La Radio culturelle organise une conférence à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun

ALGER - La Radio culturelle a commémoré, samedi à Alger, le 63e anniversaire de l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun (1913-1962), en organisant une conférence au cours de laquelle les participants ont mis en exergue les valeurs culturelles, sociales et philosophiques de l'écrivain engagé qui a exprimé par une écriture sincère les souffrances du peuple algérien durant la période coloniale. Au club culturel Aissa Messaoudi de la Radio Algérienne, et dans le cadre de la grille des programmes du mois de Ramadhan, l'enseignant Ali Feraoun, fils de Mouloud Feraoun, l'écrivaine Zoubida Maâmria et le professeur d'histoire, Mouloud Aouimer, se sont réunis autour d'une conférence - à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de l'écrivain par l'Organisation Armée Secrète (OAS) à Ben Aknoun (Alger), le 15 mars 1962, quatre jour avant le cessez-le-feu- au cours de laquelle ils ont fait des lectures littéraires et historiques sur le parcours de l'écrivain en tant qu'intellectuel engagé en faveur de sa cause nationale. Ali Feraoun a évoqué l'assassinat de son père en disant que "c'était un fait douloureux gravé à ce jour dans la mémoire familiale. Nous avions reçu l'effroyable nouvelle de son assassinat alors qu'on s'apprêtait, à l'instar de tous les Algériens, à célébrer le cessez-le-feu". "Si nous avons pu dépasser ce choc c'est grâce à la solidarité et au soutien du peuple algérien à ce jour et c'est pourquoi je ressens personnellement de la fierté à être le fils de cet homme engagé auteur d'œuvres éternelles, mais aussi pour l'intérêt porté par les chercheurs et universitaires à son parcours en tant qu'intellectuel universel", a-t-il dit. Le chercheur en histoire à l'université d'Alger 2, Mouloud Aouimer, a indiqué que Mouloud Feraoun était parmi les écrivains algériens qui ont écrit dans la langue du colonisateur et raconté les tourments et les souffrances du peuple algérien, en les arrachant à l'oubli". "C'est aussi une des voix de l'Algérie qui a conquis le monde entier, notamment après la traduction de ses œuvres en plusieurs langues et l'étude des dimensions de ses textes..." Aouimer a rappelé "les valeurs sociales et culturelles" mises en avant dans les écrits de Mouloud Feraoun, qui ont mis à nu les crimes commis par la France coloniale contre les Algériens, appelant à lire ses textes comme s'ils étaient écrits par un témoin oculaire de la tragédie de tout un peuple. Pour sa part, Zoubida Mameria, écrivaine et chercheuse spécialisée dans les écrits de Mouloud Feraoun, considère que l'écrivain, à travers ses œuvres littéraires dont "Le Fils du pauvre", "La Terre et le Sang", "Journal" et autres, s'est révélé être "un homme de position, qui a su transmettre, grâce à sa maîtrise de la langue française, des messages directs à la France coloniale, et au monde entier, évoquant franchement la situation humanitaire que vivaient les Algériens en raison de la politique coloniale discriminatoire". Feraoun a "offert une littérature algérienne engagée et résistante, et fut parmi les premiers à avoir dénoncé la politique coloniale et ses conséquences désastreuses sur les Algériens", a-t-elle dit. "Il aurait même donné le feu vert aux autres écrivains pour relater la réalité des affres subis par le peuple au quotidien", a-t-elle confié. Mouloud Feraoun "a commencé à écrire à partir de la tragédie qui a marqué tous les Algériens, à savoir les massacres du 8 mai 1945", qui ont fortement concouru à l'émergence d'un écrivain engagé, qui a choisi l'enseignement comme profession pour permettre aux Algériens d'accéder à l'instruction et à l'enseignement, conscient du rôle de la science et du savoir dans la lutte contre le colonisateur", a-t-elle ajouté. Mouloud Feraoun est né en 1913 dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il a poursuivi ses études primaires avant d'obtenir, en 1928, une bourse qui lui a permis de poursuivre son enseignement secondaire au collège de la ville de Tizi Ouzou. En 1932, il intègre l'Ecole normale supérieure de Bouzaréah à Alger. Mouloud Feraoun exerça la profession d'enseignant pendant de nombreuses années, avant d'accéder au poste d'inspecteur des centres sociaux à Ben Aknoun (Alger) en 1960. Il fut assassiné par des criminels de l'Organisation Armée Secrète (OAS).  

