Meziane et le front médiatique intérieur : Conforter la posture stratégique de l’Algérie

En ces temps de guerre de quatrième génération, de menaces hybrides et asymétriques, la consolidation du front interne apparait comme une option stratégique afin de parer à toute éventualité. Et cette consolidation passe nécessairement par une presse forte, professionnelle et mobilisée pour permettre la préservation des acquis de la Nation algérienne, de son Etat et de ses institutions.

Tel est le cheval de bataille du ministre de la Communication. Mohamed Meziane, qui multiplie ateliers, séminaires et formations au profit des journalistes et des professionnels du secteur, entend jeter les jalons d’un système médiatique performant et proactif, tel que dicté par le président de la république Abdelmadjid Tebboune. D’où l’impérieuse nécessité, assène-t-il à chaque sortie, de « renforcer le système médiatique et de former un front national à même de contribuer à la défense des acquis et des valeurs du pays ».

Le leitmotiv du ministre de la Communication ne peut se concrétiser qu’à travers la mobilisation des ressources de la profession et de former les journalistes pour faire face aux nouveaux défis. Tel un batteur d’estrades, il reprend avec minutie la vision du président Tebboune qu’il a fondée à l’endroit de la presse à partir de 2020.

D’ailleurs, il s’agit, dans cette optique, de « créer des espaces de débat ouvert à tous les acteurs impliqués dans le secteur de la communication dans l’optique de faire face aux défis auxquels ils sont confrontés, imposés par les évolutions des technologies de l’information, leurs effets sur la scène médiatique et sur la profession, en général ».

La mise au diapason de la profession par rapport aux évolutions technologiques et à la multiplication des vecteurs de la communication devient ainsi nécessaire, sinon, une condition sine qua non, pour promouvoir la cohésion sociale et la stabilité du pays.

En effet, et loin des lectures complotistes, galvaudées par certains, l’hybridation des menaces et la concentration de forces ennemies, embusquées à l’étranger, au Maroc, en Libye et au Mali, la prolifération des abcès de fixation avec la présence de mercenaires ou de forces terroristes (DAECH, AQMI, JNIM) posent un sérieux défis aux professionnels des médias.

A cela s’ajoutent la menace de l’armée sioniste invitée par le Makhzen à pérenniser sa présence criminelle en Afrique du Nord. Ce sont les évolutions de toutes ces menaces, de surcroits inédites, que les professionnels des médias sont censés appréhender avec rigueur.

Le renforcement de l’esprit critique, de l’éthique et de la déontologie journalistique, la maitrise des outils et l’appropriation des enjeux, loin de tout amateurisme et de tentation mercantile, sont en filigrane l’objet de cette mobilisation que le ministre de la Communication appelle de ses vœux. Ainsi, l’Algérie aura en l’espace de quelques semaines réussi l’exploit d’avoir sensibiliser et former ses journalistes à mieux appréhender les nouveaux défis, et d’avoir initier la discussion sur la loi sur la mobilisation générale.

Cette dernière n’est autre qu’une mise en œuvre technique d’un cadre constitutionnel existant (les articles 97-102 de la Constitution du 1er novembre 2020), destiné à organiser la réponse de l’État en cas de menace contre l’« intégrité territoriale », « l’indépendance nationale », ou les « institutions républicaines ».

A travers ces deux actions, l’Algérie consolide sa posture stratégique dans le sens d’une plus grande maitrise des outils et des mécanismes qui lui permettront d’être davantage proactive que dans la réaction face aux défis et autres menaces. La prise de conscience de l’importance des médias, aussi divers soient-ils, dans la consolidation du front interne, devient un impératif dans le processus de mobilisation générale des ressources de la Nation. Cela induit le refus par l’Algérie de toute vulnérabilité stratégique dans un environnement de menaces hybrides où les médias deviennent des armes de destruction massive (ADM) en provenance de France, du Maroc, d’Israël, des Emirats arabes unis et dernièrement du Mali.

L’articulation de cette double mobilisation des médias et des institutions de la République requiert un caractère stratégique parce qu’elle permet d’immuniser le peuple contre toute manœuvre de déstabilisation, de désinformation et d’atteinte au moral de la Nation. C’est dans ce sens qu’il faut appréhender l’action du département de Mohamed Meziane : la mobilisation de toutes les ressources professionnelles afin de conférer à l’Algérie cette posture proactive qui lui a longtemps fait défaut.

D’où l’importance « d’investir dans la sensibilisation sociétale, notamment auprès des jeunes, pour lutter contre les infox à travers les plateformes des réseaux sociaux », comme la souligné le ministre de la Communication reprenant, au demeurant, une vision chère au président de la république.

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