Paiement électronique : Les commerçants s’adaptent, les consommateurs hésitent
La généralisation des terminaux de paiement électronique (TPE) au niveau des commerces est effective depuis le 1er janvier dernier. Si les commerçants sont obligés de se conformer à la loi en se dotant de cet équipement et en assurant ce service aux clients, les consommateurs ne semblent pas pour autant jouer leur rôle dans l’équation […] The post Paiement électronique : Les commerçants s’adaptent, les consommateurs hésitent appeared first on Le Jeune Indépendant.
La généralisation des terminaux de paiement électronique (TPE) au niveau des commerces est effective depuis le 1er janvier dernier. Si les commerçants sont obligés de se conformer à la loi en se dotant de cet équipement et en assurant ce service aux clients, les consommateurs ne semblent pas pour autant jouer leur rôle dans l’équation de la généralisation d’e-paiement prônée par les pouvoirs publics. Pourquoi ? Et qu’est-ce qu’il faut faire pour vulgariser davantage ce mode de paiement auprès des consommateurs ?
Méfiance, résistance ou simplement absence de cette culture chez nombre de consommateurs, c’est ce qui fait que l’e-paiement s’installe lentement en Algérie. En dépit de la mobilisation, par les pouvoirs publics, de tous les efforts pour promouvoir davantage le paiement électronique, notamment à travers la mise en place d’un ensemble d’incitations, le cash « fait toujours de la résistance » et les espèces restent l’instrument le plus utilisé.
Un tour au niveau de certains commerces de la capitale a permis de faire un point de situation sur le recours au paiement électronique. Dans un magasin de prêt-à-porter, qui dispose d’un TPE depuis plusieurs années, le paiement classique reste prédominant. Selon le propriétaire du magasin, le paiement électronique, bien qu’en croissance, demeure timide. « Sur toutes les opérations de toute une journée, seulement 5 %, voire moins, sont effectuées par voie électronique », a-t-il fait savoir, signalant le fait de toujours proposer ce service aux clients. « Sur la devanture du magasin, il est bien mentionné que nous disposons de TPE, lequel est aussi bien visible devant la caisse », a précisé ce commerçant.
Selon lui, ce sont surtout ceux qui ne disposent pas d’argent en espèces au moment de l’achat qui optent tout de suite pour le e-paiement, faisant ainsi l’économie du déplacement à un bureau de poste ou à la banque pour faire un retrait. Même constat dans une pharmacie qui met au service des patients cet équipement de paiement électronique, qui n’est pas pour autant utilisé. « C’est souvent nous qui proposons ce service. Certains clients l’utilisent, d’autres préfèrent le cash », a indiqué cette pharmacienne, selon laquelle cette culture s’installe petit à petit.
Au niveau d’une chaîne de distribution de fournitures de bureau et accessoires scolaires, ce sont les clients avec une facture élevée qui optent le plus pour ce mode de paiement. « C’est durant les achats pour la rentrée scolaire que l’on enregistre le plus des opérations de paiement électronique », a expliqué le caissier, qui a cependant relevé des problèmes de connexion qui font que ce mode de paiement soit suspendu durant un moment. Chose qui n’encourage pas trop le client, selon ce dernier, qui dit que ce mode de paiement arrange également les commerçants.
Rassurer davantage le consommateur
Des réticences sont en effet constatées chez une catégorie de personnes qui n’arrivent pas et ne veulent pas dématérialiser les paiements. Et c’est le manque de confiance qui est principalement évoqué par les citoyens, en plus de l’existence d’une catégorie de citoyens qui n’est pas bancarisée.
Ainsi, en plus de la nécessité de briser les habitudes en matière de paiement électronique, il est surtout nécessaire d’asseoir plus de confiance. Selon le président de l’association El-Aman pour la protection des consommateurs, Hacène Menouar, il existe « un sérieux problème de confiance et le consommateur ne se sent rassuré que par l’argent en espèces ». Selon lui, la résistance pour ce mode de paiement vient du manque de confiance, signalant, en outre, des problèmes techniques qui surgissent lors de l’opération. « Des commerçants avancent des fois des problèmes de réseau. Après deux ou trois tentatives vaines, le consommateur revient systématiquement au paiement classique », a-t-il dit, affirmant que ces problèmes récurrents ne motivent pas les consommateurs à opter pour l’e-paiement.
Menouar, qui a signalé la nécessité d’aller plutôt vers le mobile paiement, a par ailleurs évoqué un autre obstacle qui freine la vulgarisation de l’e-paiement. C’est le fait que les consommateurs ne soient pas tous bancarisés. « Il y a ceux qui travaillent dans l’informel et ceux qui ne disposent pas de carte bancaire qui règlent leurs achats en espèces », a-t-il précisé, affirmant que la procédure exige que le commerçant soit doté d’un TPE et le consommateur d’une carte bancaire.
En plus d’asseoir cette confiance et cette culture dans la société, beaucoup reste à faire, selon le président de l’Association pour la protection des consommateurs. C’est sur le volet incitations qu’il faut agir, selon M. Menouar, qui dit que « les paiements opérés par TPE doivent bénéficier d’exonération d’impôt pour une durée déterminée ». Cela doit encourager le commerçant, qui doit à son tour tout faire pour attirer les consommateurs à opter pour ce mode de paiement, en proposant des réductions et des cadeaux, et ainsi créer cette habitude chez le citoyen.
Un message est adressé aux consommateurs, celui d’« avoir un esprit citoyen et contribuer à l’épanouissement de l’économie nationale », selon M. Menouar, qui appelle les consommateurs à évoluer dans les démarches, soulignant le fait que le paiement électronique demeure un moyen sûr.
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