provence. », a-t-il fulminé. D’autres personnalités, à l’image de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de son pays, Ségolène Royal, se sont également démarquées des affirmations du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Plus lucide, Henri Gaino, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a achevé le premier policier de son pays. « Non, la France n’a aucun moyen de faire pression sur l’Algérie ». Tout est dit!
Akli Ouali
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