Un malien tué sauvagement dans une mosquée en France: islamophobie et racisme

Les autorités françaises ont mis 48 heures pour réagir à l’assassinat raciste et islamophobe d’un jeune malien, vendredi matin dans une mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard, en France, suscitant l’indignation de la communauté musulmane.

Vendredi, vers 7h48, Aboubakar Cissé, était seul dans la mosquée en train de passer la serpillière. Le tueur, un homme mince d’une trentaine d’années, entre dans la mosquée sans retirer ses chaussures, semblant perdu et étranger aux coutumes islamiques.

Les caméras de surveillance montrent les deux hommes échanger poliment au début. Après quelques minutes, l’agresseur sort, s’assoit sur un banc à l’extérieur, fume une cigarette et regarde son téléphone. Quelques instants plus tard, il retourne dans la mosquée et relance la conversation avec Aboubakar, qui l’emmène dans la salle de prière. En discutant, il semble expliquer à l’homme comment se déroule la prière musulmane.

Dans un geste de confiance et de fraternité, Aboubakar lui montrait les gestes et les paroles de la prière, sans se douter de la trahison qui allait suivre.

Au moment de s’agenouiller pour prier, l’agresseur sort un grand couteau de cuisine et poignarde violemment Aboubakar à plusieurs reprises, lui assénant entre 40 et 50 coups, avec «une très grande froideur» et «une très grande maîtrise de lui». L’assaillant continue de le frapper, puis, après avoir pris des photos de la victime avec son téléphone, il quitte rapidement les lieux.

Dans la même vidéo, le meurtrier était entendu se félicitant de son acte, et insultant la religion de sa victime : «Je l’ai fait, ton Allah de merde», répète-t-il à deux reprises.

Le criminel en fuite

Dimanche, les habitants sont venus nombreux lui rendre hommage et dire leurs craintes d’un acte de haine antimusulmane dans cette commune de 5 000 habitants, située au nord d’Alès.

Le criminel, Olivier H., né à Lyon, sans antécédent judiciaire, n’avait toujours pas été retrouvé alors que le ministère de l’intérieur a annoncé avoir lancé 70 enquêteurs à ses trousses.

Ouverte pour homicide vendredi, l’enquête est menée depuis samedi pour assassinat, soit meurtre avec préméditation, a précisé le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini. « L’auteur présumé a été formellement identifié. Nous travaillons maintenant pour essayer de l’interpeller dans des délais (…) les plus rapides possibles », a-t-il insisté dimanche.

Lors du rassemblement « contre l’islamophobie » ce dimanche à Paris, en hommage à Aboubakar, Jean-Luc Mélenchon a été très ému par le témoignage d’une femme.
« On ne se sent plus en sécurité nous les musulmans », l’apostrophe la jeune femme. « On ne se sent plus du tout en sécurité, il y a une ligne rouge qui a été franchie », assure la jeune femme brune. « C’est certain madame », lui répond visiblement très ému l’ancien député en la prenant dans ses bras. « On a peur Monsieur Mélenchon », enchaîne-t-elle. « N’ayez pas peur… », lui répond-il.

Le rassemblement a réuni plusieurs centaines de personnes dimanche à Paris. Jean-Luc Mélenchon a ensuite accusé Bruno Retailleau de cultiver un « climat islamophobe ».

Une grande manifestation est attendue, le 11 mai 2025 contre l’islamophobie à Paris à l’appel de plusieurs associations.

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