L’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU : Une diplomatie de valeurs, d’engagements et d’actions
L’année 2024 aura été incontestablement l’année du rayonnement de la diplomatie algérienne dans l’arène la plus prestigieuse du multilatéralisme, celle du Conseil de sécurité de l’Onu. Dès son élection au siège de membre non permanent, l’Algérie a donné le la. Outre les questions propres à l’action multilatérale, à la réforme des Nations unies et à […] The post L’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU : Une diplomatie de valeurs, d’engagements et d’actions appeared first on Le Jeune Indépendant.
L’année 2024 aura été incontestablement l’année du rayonnement de la diplomatie algérienne dans l’arène la plus prestigieuse du multilatéralisme, celle du Conseil de sécurité de l’Onu. Dès son élection au siège de membre non permanent, l’Algérie a donné le la. Outre les questions propres à l’action multilatérale, à la réforme des Nations unies et à la place de l’Afrique au sein de cette instance, c’est le plaidoyer flamboyant de la diplomatie algérienne en faveur de la cause palestinienne qui retient l’attention et force l’admiration.
A maintes reprises, l’Algérie est montée au créneau afin de rappeler à la communauté internationale ses obligations juridiques, légales et morales concernant le règlement de la question palestinienne et l’arrêt de l’agression sioniste contre le peuple de la Palestine et l’accession de celle-ci en tant qu’Etat membre à part entière des Nations unies. Ce leitmotiv de l’Algérie a été un marqueur de son action au Conseil de sécurité.
Combat pour la Palestine
Après les vétos américains sur un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza et la résolution présentée par l’Algérie pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine, bloquée elle aussi par le véto des Etats-Unis, Alger, et par la voie de son représentant permanent à New York a réitéré le principe que « le conseil de sécurité doit faire respecter ses propres résolutions (…) pour mettre un terme à l’occupation et rétablir la paix dans la région ». Ainsi, « le coût du silence et de l’inaction est très élevé », a rappelé Amar Benjama, mettant en garde contre les conséquences du conflit au Moyen-Orient. Pour lui, le Conseil de sécurité doit agir pour « rétablir l’espoir en la paix et pour la paix et faire respecter les principes de la justice et du droit international ».
Ainsi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, y compris en Palestine, l’Algérie a rappelé que « le véritable problème au Moyen-Orient est l’occupation ». « La source de la souffrance du peuple palestinien n’est pas seulement une crise humanitaire. C’est une crise politique, enracinée dans des décennies d’occupation et d’oppression remontant à la Nakba », a martelé Amar Benjama avant de préciser que « ce n’est qu’en s’attaquant à cette cause fondamentale que nous pourrons espérer une paix juste et durable au Moyen-Orient ».
En réaffirmant ce postulat, Alger réaffirme un principe de base : le règlement de la question palestinienne passe par le traitement de ses causes profondes que sont l’occupation, le système d’Apartheid et le terrorisme d’Etat pratiqués par l’entité sioniste. Le combat diplomatique de l’Algérie au Conseil de sécurité reflète ainsi la permanence de ses principes et de son attachement à un combat qu’elle mène depuis la lutte pour la libération nationale. Alger montre également sa force morale en tenant tête aux puissances occidentales, principales soutiens et parrains de l’entité sioniste, en témoigne ses tentatives répétées de faire adopter des résolutions en faveur de la cause palestinienne.
Devant les membres du Conseil de sécurité, le représentant permanent de l’Algérie a lancé un appel à une action multilatérale concertée pour une paix globale et durable au Proche-Orient. « Travaillons ensemble pour imposer un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Ghaza et au Liban, et pour lancer un véritable processus de paix qui mette fin à l’occupation des terres arabes », a plaidé Bendjama qui insiste sur le regret de l’Algérie de constater l’effondrement « sous nos yeux » du cadre établi après la seconde Guerre mondiale, incapable de résister à un occupant sioniste « protégé de toute responsabilité et bénéficiant d’une impunité totale ». « Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où la force l’emporte sur le droit », a-t-il déploré.
Cela étant, l’Algérie a démontré aux tenants de la normalisation que leur démarche de traitrise à la cause palestinienne a plus fragilisé la position des Palestiniens plus qu’elle n’a apporté de solutions durables à leur problème. En maintenant sa fidélité à ses principes, l’Algérie casse une mécanique qui a broyé les autres pays arabes.
