ES Sétif dans la tourmente : En colère, Sonelgaz brise le silence…

À l’agonie sur le plan sportif, l’Entente de Sétif vient d’enregistrer une cinquième défaite consécutive — dont deux à domicile — et n’a inscrit que six buts en quatorze matchs. Avec un maigre total de 17 points sur 42 possibles, le club phare des Hauts Plateaux, parrainé par le groupe Sonelgaz, s’enfonce dans une crise […] The post ES Sétif dans la tourmente : En colère, Sonelgaz brise le silence… first appeared on L'Est Républicain.

Juin 19, 2025 - 03:01
 0
ES Sétif dans la tourmente : En colère, Sonelgaz brise le silence…

À l’agonie sur le plan sportif, l’Entente de Sétif vient d’enregistrer une cinquième défaite consécutive — dont deux à domicile — et n’a inscrit que six buts en quatorze matchs. Avec un maigre total de 17 points sur 42 possibles, le club phare des Hauts Plateaux, parrainé par le groupe Sonelgaz, s’enfonce dans une crise profonde. Face à l’ampleur de la débâcle, le propriétaire sort enfin de son mutisme, dénonce la faillite du staff technique et convoque une réunion d’urgence. L’heure des comptes et des remises en question a sonné. À une journée de la fin de la phase retour du championnat, l’ESS vit l’une des pires crises de son histoire récente. Battue tour à tour par le CS Constantine (CSC) et l’USM Khenchela (USMK) au stade du 8 Mai 1945, l’équipe sétifienne enchaîne les contre-performances et se retrouve engluée dans le ventre mou du classement. Une spirale infernale qui a semé la panique au sein du groupe Sonelgaz, désormais contraint de reconnaître l’ampleur des dégâts occasionnés par le faux casting de l’intersaison. Le constat est sans appel : seulement 17 points engrangés sur 42 possibles, six buts marqués (dont quatre à domicile), onze encaissés — dont neuf en déplacement. Le rendement offensif est famélique, la défense en perdition. Pourtant, tous les moyens avaient été mis à disposition du staff technique. Ni les conditions de travail optimales ni l’accompagnement du propriétaire n’ont suffi à enrayer la descente aux enfers. L’équipe est restée figée dans une dynamique négative, incapable d’inverser la tendance.Dans un communiqué publié avant-hier, mardi 17 juin, la direction générale de Sonelgaz a fustigé la faillite du staff technique et le « rendement » d’un collectif limité techniquement, pointant du doigt une gestion sportive et managériale désastreuse. Dans un ton ferme mais mesuré, elle a regretté que les efforts consentis — sur le plan logistique, financier et organisationnel — n’aient produit aucun résultat probant. Des manquements graves ont été relevés, remettant en cause l’implication et la compétence de plusieurs acteurs internes. Dans la foulée, Sonelgaz a convoqué en urgence les responsables techniques et administratifs à une réunion cruciale, censée faire toute la lumière sur les origines de cette débâcle prolongée. Des décisions fortes sont attendues. Pour de nombreux observateurs et supporters, le départ du staff en place et d’une grande partie de l’effectif semble inévitable. Car au-delà des résultats, c’est l’ensemble du projet sportif qui s’effondre. Depuis sa reprise en 2023 par le groupe industriel, l’ESS ambitionnait un renouveau fondé sur une gestion rigoureuse, un recrutement ciblé et une politique de formation. Force est de constater que ces intentions se sont heurtées à une réalité bien plus sombre : errances dans le recrutement, instabilité sur le banc, absence de cohésion sur le terrain, et surtout une incapacité chronique à rebondir. Les supporters, eux, fulminent. Habitués à voir leur équipe truster les sommets, ils ne reconnaissent plus leur « Aigle noir », désormais cloué au sol. Les tribunes du 8 Mai 1945 se vident, les réseaux sociaux s’embrasent, entre appels au changement et critiques acerbes contre les choix tactiques, les erreurs de casting et la gestion approximative. Pour redresser la barre, une refonte en profondeur s’impose : nouvel organigramme, nouveau visage sur le banc, et peut-être un effectif remanié en profondeur. Sauver l’ESS passe désormais par des décisions courageuses, une vision renouvelée, et la volonté ferme d’en finir avec les solutions de replâtrage. Le chantier est colossal. La balle est dans le camp du propriétaire, sommé de redescendre sur le terrain de la réalité.

Le groupe Sonelgaz, trahi et mal conseillé…

La descente aux enfers de l’ESS n’est pas uniquement d’ordre sportif. Elle résulte d’un enchaînement d’erreurs, d’un bricolage chronique, et d’une fuite en avant tolérée depuis la reprise du club. Le groupe Sonelgaz, otage d’un entourage opportuniste, a été gravement induit en erreur par de pseudo-consultants et certains anciens joueurs reconvertis en salariés zélés, plus soucieux de préserver leurs privilèges que de défendre l’institution.Le passage d’Abdelkrim Bira, ex-directeur sportif, a été particulièrement néfaste. Sa gestion confuse et ses choix de recrutement hasardeux ont contribué à plonger l’ESS dans le chaos. Malgré les multiples alertes lancées par des observateurs avertis, la direction a fermé les yeux, préférant ignorer les critiques légitimes pour préserver un équilibre illusoire. En marginalisant les compétences locales et en rompant le lien avec les supporters, le propriétaire s’est coupé de la réalité du terrain. Aujourd’hui, l’ESS paie le prix fort de cette dérive. Le club a été confié à de faux techniciens, à des recruteurs sans vision, à des communicants autoproclamés sans loyauté. L’héritage de ce choix calamiteux pèse lourdement. Pour tourner la page, Sonelgaz devra assumer ses responsabilités, repenser entièrement son mode de gouvernance, et rendre enfin justice à l’histoire d’un club qui mérite mieux.

Kamel Beniaiche

The post ES Sétif dans la tourmente : En colère, Sonelgaz brise le silence… first appeared on L'Est Républicain.