Malainin Lakhal, vice-représentant de la RASD auprès de l’UA, au Jeune Indépendant : «La politique coloniale marocaine semblable à celle du régime israélien»
Le représentant permanent de la RASD auprès de l’Union africaine, Malainin Lakhal, exprime sa vision sur les défis géopolitiques entourant le conflit du Sahara occidental dans cet entretien accordé au Jeune Indépendant, dans lequel il revient sur le rôle de l’UA, la nécessité de respecter le droit international et la situation des Sahraouis dans les […] The post Malainin Lakhal, vice-représentant de la RASD auprès de l’UA, au Jeune Indépendant : «La politique coloniale marocaine semblable à celle du régime israélien» appeared first on Le Jeune Indépendant.
Le représentant permanent de la RASD auprès de l’Union africaine, Malainin Lakhal, exprime sa vision sur les défis géopolitiques entourant le conflit du Sahara occidental dans cet entretien accordé au Jeune Indépendant, dans lequel il revient sur le rôle de l’UA, la nécessité de respecter le droit international et la situation des Sahraouis dans les territoires occupés.
Le Jeune Indépendant : La question du Sahara occidental est au cœur des débats internationaux depuis plusieurs décennies. Pourquoi le rôle de l’Union africaine dans ce dossier semble-t-il avoir diminué ces dernières années ?
Malainin Lakhal : Malheureusement, l’Union africaine, qui regroupe 55 Etats africains, traverse une période de grande fragilité. Bien que l’organisation soit censée défendre les intérêts des peuples africains, elle est confrontée à des défis internes majeurs. De nombreux pays africains n’ont pas la capacité de mener une politique indépendante, en raison de l’influence croissante des agendas étrangers. Ces pressions extérieures ont fragilisé la position de l’Afrique face à des questions cruciales comme celle du Sahara occidental. Cependant, il est important de rappeler que l’Union africaine, depuis sa création, reconnaît le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La République sahraouie est d’ailleurs l’un des membres fondateurs de l’organisation, au même titre que tout autre pays. Le véritable problème, c’est l’influence des puissances étrangères, comme la France et certaines autres nations européennes, qui empêchent une solidarité véritable entre les Etats africains. Ces puissances étrangères continuent de défendre leurs propres intérêts économiques et géopolitiques, et cela a eu un impact négatif sur la capacité de l’Union africaine à jouer un rôle décisif dans la résolution du conflit.
Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est un principe inscrit dans le droit international. Mais comment rétablir le respect de ce principe face à l’opposition des puissances internationales, comme la France que vous évoquez souvent ?
La situation est très claire. En tant que Sahraouis, nous accomplissons notre devoir en défendant notre droit à l’autodétermination, et l’Algérie fait de même, en tant qu’Etat respectueux des principes du droit international. De nombreux autres pays, au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’Assemblée générale, soutiennent cette légitimité. Toutefois, le principal obstacle à la mise en œuvre de la légalité internationale provient des grandes puissances mondiales, particulièrement la France et l’Union européenne. Ces acteurs insistent pour exploiter illégalement les ressources naturelles du Sahara occidental, en violation du droit international et de leurs propres législations. Leur intérêt économique dans la région empêche une solution juste et légale. C’est un problème fondamental d’application de la loi et de respect des décisions internationales. Le Sahara occidental appartient légitimement au peuple sahraoui, et sa souveraineté ne peut être accordée que par un référendum d’autodétermination. Il n’existe aucune autre voie légitime. Cette question relève du droit, et personne ne peut contester cela. Ce n’est pas un jeu politique, c’est une question de justice et de respect des droits humains.
Vous avez évoqué les violations des droits humains dans les territoires occupés par le Maroc. Quelle est la situation actuelle des Sahraouis dans ces régions ?
La situation dans les territoires occupés est extrêmement préoccupante. Les violations des droits humains sont systématiques et largement reconnues par les organisations internationales. Les Sahraouis vivent dans des conditions de répression constantes, où les assassinats illégaux, les arrestations arbitraires et les mauvais traitements sont monnaie courante.
Le Maroc applique une politique coloniale dans ces territoires, un projet de colonisation qu’il mène depuis les années 1970, dans une logique semblable à celle du régime israélien en Palestine. Le Front Polisario a toujours affirmé qu’il n’a aucun problème avec le peuple marocain. Notre lutte est contre le régime marocain, qui agit en défense des intérêts coloniaux de puissances extérieures, comme la France et les intérêts sionistes mondiaux. Ce régime est notre véritable ennemi. Nous n’avons aucune animosité envers le peuple marocain, qui, à l’instar des Sahraouis, mérite de vivre dans la paix et la dignité. Mais tant que ce régime persiste dans son occupation illégale, notre lutte continuera. Nous devons libérer le Sahara occidental, et ce n’est qu’ainsi que nous pourrons parvenir à une paix durable dans la région. Nous avons confiance en la justice et en la force de la légitimité internationale pour faire aboutir notre cause.
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