Mila: Un riche potentiel touristique à promouvoir
La wilaya de Mila est située dans le nord-est de l’Algérie. C’est l’une des plus anciennes cités du pays. Sa fondation remonterait à l’apparition des premiers royaumes numides, deux à trois siècles av. J.-C. Par Hafit Zaouche Elle aurait été baptisée «Milo», du nom d’une reine berbère, mais a connu plusieurs dénominations comme Milev (mille […]

La wilaya de Mila est située dans le nord-est de l’Algérie. C’est l’une des plus anciennes cités du pays.
Sa fondation remonterait à l’apparition des premiers royaumes numides, deux à trois siècles av. J.-C.
Par Hafit Zaouche
Elle aurait été baptisée «Milo», du nom d’une reine berbère, mais a connu plusieurs dénominations comme Milev (mille sources), Milium, Molium, Médius, Milah. L’antique Milev fut affublée du nom de «La Reine des céréales et du lait».
À l’époque romaine, Mila fut l’une des quatre bases militaires qui veillaient sur Cirta. Terre de pâturage et de sources thermales, Mila dispose aussi de sites historiques et archéologiques qui témoignent des différentes civilisations qui ont marqué son histoire. La mosquée de Sidi Ghanem, la statue de Milo, la fontaine Ain Lebled, le rempart byzantin… Il y a pas mal de choses à découvrir à Mila. Suivez-nous !
Bus Constantine – Mila
Cette fois-ci, nous avons décidé d’utiliser le bus pour rejoindre le chef-lieu de la wilaya de Mila. Depuis Constantine c’est facile de rejoindre Mila puisque le transport ne manque pas, du moment qu’un grand nombre de citoyens de l’antique Milev travaille à Constantine et fait des va et vient quotidiennement pour un grand nombre d’entre eux vu que Constantine est frontalière de Mila. Un pont humain important existe entre ces deux wilayas de l’est de l’Algérie. Constantine porte bien son nom de la capitale de l’est algérien, puisque l’on trouve des citoyens en nombre de plusieurs wilayas notamment de l’est du pays, qui ont choisi de s’installer à Constantine pour diverses raisons, travail, études,…
Constantine est un pôle important : les citoyens de la wilaya de Mila sont en force
à Constantine
Pour prendre le bus, il suffit d’aller à la gare routière de Djenane Zitoune, le billet n’est qu’à 110 DA seulement. Le bus est un Toyota Coaster propre et en bon état. Plusieurs places dans le bus sont restées vides, ce qui vous permettra d’avoir une meilleure liberté de mouvement et un meilleur confort. Il y a un grand nombre de bus qui assurent la desserte Constantine-Mila.
Prendre le bus vous permettra d’être en contact avec toutes les franges de la société. Une occasion pour bien la connaître. Les bus sont le lieu idéal pour comprendre la société algérienne, ses préoccupations, ses contradictions, sa gentillesse, sa méchanceté, sa duplicité, sa sincérité, son hypocrisie… On observe religieusement le comportement des nôtres et on se pose toujours diverses questions…
La route Constantine- Mila
Le trajet Constantine-Mila est un voyage à lui seul. Nous traversons plusieurs quartiers de la ville de Constantine dont l’emblématique quartier populaire «Cité El Bir» et plusieurs communes de la wilaya de Constantine qui sont Messaoud Boudjeriou, Iben Ziad appelée à Constantine « Roufak», avant d’entrer dans le territoire de la wilaya de Mila.
La première commune de la wilaya de Mila qui nous souhaite la bienvenue est Ain Tine.
Entre ces localités et quartiers, vous avez plusieurs kilomètres de verdure à couper le souffle. Un véritable plaisir pour les yeux.
On passe par El Malha, Ain Tine, El ferroudj, Azzaba Lotfi,
La mosquée de Sidi Ghanem représente l’histoire de l’islam en Algérie
Edifié au cœur de l’antique Milev, cet édifice religieux date de l’an 56 de l’Hégire. La mosquée de Sidi Ghanem est la plus ancienne mosquée d’Algérie et la deuxième construite en Afrique du Nord après celle de Kairouan (Tunisie). Elle a été édifiée par Abou El Mouhadjar Dinar, compagnon du Prophète, sur les vestiges d’une ancienne église. Nous avons trouvé la mosquée en plein chantier de rénovation lancé par le ministère de la Culture et la durée des travaux est de 24 mois. Une excellente initiative qui démontre une réelle volonté des pouvoirs publics à préserver le patrimoine national. Le tourisme religieux est en vogue un peu partout dans le monde et la mosquée de Sidi Ghanem est bien indiquée pour recevoir des touristes religieux.
