Attaque israélienne : premiers constats
Les Iraniens ont annoncé la mort de quatre de leurs soldats du fait de l’attaque israélienne sur leur sol de samedi dernier, tout en reconnaissant des dommages sur certaines des installations relevant de leur système de défense anti-aérienne, qu’ils ont néanmoins qualifiés de limités. Ils ont déclaré par la même occasion qu’ils se réservaient le […]
Les Iraniens ont annoncé la mort de quatre de leurs soldats du fait de l’attaque israélienne sur leur sol de samedi dernier, tout en reconnaissant des dommages sur certaines des installations relevant de leur système de défense anti-aérienne, qu’ils ont néanmoins qualifiés de limités. Ils ont déclaré par la même occasion qu’ils se réservaient le droit de répondre à l’agression, un propos dont on a surtout retenu que ce n’était pas là pour eux une urgence. Il était toutefois suffisamment ambigu pour qu’Américains et Israéliens ne s’y fient pas beaucoup, et prennent leurs précautions pour le cas où en fait il serait d’abord destiné à endormir leur méfiance. Les premiers ont envoyé une deuxième batterie THAAD, probablement avec ses servants comme pour la première, et les deuxièmes ne se sont pas beaucoup félicités des résultats de leur attaque, présentée d’ailleurs comme purement défensives. Il faut dire que l’un de ses résultats n’est pas du tout à leur avantage. Cet épisode plus que tout autre en effet a montré combien Israël reste dépendant pour sa sécurité des Etats-Unis, sans le soutien desquels cette opération en particulier n’aurait pas été possible. Certes, ni les avions ni les aviateurs américains n’y ont pris directement part, mais tous deux se tenaient prêts à aller secourir leurs homologues israéliens dans le cas où elle tournait mal pour eux. C’est que donc le succès n’était pas absolument assuré.
En fait la crainte des Américains comme des Israéliens, c’était que les Iraniens se voyant attaqués décident de contre-attaquer sur-le-champ au lieu de seulement se défendre. Pour preuve qu’ils avaient envisagé cette éventualité, l’installation de la deuxième batterie THAAD, réalisée avant l’attaque de samedi, et en prévision d’une riposte immédiate de Téhéran. L’autre information significative livrée par les Iraniens par la même occasion, qu’il faudra garder à l’esprit, car probablement elle ne sera pas sans suite, c’est que l’attaque s’était faite depuis le ciel irakien, ou plus exactement depuis la partie de ce ciel se trouvant sous le contrôle direct des bases américaines en Irak. Avant l’attaque de samedi, le chef de la diplomatie iranienne avait fait le tour des capitales arabes de la région pour bien faire comprendre à ses interlocuteurs que toute implication de leur part serait considérée par son pays comme un acte de guerre à son encontre. Ils ne doivent en particulier pas autoriser les Américains à utiliser les bases se trouvant sur le sol dans l’attaque projetée, ni permettre à leurs avions ou à ceux d’Israël de traverser leurs espaces aériens. On a pu se rendre compte que cet avertissement a été pris au sérieux au fait qu’après l’attaque les pays de la région l’ont condamnée, tout en signalant ne l’avoir favorisée d’aucune façon. Ainsi donc, un seul pays de la région n’a pu empêcher que son ciel serve de tremplin à l’attaque, l’Irak, de tous le moins à même de faire respecter sa souveraineté. Le gouvernement irakien sans doute en tirera les conséquences qui s’imposent. Par ailleurs, il se trouve que quelques heures seulement après avoir souligné la faiblesse de l’attaque, ce qui pouvait supposer qu’il n’y répondrait pas, l’Iran, cette fois-ci par la bouche du président de son Parlement, faisait entendre un tout autre son de cloche, à savoir que la riposte était au contraire obligatoire et certaine.
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