Stabilité
Si Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre en France, semble «satisfaite» de sa rencontre avec Emmanuel Macron hier à l’Élysée, ce n’est pas le cas de ses alliés qui continuent à craindre un coup de force du président de la République. En effet, Emmanuel Macron recevait Lucie Castets […]
Si Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre en France, semble «satisfaite» de sa rencontre avec Emmanuel Macron hier à l’Élysée, ce n’est pas le cas de ses alliés qui continuent à craindre un coup de force du président de la République. En effet, Emmanuel Macron recevait Lucie Castets et les dirigeants du Nouveau Front populaire (NFP) hier en fin de matinée. Lucie Castets s’est dite «prête» à «aller construire (des) coalitions» en vue de former un gouvernement, après un rendez-vous à l’Élysée, où Emmanuel Macron a conservé, selon elle, la «tentation» de former lui-même son propre gouvernement. Le président de la République est «lucide» sur le «souhait d’un changement d’orientation politique exprimé lors des législatives au début du mois de juillet», a indiqué Lucie Castets, qui s’exprimait aux côtés des responsables des partis de gauche. Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué la nomination «rapide» d’un Premier ministre, a pour sa part fait savoir le patron du Parti Socialiste, Olivier Faure, alors que la cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a exigé d’obtenir «une réponse mardi». Les responsables du NFP, arrivé en tête des législatives mais loin d’une majorité absolue à l’Assemblée, ont tour à tour regretté qu’Emmanuel Macron soit tenté, selon eux, de chercher une majorité alternative à la gauche, au terme d’une réunion de près d’une heure et demie à la présidence. «La tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement», a expliqué Lucie Castets, se disant «prête dès aujourd’hui pour aller construire ces coalitions, discuter avec les autres forces politiques pour essayer de trouver un chemin pour assurer la stabilité du pays». Emmanuel Macron «nous a rappelé à la fois qu’il devait être l’arbitre dans son rôle constitutionnel, mais on a un peu l’impression qu’il avait tendance à vouloir être le sélectionneur», s’est inquiété le coordinateur de La France Insoumise, Manuel Bompard. Le patron du Parti communiste, Fabien Roussel, a de son côté dit avoir «beaucoup insisté» auprès du président sur la nécessité de mettre en œuvre une «politique de rupture». Mais c’est «un signal favorable» que le chef de l’État «ait admis qu’il allait falloir changer de cap», a poursuivi la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, assurant que le NFP était un «bloc solide et solidaire». Toutefois, la volonté de Castets de chercher le consensus pourrait rebuter la branche LFI du NFP, les Insoumis n’ayant jamais caché leur refus de gouvernement d’union, préférant au contraire miser sur un programme radical qui rebute et inquiète certainement l’exécutif. Reste à voir si Macron finira par céder et à accorder une nomination à Matignon à la candidate de la gauche, qui sera probablement accompagnée de conditions visant à éviter l’arrivée d’un gouvernement dominé par La France Insoumise.
F. M.
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