Exportations hors hydrocarbures : Les ambitions de l’Algérie

Ayant adopté une stratégie de diversification de son économie, l’Algérie réalise des volumes sans précédent des exportations hors hydrocarbures. Se situant autour de 7 milliards de dollars, ces exportations peuvent réaliser de meilleurs chiffres à l’avenir, a assuré le président de la République, appelant à la poursuite des efforts en vue d’augmenter le volume pour atteindre l’objectif de 29 milliards de dollars en 2030.

Présidant, avant-hier, la cérémonie de la deuxième édition du Prix du président de la République du meilleur exportateur, au Centre international de conférences, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la renaissance économique en cours en Algérie appelle à la poursuite et à l’intensification des efforts par des mesures complémentaires aux acquis réalisés, et ce en vue d’augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures.

Parmi les mesures que le président de la République a citées figurent la redéfinition de la carte du commerce extérieur du pays, en tenant compte de l’intérêt national et des défis géopolitiques mondiaux, de la libéralisation des exportations de certains secteurs de production dont les capacités ont dépassé les besoins nationaux, à l’instar de l’huile, du sucre et des pâtes, ainsi que de la création de bases logistiques destinées à l’exportation au niveau de tous les pôles économiques.

Le président de la République a également cité l’extension du réseau bancaire algérien à l’étranger, notamment en Afrique, l’ouverture de lignes commerciales aériennes et maritimes pour renforcer le rôle pivot de l’Algérie dans la région, l’ouverture de l’investissement aux opérateurs privés et étrangers dans le domaine des réseaux de grande distribution, en plus du fait de permettre aux exportateurs d’utiliser le système d’admission temporaire pour augmenter le taux d’exportation de produits à haute valeur ajoutée.

Libérer l’économie de la dépendance aux hydrocarbures 

Affirmant que l’enjeu de la sortie progressive de la dépendance économique sous toutes ses formes, notamment en ce qui a trait à la sécurité alimentaire de l’Algérie, restait « une priorité absolue », le Président a signalé des chiffres « sans précédent », frôlant les 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Ces résultats positifs « traduisent concrètement la forte volonté de remporter le pari des choix stratégiques que nous avons adoptés, conformément aux engagements que nous avons pris », a-t-il indiqué, affirmant que les résultats obtenus sont, entre autres, une preuve des incitations qu’offre le climat économique.

Mettant en avant les indicateurs au vert de l’économie nationale, le Président a affirmé que ces données « confirment notre entrée de plain-pied dans une politique qui a vocation à libérer notre économie nationale du fardeau de la dépendance aux hydrocarbures ».

Le président de la République, qui a souligné la vision de la relance économique adoptée, a signalé l’objectif d’atteindre 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2030. Cet objectif sera atteint, selon le Président, à travers l’investissement dans les secteurs économiques prometteurs, notamment l’agriculture, les industries lourdes, les industries manufacturières, l’industrie pharmaceutique, les mines, le tourisme et les services.

« Nous nous appuierons sur une infrastructure forte, dont l’exploitation en est à ses débuts en Algérie, parallèlement à la mise en œuvre de cette vision, à l’instar du projet de la mine de Gara Djebilet, qui place l’Algérie parmi les plus grands pays disposant de réserves de fer dans le monde », a-t-il dit, notant que ce projet s’ajoute aux deux projets de phosphate et de zinc, qui « permettront à l’Algérie de figurer parmi les grands pays exportateurs de ces substances ». Cela s’ajoute à la mise en œuvre de projets à dimension continentale, à l’instar de la route reliant Tindouf à Zouerate (Mauritanie) et de la route transsaharienne reliant Alger à Lagos (Nigeria), mais aussi à d’autres mesures engagées, à l’instar du lancement des projets de zones franches aux frontières, l’organisation d’expositions permanentes des produits algériens et l’ouverture de banques à l’étranger.

Rejoindre les chaînes de valeur mondiales

Abdelmadjid Tebboune est, en outre, revenu sur les profondes réformes économiques engagées par le pays, lesquelles lui ont permis de se hisser à la troisième place au niveau africain. « Des réformes profondes et structurelles pour corriger les dysfonctionnements relevés dans le domaine économique, à travers l’amélioration du climat des affaires, la promotion du commerce extérieur, l’encouragement des initiatives, l’adoption de la numérisation et la réforme de la politique monétaire, répondant ainsi aux exigences des mutations économiques à l’échelle mondiale », a-t-il noté, signalant les avancées enregistrées en dépits des conséquences de la crise sanitaire du Covid-19.

« Nous avons réussi à surmonter les difficultés et, grâce à Dieu et à la mobilisation des capacités du pays et à l’intensification des efforts de relance de l’économie nationale, nous avons pu réaliser un taux de croissance de 4,2 % et un PIB de 260 milliards de dollars, et porter les réserves de change à 70 milliards de dollars », a fait savoir le Président, relevant de bonnes perspectives pour l’économie nationale. « A la lumière des indicateurs au vert enregistrés dans plusieurs secteurs, nous pouvons aujourd’hui dire, en toute confiance, que les réformes engagées avancent résolument vers le développement de l’économie nationale et la diversification de ses sources, ce qui permettra de rejoindre les chaînes de valeur mondiales et d’atteindre un PIB de plus de 400 milliards de dollars à la fin de 2027 », a-t-il indiqué.

Pour sa part, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, est revenu sur les résultats réalisés en termes des exportations hors hydrocarbures qui, selon lui, reflètent les réalisations et les réformes concrétisées conformément aux engagements du président de la République. « Les chiffres des exportations reflètent les réalisations concrétisées dans des secteurs vitaux et les réformes structurelles profondes opérées, conformément aux engagements électoraux du président de la République visant à renforcer le front social et à corriger les dysfonctionnements ayant entravé le développement du pays », a-t-il estimé.  

Pour leur part, les opérateurs économiques dans le domaine de l’exportation, honorés dans le cadre du Prix du président de la République du meilleur exportateur de l’année 2023, ont affirmé leur adhésion à la démarche des pouvoirs publics pour la promotion des exportations, aspirant à ce que les exportations hors hydrocarbures réalisent de meilleurs chiffres d’ici à 2030. Exprimant leur fierté après avoir obtenu ces prix, ils ont fait part de leur engagement à aller de l’avant.

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