Air Algérie « manque d’avions »

Le transport aérien et maritime en Algérie, représenté essentiellement par les deux compagnies nationales, Air Algérie et Algérie Ferries, continue de faire parler de lui. Un député des Algériens dresse un constat sombre et réclame des mesures urgentes.

Lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), consacré mercredi dernier au projet de Loi de finances (PLF) 2025, le député de l’émigration, Tawfik Khedim a abordé les déboires du secteur des transports.

« Le secteur des transports est un secteur sinistré, bien qu’il soit névralgique pour l’économie », a d’emblée déclaré le parlementaire, énumérant « des catastrophes en masse dans le transport maritime et aérien ».

Algérie Ferries : un député demande des comptes et l’ouverture d’une enquête

À cause de ces difficultés, en particulier de la compagnie maritime de transport des voyageurs, Algérie Ferries, il souligne que la diaspora a vécu une saison estivale cauchemardesque, estimant qu’une partie de ces problèmes aurait pu être évitée.

« Mais malheureusement, nous n’avons pas trouvé un écho favorable à nos avertissements auprès de la tutelle et des directions des deux compagnies nationales de transport maritime et aérien (Algérie Ferries et Air Algérie) ».

Concernant Algérie Ferries, Tawfik Khedim n’est pas passé par quatre chemins pour dire que « les catastrophes » du transport maritime ont clairement « porté atteinte à l’image de l’Algérie à l’échelle internationale ».

À ce propos, il cite notamment les multiples rétentions de navires de la compagnie dans des ports européens pour des manquements aux normes internationales de transport des voyageurs, dont le navire italien, Moby Dada, affrété pour renforcer la flotte.

« Ces navires délabrés, affrété contre de sommes colossales en devises, tombent en panne dès leurs sorties des chantiers navals », a dénoncé le parlementaire. Dans sa question au ministre des Transports, il réclame l’ouverture d’une enquête sur ce qui s’est passé lors de la dernière saison estivale et de déterminer les responsabilités.

Air Algérie n’a pas assez d’avions

Pendant que la compagnie nationale maritime algérienne se démêlait dans des problèmes de gestion récurrents, « ses concurrentes étrangères assuraient parfaitement leurs parts du marché », a encore constaté le député de l’immigration.

En outre, il a également demandé des comptes sur la suspension de l’acquisition de deux navires, dont le cahier des charges a été suspendu après avoir atteint 80 % d’avancement, ce qu’il trouve intriguant et totalement irresponsable.

Concernant le transport aérien, le parlementaire réclame, au moins, de doubler la flotte de la compagnie aérienne nationale, pour répondre à la demande en hausse constante de la diaspora algérienne à l’étranger.

« On parle souvent de hub et de développement du transport aérien, mais avec quoi ? Nous n’avons malheureusement pas suffisamment d’avions pour satisfaire ces ambitions », a encore déploré Tawfik Khedim.

Par ailleurs, il réclame plus d’avions-cargos, un secteur très rentable, mais complètement négligé de son point de vue. « Nous avions trois avions-cargos (auprès d’Air Algérie), mais maintenant, nous n’avons aucun avion », précise-t-il.

De plus, il réclame une clôture définitive du dossier des billets non consommés vendus au cours de la période de la crise sanitaire par les deux compagnies nationales. « Est-il concevable qu’on parle encore des billets (non consommés) de la période Covid ? », s’est indigné le député.

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