Au chevet des conflits en Afrique
Concernant le Soudan, la réponse au conflit dans ce pays « doit respecter pleinement la souveraineté du Soudan, son indépendance et son intégrité territoriale », estime Alger. D’ailleurs, lors de son intervention au Conseil de sécurité, suite à l’échec de l’adoption d’un projet de résolution appelant à l’arrêt des hostilités au Soudan, en novembre dernier, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a rappelé qu’Alger demande « à nouveau une condamnation publique et ferme des ingérences étrangères au Soudan et exige une nouvelle fois le plein respect du régime de sanctions établies et de l’embargo sur les armes (lié au conflit au Soudan) par tous les Etats ».
A propos de la Libye, l’Algérie a appelé, depuis New York, la communauté internationale à maintenir son soutien à la souveraineté de la Libye et à l’intégrité de son territoire, réitérant par la même occasion son engagement indéfectible en faveur de tous les efforts visant à instaurer la paix, la stabilité et la réconciliation dans ce pays.
Intervenant au cours d’un briefing semestriel du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, sur la Libye, Amar Bendjama, a déclaré que « nous suivons avec une profonde inquiétude la crise persistante dans ce pays ». Il a, à cet égard, souligné que la communauté internationale avait une responsabilité collective et une grande dette à honorer envers le peuple libyen, soulignant que « le bilan désastreux pour les populations et les institutions en Libye exige notre attention immédiate ».
Réformer l’Onu
Déjà, dans le message-programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qu’il a adressé à l’occasion de l’accession de l’Algérie à ce siège non permanent, tout a été explicité. Ainsi, parmi les priorités de l’Algérie au sein de l’organe principal de l’Onu, le renforcement des règlements pacifiques, la consolidation des partenariats, le soutien au rôle des organisations régionales, la promotion de la place de la femme et de la jeunesse dans les processus de paix, et le renforcement de l’efficacité de la lutte internationale contre le terrorisme.
Concernant les pays de l’Union africaine (UA), l’Algérie œuvrera à activer la demande d’augmentation du nombre de sièges non-permanents des pays du continent au sein de cette instance, en le portant de 3 à 5, conformément aux recommandations du « Consensus d’Ezulwini » et de la « Déclaration de Syrte ». L’Algérie contribuera aussi au sein du Conseil de sécurité à l’unification de la voix de l’Afrique pour un meilleur plaidoyer en faveur des questions prioritaires du continent et de ses aspirations légitimes, avait insisté le président Tebboune.
Et l’action diplomatique de la mission algérienne à New York a tout de suite reflété dans les faits ce texte programmatique. Différents évènements ont été l’occasion de réaffirmer les postulats de la diplomatie algérienne. Ainsi, dans une allocution prononcée lors d’un débat public de haut niveau tenu par le Conseil de sécurité, sur « Le leadership pour la paix », en septembre dernier, Ahmed Attaf a plaidé pour « la mobilisation et l’intensification des efforts en vue de redonner au Conseil de sécurité en particulier, et à l’ONU leur rôle », proposant cinq axes sur lesquels il faut s’appuyer pour y parvenir ». Le ministre algérien a également insisté sur « l’urgence d’abandonner la logique de polarisation et l’amélioration du climat de travail au sein du Conseil de sécurité, en créant un espace plus large en faveur du groupe des Etats élus (E-10) ».
Pour le chef de la diplomatie algérienne, il est important également de mettre en exergue le travail de l’Assemblée générale de l’Onu. Ainsi, et « en vue d’améliorer la coordination entre le Conseil de sécurité et l’AG de l’ONU, concernant les questions inhérentes à la paix et à la sécurité internationales », Ahmed Attaf a estimé que « les actions menées par l’AG face à l’incapacité du Conseil de sécurité, doivent être encouragées et valorisées, en vue d’établir une relation complémentaire et non-conflictuelle entre ces deux organes principaux de l’Onu ».
Les fondements de l’appel de l’Algérie à la réforme du Conseil de sécurité et de l’organisation onusienne renferment également un aspect relatif aux missions et aux responsabilités dévolues au Secrétaire général de l’ONU, en sa qualité de 1er responsable de cette organisation onusienne.
On l’a vu, l’année 2024 a été une année faste pour la diplomatie algérienne qui a su et pu engager une dynamique vertueuse au service des causes justes et à leurs têtes la cause palestinienne, sahraouie et les problèmes que connait l’Afrique. L’action multilatérale et la réforme des Nations unies ont également été les autres chevaux de bataille pour une diplomatie engagée, humaniste et dans le fond révolutionnaire.
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