On l’appelle aussi statue de M’lou. Cette statue représentant une femme assise. Elle se trouve sur la place attenante à la mosquée Sidi Ghanem. Taillée dans le marbre, l’œuvre date de
l’époque de Massinissa. Elle est le symbole de la fécondité pour certains. D’autres prétendent que la statue de Milo est une représentation d’une reine berbère de l’époque numide.
C’est la plus grande statue au monde en marbre blanc sculpté en un seul bloc, mesurant 2.90 m de hauteur et 1.70 m de largeur, découverte en 1880, au lieu portant son nom «Jenane M’lou» dans le vieux Mila par Goyt, un officier de l’armée française lors des fouilles effectuées.
Le vieux Mila et son rempart byzantin
Cette ancienne médina est bordée d’un rempart d’une longueur de 1 200 m. Ce mur fut édifié par le général byzantin Salomon en 539-540. Le vieux Mila est un musée à ciel ouvert. Il compte plusieurs portes dont Bab Lebled. La vielle ville de Mila a été classée patrimoine national en 1992.
Nous avons trouvé aussi «Mila Leguedima» (vieux Mila) en plein chantier de restauration, un chantier chapeauté par notre ministère de la Culture, ce qui est de bon augure.
Ain Lebled
Cette fontaine fut érigée par les Romains et aurait plus de 17 siècles d’âge. Construite sous le règne de l’empereur Hadrien, elle coule toujours, offrant une eau fraîche et désaltérante aux habitants et aux visiteurs. Une légende raconte que dans les temps anciens, une fillette venue remplir son seau fut enlevée par le génie de la fontaine. D’autres soutiennent mordicus que celui qui boit l’eau de Ain Lebled se mariera où se remariera ! Avis donc aux intéressés !
Ain el-Bled est situé dans la partie nord de la vieille ville de Mila, entouré par le mur byzantin au nord.
Avant de trouver Ain Lebled ou fontaine romaine (3ine romaniya) comme aiment l’appeler les citoyens de Mila, nous avons demandé à un habitant du vieux Mila, la seule cité millénaire encore habitée, de nous indiquer la direction, puisque ce n’est pas facile de trouver ses repères dans ce labyrinthe qui s’apparente à une casbah. Il nous a répondu en souriant : «Si vous acceptez de payer 210 DA je vous accompagnerais pour toucher son eau». Nous aimons bien l’humour algérien et n’avons pas pris beaucoup de temps pour comprendre qu’il s’agissait là du nombre de marches d’escalier. Nous avons répondu : «10 DA c’est trop cher pour une seule marche d’escalier et on vous propose 5 DA et on va conclure le marché». Notre interlocuteur n’a pas pu tenir son fou rire et a appelé quelques voisins qui n’étaient pas loin, leur
disant : «Arwahou techefou, hada hbibna wahdou (venez voir, notre ami est spécial)».
Il a voulu comprendre comment nous avons eu ce réflexe de penser directement au nombre de marches d’escalier, nous lui avons répondu que l’on s’intéresse de très près depuis plusieurs années déjà au patrimoine algérien et que l’on nous a fait passer même test lors de notre passage à la fontaine de Ain Derroudj à Sétif.
Notre interlocuteur nous a accompagné jusqu’à Ain Lebled et a compté avec nous le nombres de marches avant d’atteindre la source, le compte était bon, il y an a 21.
Un «plan de sauvegarde» du Vieux Mila
Un «Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé du Vieux Mila » a été approuvé le 14 juillet 2018 par la Commission nationale des biens culturels du ministère de la Culture. Ce plan élaboré par la Direction de la culture conjointement avec l’association des Amis du Vieux Mila, comprend trois phases : «Diagnostic et mesures d’urgence», «Analyse historique et typologique» et «pPojet préliminaire».
Il constitue un «mécanisme légal et technique» pour la protection de la cité antique du Vieux Mila, qui s’étend sur 38 hectares.
Véritable musée à ciel ouvert, le Vieux Mila renferme des richesses archéologiques inestimables.
Lors de notre passage par le vieux Mila, nous avons été agréablement surpris de voir que les travaux de restauration avançaient et les premiers bons résultats commencent à apparaître
H. Z.