Plus de 50 000 nouveaux cas par an: Cancer en Algérie : progrès médicaux et risques persistants
Chaque année, plus de 50 000 Algériens sont diagnostiqués avec un cancer, un chiffre alarmant qui met en lumière l’urgence d’intensifier les efforts en matière de prévention, de dépistage précoce et de prise en charge thérapeutique. Par Meriem B. Invitée de la radio nationale, le Dr. Lamia Yacef sous-directrice de la Direction Générale des Services […]

Chaque année, plus de 50 000 Algériens sont diagnostiqués avec un cancer, un chiffre alarmant qui met en lumière l’urgence d’intensifier les efforts en matière de prévention, de dépistage précoce et de prise en charge thérapeutique.
Par Meriem B.
Invitée de la radio nationale, le Dr. Lamia Yacef sous-directrice de la Direction Générale des Services de Santé, chargée du dossier cancer au Ministère de la Santé, a détaillé les avancées du nouveau plan national de lutte contre le cancer (2023-2030) et alerte sur les facteurs de risque croissants menaçant la santé publique, tout en soulignant les progrès accomplis et les défis à relever. Depuis 2015, l’Algérie se positionne comme un des pays pionniers dans la lutte contre le cancer sur le continent africain. La stratégie nationale repose aujourd’hui sur quatre axes majeurs : la prévention, la sensibilisation, le dépistage précoce et le renforcement des infrastructures sanitaires. Le Dr Yacef insiste : » Nous avons renforcé les capacités à travers les wilayas. Désormais, 133 services spécialisés en radiothérapie et chimiothérapie sont opérationnels dans tout le pays. Les délais d’attente, auparavant sources d’inquiétude, ne dépassent plus 10 jours pour accéder aux soins ». L’amélioration de la prise en charge des patients passe également par l’uniformisation des protocoles de traitement. Depuis les années 2000, deux protocoles standards sont appliqués dans les hôpitaux, en coordination avec des comités médicaux multidisciplinaires. En fonction de l’état du patient, ces derniers optent soit pour une intervention chirurgicale immédiate, soit pour un traitement préalable par chimiothérapie et radiothérapie si le cas est jugé complexe. Sur le plan thérapeutique, l’Algérie dispose actuellement de 300 types de médicaments anticancéreux, dont 50 figurent sur la liste des traitements innovants et coûteux. » L’accès à ces médicaments est crucial. L’État fait de gros efforts pour assurer leur disponibilité, car un traitement rapide et adapté reste la clé du succès « , a affirmé la responsable. Cependant, malgré ces avancées, la sous-directrice du ministère de la santé Yacef a tiré la sonnette d’alarme sur la hausse constante des cas, qu’elle attribue à plusieurs facteurs de risque évitables : tabagisme, obésité, pollution, usage excessif de produits cosmétiques, mais aussi exposition prolongée aux ondes des téléphones mobiles. Le cancer du sein, du côlon, des poumons et de la prostate sont aujourd’hui les plus fréquents en Algérie. Face à cette situation, la prévention reste le maillon faible mais essentiel. » Il faut un sursaut collectif. La lutte contre le cancer ne peut être gagnée sans une prise de conscience généralisée sur les modes de vie « , conclut-elle. À noter que l’espérance de vie en Algérie a connu une progression notable, passant de 48 ans au lendemain de l’indépendance à près de 80 ans aujourd’hui, grâce à une amélioration globale du système de santé et des programmes de vaccination. Reste à espérer que cette dynamique bénéficiera pleinement aux malades du cancer dans les années à venir.
M. B.