Ukraine: La myopie stratégique de Macron
Malgré un désaveu quasi général, le président français Emmanuel Macron persiste et signe. Au lieu de rétropédaler et de diluer ses propos tenus le mois de février dernier concernant l’envoi de troupes françaises et plus globalement celles de l’Otan sur le front ukrainien, le voilà qu’il tente d’alambiquer des idées surréalistes sur le déploiement en […] The post Ukraine: La myopie stratégique de Macron appeared first on Le Jeune Indépendant.
Malgré un désaveu quasi général, le président français Emmanuel Macron persiste et signe. Au lieu de rétropédaler et de diluer ses propos tenus le mois de février dernier concernant l’envoi de troupes françaises et plus globalement celles de l’Otan sur le front ukrainien, le voilà qu’il tente d’alambiquer des idées surréalistes sur le déploiement en Ukraine de troupes françaises et/ou atlantistes pour faire barrage à l’avancée russe sur le terrain.
Non content d’avoir été désavoué par la classe politique de son pays et de la part de ses principaux partenaires européens et atlantistes, Macron s’en-tête à vouloir jouer aux chefs de guerre. Irrationnel juste après la visite d’Etat en France du président chinois Xi Jinping, grand soutien international de la Russie et de son président Vladimir Poutine.
Dans une vidéo publiée samedi 11 mai sur les réseaux sociaux, dans laquelle il réitère ne pas exclure d’intervenir militairement en Ukraine, le président Macron a estimé que les Européens devaient « être prêts à agir » pour « dissuader » les Russes si ceux-ci devaient aller « trop loin ». Dans cette vidéo de 15 minutes environ, le président français a affirmé que « Si on laisse faire en Ukraine, c’est la loi du plus fort et on ne peut pas être en sécurité ».
Jouant sur les mots et usant d’arguments sophistes, Emmanuel Macron s’est même permis d’être très rassurant alors que son propos annonçait exactement le contraire. « Non, on ne va pas partir en guerre », a-t-il répondu à une question Snapchat, assurant avoir « tout fait depuis près de 7 ans pour avoir la paix ».
Néanmoins, « être une puissance de paix ne veut pas dire être faible », a-t-il poursuivi, affirmant qu’« à un moment donné il faut arriver à dissuader la Russie de continuer à avancer ». « Beaucoup de notre avenir et de notre sécurité » se joue en Ukraine, a martelé le président français, brandissant le risque d’une attaque russe contre des pays tels que « la Roumanie, la Pologne, la Lituanie », tous membres de l’Otan, ou encore que la France puisse perdre « toute crédibilité ». Des propos creux qui reposent sur des suppositions et des supputations, alors qu’en stratégie, seuls les faits comptent.
Alors que l’industrie de l’armement française, tout comme celle de l’Europe et des Etats-Unis, tourne au ralenti, le chef d’État français s’est même permis le luxe d’annoncé davantage d’aide militaire à Kiev « dans les semaines à venir », avant d’enchaîner : « mais on doit dire aussi à un moment donné que si les Russes vont trop loin, nous tous Européens devons être prêts à agir pour les en dissuader ».
S’adossant sur la stratégie du fou, le président Macron avait, dans un entretien à The Economist, le 02 mai dernier, réaffirmé l’option d’une intervention française en Ukraine. « Je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien », a-t-il déclaré.
« Nous ne devons rien exclure parce que notre objectif est que la Russie ne puisse jamais gagner en Ukraine », a-t-il lancé.
« Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, on devrait légitimement se poser la question », a assuré le président français, après avoir souligné que Paris avait « à la demande d’États souverains » déployé « plusieurs milliers d’hommes au Sahel » dans un contexte de lutte contre les terroristes. Le problème c’est que le chef de l’Elysée feint d’oublier que l’Ukraine n’est pas le Sahel et que la Russie est très loin d’être comparée à une horde de terroristes qui agissent en sous-traitants pour le compte de leurs maitres.
A Moscou, c’est plus de l’ironie qu’autre chose qui ressort de l’analyse des déclarations du président français. En réaction à l’entretien accordé au magazine anglais The Economist, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, n’a pas mâché ses mots. « Apparemment, cela a quelque chose à voir avec les jours de la semaine, c’est son cycle », a-t-elle ironisé dans des propos cités par l’agence TASS.
Cependant, le 6 mai, l’armée russe annonçait avoir été chargée par Vladimir Poutine de préparer des exercices d’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques. Des manœuvres liées aux déclarations d’Emmanuel Macron et de David Cameron, avait précisé Dmitri Peskov, estimant que celles-ci nécessitaient « une attention particulière et des mesures spéciales ».
Pour rappel, le chef de la diplomatie britannique avait déclaré le même jour que paraissait l’interview du président français soutenir toute frappe ukrainienne pourrait mener sur le sol russe avec des armes britanniques.
Reste que « l’ambiguïté stratégique » voulue par Macron et qui justifie ses déclarations de déploiement de troupes en Ukraine n’a pas suscité l’engouement de ses partenaires européens et atlantistes. L’Allemagne, la Suède, la Pologne, l’Espagne et la République tchèque ont estimé que l’envoi de troupes en Ukraine n’était pas envisageable pour le moment. La Slovaquie s’est montrée encore plus critique. Même Washington s’est démarqué. « Il n’y aura pas de troupes américaines engagées au sol en Ukraine », avait ainsi déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
La myopie stratégique de Macron n’a d’égal que la débâcle ukrainienne sur le terrain et son lot de cercueils de mercenaires français et ceux de différentes nationalités, tombés en chairs à canons pour satisfaire les désidératas de Zelensky et de ses sponsors.
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