Poulet brésilien à prix cassé à Annaba : Le halal et le sort du local inquiètent 

La provenance halal du poulet brésilien récemment importé en suscite des interrogations parmi les consommateurs d’Annaba, malgré les assurances des autorités. Cette préoccupation émerge alors que les magasins de volaille et de viande blanche connaissent une affluence record due à l’arrivée de ce poulet congelé sur le marché local. Les autorités affirment que toutes les formalités concernant la certification halal ont été respectées. Cependant, certains consommateurs restent dubitatifs, soulignant l’importance cruciale de cette certification pour de nombreux Algériens. Cette situation met en lumière la nécessité d’une communication plus transparente sur les processus de certification halal mis en place pour les produits importés. L’importation de poulet congelé a été décidée par les autorités pour faire face à la flambée des prix du poulet local, qui ont dépassé les 500 dinars le kilo. La commercialisation a récemment débuté, avec un approvisionnement direct des boucheries et un prix plafonné uniforme. Cette mesure, similaire à celle appliquée pour la viande rouge pendant le Ramadhan, a été initialement bien accueillie par les consommateurs. « Les clients ont salué les prix attractifs de ce produit, en comparaison avec ceux du poulet local qui ont connu une hausse vertigineuse ces derniers temps », a déclaré un boucher d’El Bouni. Les premières quantités de poulet importé se sont rapidement écoulées, provoquant de longues files d’attente dans les points de vente à travers la wilaya. Cette ruée a créé un effet de boycott spontané du poulet local, entraînant la dégradation d’importantes quantités de ce dernier. Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations poursuit une stratégie réactive pour maîtriser le marché des produits de grande consommation, alternant entre l’injection de stocks nationaux et des importations d’urgence. Cette année, le ministère a réussi à contenir les hausses de prix en imposant des tarifs réglementés et en distribuant des stocks importants à travers le pays. Parallèlement, les autorités renforcent les contrôles pour s’assurer que la volaille importée est correctement commercialisée et n’est pas vendue comme produite localement. Cependant, un expert alerte sur le caractère temporaire de ces solutions, qui ne s’attaquent pas aux problèmes structurels du secteur avicole. « Le secteur de la volaille souffre d’un manque de réglementation, ce qui entraîne des fluctuations importantes des prix. De plus, environ 80 % des éleveurs de volaille ne sont pas agréés », explique l’expert. Il recommande la création de cartes d’éleveurs provisoires et le développement de la production nationale pour une meilleure régulation du marché à long terme. En conclusion, bien que l’importation de poulet brésilien ait temporairement stabilisé les prix, elle a également soulevé des questions importantes sur la certification halal et mis en évidence la nécessité de réformes structurelles dans le secteur avicole algérien.

Z. A.

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