Que cache la junte malienne dans son refus de collaborer avec les voisins ?

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Mai 2, 2025 - 10:31
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Que cache la junte malienne dans son refus de collaborer avec les voisins ?

Une contribution de M. Boumaza – «Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre». Ce proverbe africain résume assez justement la doctrine algérienne qui ne veut voir aucune force étrangère intervenir, que ce soit par le biais de bases militaires, de mercenaires ou d’ONG troubles, dans la région et dans tout le continent en général.

En effet, l’Algérie a constamment mis en garde contre l’appel à des puissances étrangères pour résoudre les problèmes, de sécurité notamment, car cela attire systématiquement comme un aimant leurs concurrents directs, qui ne veulent pas voir le terrain leur échapper au profit de leur ennemi.

Une vision diamétralement opposée à la junte au Mali, où plusieurs Etats et entités exercent leur influence et prélèvent au passage de considérables richesses du pays, qui auraient pu être bien plus utilement allouées au bien-être de la population malienne. D’autant que le Mali est abondamment pourvu en minerais, en or notamment. Où vont donc toutes ces richesses ? La réponse ne saurait faire mystère à tout observateur honnête et sérieux.

Fort regrettablement, d’aucuns Maliens ne semblent pas se rendre compte que leur pays est en train d’être dépecé par cette volée funèbre de vautours, junte comprise, qui ont tout intérêt à perpétuer l’instabilité dans la région, avec son cortège de cadavres dont ils se repaissent.

Qui pousse donc la junte à se focaliser sur le Nord, alors que les revendications de cette population ne sont que d’ordre politique et socio-économique et peuvent être résolues politiquement et par le développement ? D’autant qu’il n’y a aucun attentat dans cette partie du territoire. En outre, les attaques terroristes ne sont perpétrées que dans le centre et le sud du pays, et, qui plus est, aucun Azawadien n’y est jamais impliqué.

Ainsi, l’on constate que la junte, de façon incompréhensible, irrationnelle et à terme préjudiciable à l’unité territoriale, préfère négocier avec les véritables terroristes et combattre les Touaregs et autres ethnies du Nord.

Là encore, une stratégie diamétralement opposée à l’approche algérienne qui privilégie le dialogue avec l’Azawad dans le cadre des Accords d’Alger et la lutte contre les véritables terroristes au travers du CEMOC, en impliquant les Etats du Sahel. Or, la junte a jugé bon de se retirer de cette organisation (alors qu’au contraire, il fallait l’élargir à d’autres Etats de la région), dont le but est de conjuguer les efforts dans la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre, suivant le principe cher à l’Algérie : des solutions africaines aux problèmes africains.

Pourquoi donc cette décision ? Que cache la junte dans son refus de collaborer avec les Etats voisins et son appel à des forces étrangères, dont les conséquences, nous l’avons vu plus haut, ne feront qu’aggraver la situation ? Celles-ci, en effet, n’ont aucun intérêt à résoudre le problème car elles n’auraient de facto plus d’utilité et se priveraient de la poule aux œufs d’or.

A l’évidence, le chef de la junte semble avoir une vision bien singulière du panafricanisme : se retirer d’une organisation, le CEMOC, composée à cent pour cent d’Africains, et tirer à boulets rouges sur l’Union africaine pour tenter de l’affaiblir, alors que l’Algérie s’escrime à la renforcer pour qu’elle puisse peser dans les instances internationales.

Autant dire que la junte œuvre parfaitement et avec exactitude dans le sens des intérêts impérialistes.

En réalité, passant outre les accusations fantaisistes de complicité avec le terrorisme, que reproche la junte à l’Algérie ? Elle ne lui demande rien moins que de participer ou, à tout le moins, de contribuer au génocide des populations du Nord, chose à laquelle l’Algérie ne pourra en aucune manière consentir ni tolérer. Du reste, le droit international fait devoir et obligation à tout Etat de dénoncer ou de prévenir toute atteinte ou tout acte s’apparentant à un crime de guerre ou à un crime contre l’humanité.

Pour faire comprendre cette notion aux plus béotiens des groupies inconditionnels d’Assimi Goïta : ce n’est pas parce que les violences contre les membres de votre famille s’exercent à l’intérieur des murs de votre maison que vous avez toute latitude pour perpétrer toute sorte de sévices ou de crimes, au prétexte que ce sont vos enfants, votre femme et que, par conséquent, cela ne regarde personne d’autre. Il y a des lois, même dans le règlement des conflits familiaux.

Et que croit faire la junte en opérant ce rapprochement avec le Maroc, qui est de notoriété publique un proxy de la France, un allié stratégique des Etats-Unis et, désormais, de l’entité, si ce n’est, par une manière détournée, ramener l’ancien colon et pousser l’Algérie à la faute afin, sinon l’abattre, du moins l’affaiblir ? Car elle est le dernier rempart contre l’impérialisme et la seule puissance régionale en mesure d’impulser un développement souverain et indépendant, libre des contraintes imposées par le FMI et autres gouvernements et instances internationales, la plupart sous contrôle des puissances occidentales.

Comment prétendre être un Etat souverain lorsque l’on dépend des prêts de ses bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale, etc.) qui ne vous les accordent jamais sans contrepartie (à la différence de l’Algérie qui a effacé les dettes de plusieurs pays) ?

Comment prétendre être un Etat souverain lorsque l’on confie la sécurité du pays à des forces étrangères (à la différence de l’Algérie qui a vaincu, seule et contre tous, le terrorisme), et sa propre sécurité à des milices étrangères ? Le chef de la junte se méfie donc à ce point de sa propre armée, consentant à payer ces mercenaires une solde jusqu’à dix fois supérieure à celle octroyée à ses propres militaires ?

Mais cette situation ne saurait tenir car elle va à l’encontre des intérêts des populations de la région, contrairement à la vision de l’Algérie, dont toute l’action et les efforts visent à construire une paix totale et durable, à fédérer les énergies du continent suivant son leitmotiv «des solutions africaines aux problèmes africains», et promouvoir le développement du continent par ses propres moyens.

Voilà pourquoi l’Algérie est tant dénigrée et combattue. Car la voie pour la souveraineté et l’émancipation des Etats africains est celle qu’elle incarne, c’est celle du non-alignement et de la coopération intra-africaine en dehors des ingérences et interférences étrangères. Cette voie ne s’est pas décrétée via des slogans. Elle n’est pas le fruit d’une invention. Elle a été tracée par des sacrifices que peu de nations ont consentis. Elle tire son origine d’une histoire révolutionnaire, l’inscrivant à jamais dans son ADN. N’est pas l’Algérie qui veut.

M. B.

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