OQTF : Retailleau, le ministre du mensonge et du double discours

Dans une interview accordée au « Parisien », un quotidien français de grande diffusion, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué la possibilité de démissionner si la France ne mène pas un bras de fer avec l’Algérie concernant l’exécution des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) à l’encontre de certains ressortissants algériens. […]

Mars 16, 2025 - 16:13
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OQTF : Retailleau, le ministre du mensonge et du double discours

Dans une interview accordée au « Parisien », un quotidien français de grande diffusion, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué la possibilité de démissionner si la France ne mène pas un bras de fer avec l’Algérie concernant l’exécution des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) à l’encontre de certains ressortissants algériens.

Ce ministre très à droite, à l’extrême même, semble cependant oublier un détail essentiel : de nombreux pays, en dehors de l’Algérie, refusent également de coopérer sur ce sujet. La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi cette politique des deux poids, deux mesures ?

En effet, si la France se montre particulièrement virulente à l’égard de l’Algérie, l’attitude vis-à-vis d’autres pays ayant des ressortissants sous le coup de la même mesure semble bien plus clémente, voire inexistante. Chaque année, plus de 1.000.000 d’OQTF sont prononcées en France. Toutefois, un nombre infime d’entre elles est effectivement appliqué, principalement en raison du manque de coopération des consulats des pays concernés.

Selon un rapport de la Cour des Comptes en France qui traite des questions de la lutte contre l’immigration irrégulière, où figurent les chiffres de 2019 à 2022, la politique de non-application de ces OQTF, pourtant fermes sur le papier, est largement ignorée dans de nombreux autres cas. Mais étrangement, c’est principalement l’Algérie qui est régulièrement mise en avant dans les débats publics.

L’Algérie étant le premier pays d’immigration en France, il est certes logique qu’il y ait plus d’OQTF prononcées pour les Algériens. 58.700 OQTF ont été prononcées contre des Algériens durant la période susmentionnée en France, indique ce rapport repris par des médias français. Ils sont par ailleurs 29.000 Marocains et 26.000 Tunisiens à être sous le coup de cette même mesure.

Toutefois, ce qu’il faut regarder, c’est le nombre d’OQTF exécutées réellement, c’est-à-dire celles dont les pays d’origine ont bien voulu reprendre en délivrant des laissez-passer consulaires. Pour ne citer que les pays du Maghreb, le taux d’exécution est de, un peu plus de 4,4 % pour l’Algérie, de 4,4 % également pour le Maroc et de 5 % pour la Tunisie.

Il est donc clair que la France semble cherche à discréditer un seul pays tout en fermant les yeux sur d’autres nations où la coopération en matière d’OQTF n’est pas mieux, voire pire, mais qui, eux, ne font pas l’objet de la même pression médiatique ou politique.

Cette inégalité de traitement est symptomatique d’une approche diplomatique à géométrie variable et lève le voile sur un nouveau mensonge du ministre Retailleau, ainsi que sur sa volonté d’accentuer le bras de fer qu’il a engagé avec l’Algérie et son acharnement maladif.

Un ministre qui se distingue par ses déclarations répétées à l’encontre de l’Algérie, semant le trouble et la désinformation. Son discours, souvent marqué par une rhétorique agressive, soulève des interrogations quant à l’objectivité de ses affirmations.

En multipliant les attaques, Retailleau semble davantage préoccupé par des enjeux politiques internes qu’il ne l’est par l’établissement d’un dialogue constructif entre les pays. Cette attitude, perçue comme une stratégie de distraction, pourrait non seulement nuire aux relations bilatérales, mais également ternir l’image de la France à l’étranger.