Mars 16, 2025 - 16:27
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La Radio culturelle organise une conférence à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun
La Radio culturelle organise une conférence à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun

ALGER - La Radio culturelle a commémoré, samedi à Alger, le 63e anniversaire de l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun (1913-1962), en organisant une conférence au cours de laquelle les participants ont mis en exergue les valeurs culturelles, sociales et philosophiques de l'écrivain engagé qui a exprimé par une écriture sincère les souffrances du peuple algérien durant la période coloniale.

Au club culturel Aissa Messaoudi de la Radio Algérienne, et dans le cadre de la grille des programmes du mois de Ramadhan, l'enseignant Ali Feraoun, fils de Mouloud Feraoun, l'écrivaine Zoubida Maâmria et le professeur d'histoire, Mouloud Aouimer, se sont réunis autour d'une conférence - à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de l'écrivain par l'Organisation Armée Secrète (OAS) à Ben Aknoun (Alger), le 15 mars 1962, quatre jour avant le cessez-le-feu- au cours de laquelle ils ont fait des lectures littéraires et historiques sur le parcours de l'écrivain en tant qu'intellectuel engagé en faveur de sa cause nationale.

Ali Feraoun a évoqué l'assassinat de son père en disant que "c'était un fait douloureux gravé à ce jour dans la mémoire familiale. Nous avions reçu l'effroyable nouvelle de son assassinat alors qu'on s'apprêtait, à l'instar de tous les Algériens, à célébrer le cessez-le-feu". "Si nous avons pu dépasser ce choc c'est grâce à la solidarité et au soutien du peuple algérien à ce jour et c'est pourquoi je ressens personnellement de la fierté à être le fils de cet homme engagé auteur d'œuvres éternelles, mais aussi pour l'intérêt porté par les chercheurs et universitaires à son parcours en tant qu'intellectuel universel", a-t-il dit.

Le chercheur en histoire à l'université d'Alger 2, Mouloud Aouimer, a indiqué que Mouloud Feraoun était parmi les écrivains algériens qui ont écrit dans la langue du colonisateur et raconté les tourments et les souffrances du peuple algérien, en les arrachant à l'oubli". "C'est aussi une des voix de l'Algérie qui a conquis le monde entier, notamment après la traduction de ses œuvres en plusieurs langues et l'étude des dimensions de ses textes..."

Aouimer a rappelé "les valeurs sociales et culturelles" mises en avant dans les écrits de Mouloud Feraoun, qui ont mis à nu les crimes commis par la France coloniale contre les Algériens, appelant à lire ses textes comme s'ils étaient écrits par un témoin oculaire de la tragédie de tout un peuple.

Pour sa part, Zoubida Mameria, écrivaine et chercheuse spécialisée dans les écrits de Mouloud Feraoun, considère que l'écrivain, à travers ses œuvres littéraires dont "Le Fils du pauvre", "La Terre et le Sang", "Journal" et autres, s'est révélé être "un homme de position, qui a su transmettre, grâce à sa maîtrise de la langue française, des messages directs à la France coloniale, et au monde entier, évoquant franchement la situation humanitaire que vivaient les Algériens en raison de la politique coloniale discriminatoire".

Feraoun a "offert une littérature algérienne engagée et résistante, et fut parmi les premiers à avoir dénoncé la politique coloniale et ses conséquences désastreuses sur les Algériens", a-t-elle dit. "Il aurait même donné le feu vert aux autres écrivains pour relater la réalité des affres subis par le peuple au quotidien", a-t-elle confié.

Mouloud Feraoun "a commencé à écrire à partir de la tragédie qui a marqué tous les Algériens, à savoir les massacres du 8 mai 1945", qui ont fortement concouru à l'émergence d'un écrivain engagé, qui a choisi l'enseignement comme profession pour permettre aux Algériens d'accéder à l'instruction et à l'enseignement, conscient du rôle de la science et du savoir dans la lutte contre le colonisateur", a-t-elle ajouté.

Mouloud Feraoun est né en 1913 dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il a poursuivi ses études primaires avant d'obtenir, en 1928, une bourse qui lui a permis de poursuivre son enseignement secondaire au collège de la ville de Tizi Ouzou. En 1932, il intègre l'Ecole normale supérieure de Bouzaréah à Alger.

Mouloud Feraoun exerça la profession d'enseignant pendant de nombreuses années, avant d'accéder au poste d'inspecteur des centres sociaux à Ben Aknoun (Alger) en 1960. Il fut assassiné par des criminels de l'Organisation Armée Secrète (OAS).